Crée LE 22-09-2014 - 05H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : | PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALEAFRICAINE. à JOUR LE lundi le 22-09-2014 - 08H39 PAR :ARTV NEWS
L'OMD et l'IRACM s'attaquent à l'invasion des produits pharmaceutiques illicites et/ou contrefaits en Afrique...
113 millions de produits pharmaceutiques illicites et/ou contrefaits interceptés, potentiellement dangereux pour la santé
Dates de l’opération
Du 21 mai au 4 juin 2014.
3 jours de formation suivis de 10 jours d’intervention douanière.
Régions concernées
Sud, Ouest et Est de l’Afrique, soit 14 pays.
Pays
Afrique du Sud, Angola, Bénin, Cameroun, République Démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Kenya, Mozambique, Namibie, Sénégal, Tanzanie, Togo.
Ports maritimes
Abidjan, Cotonou, Dakar, Dar es Salam, Douala, Durban, Le Cap, Libreville, Lomé, Luanda, Maputo, Matadi, Mombasa, Tema, Walvis Bay.
La sécurité et la santé des populations africaines sont gravement menacées par l’invasion de produits pharmaceutiques illicites et/ou contrefaits, souvent dangereux. Face à la progression de ce
trafic, particulièrement inquiétant, les douanes sont en première ligne pour stopper les importations illégales et protéger les consommateurs.
L’Institut International de Recherche Anti-Contrefaçon de Médicaments (IRACM) et l’Organisation mondiale des douanes (OMD) ont décidé d’unir leurs forces pour la troisième année consécutive et
d’organiser une nouvelle opération douanière d’envergure de lutte contre le trafic de produits menaçant la santé et la sécurité des consommateurs dans 14 pays d’Afrique du sud, de l’ouest et de
l’est sous la dénomination « opération Biyela 2 » .
L’opération Biyela 2 a mobilisé 14 administrations douanières africaines durant dix jours, du 26 mai au 4 juin 2014, afin de contrôler simultanément les cargaisons susceptibles de contenir des
produits de santé illicites et/ou contrefaits dangereux pour la santé des populations locales.
Parmi les 118 millions d’articles interceptés, 113 719 528 étaient des produits pharmaceutiques illicites et/ou contrefaits, soit 95% des articles. La majeure partie de ces interceptions ont eu
lieu au Bénin, en Tanzanie et en République Démocratique du Congo. La plupart des cargaisons interceptées provenaient de Chine ou d’Inde.
Parmi les médicaments bloqués par les douaniers africains, une majorité concerne des traitements de première nécessité (32% d’antalgiques, 17% d’anti-inflammatoires, 5% d’antibiotiques), mais
aussi des traitements de fond (17% des produits interceptés étaient des antituberculeux).
L’opération a également permis de détecter pour la première fois et de manière significative des produits vétérinaires illicites : plus d’un million d’injectables au Bénin, plus d’un million de
comprimés et d’ampoules au Mozambique, et plus de 100 000 injectables au Togo.
Le trafic considérable de médicaments illicites et contrefaits en Afrique est en aggravation constante.
Comme pour toutes les activités illégales, il est particulièrement difficile d’estimer avec précision l’ampleur du trafic de faux médicaments. Cependant, à travers le prisme de trois années de
coopération entre l’Organisation mondiale des douanes et l’Institut International de Recherche Anti-Contrefaçon de Médicaments, il est possible de proposer une photographie partielle de
l’évolution de ce trafic dans plusieurs pays d’Afrique.
Ainsi, en un peu plus de 3 années de partenariat, les 3 opérations menées dans les grands ports maritimes d’Afrique (Vice Grips 2, Biyela 1 et Biyela 2) ont permis l’interception de près de 756
millions de produits pharmaceutiques illicites et/ou contrefaits, d’une valeur estimée à plus de 370 millions de dollars US, et leur blocage aux portes du continent.
Parce que le trafic de médicaments illicites et contrefaits s’aggrave et nous menace tous, l’IRACM et l’OMD se mobilisent ensemble depuis 3 ans, en soutenant des interceptions de conteneurs en
Afrique, où sont visées les populations les plus défavorisées, afin de mettre en échec la stratégie des trafiquants.
La fréquence des cas et le volume des lots interceptés par les douaniers, l’élargissement des gammes de produits pharmaceutiques contrefaits pouvant aller de l’antitussif aux antidiabétiques, en
passant par les contraceptifs ou les antibiotiques, la « qualité » des contrefaçons, l’évolution des techniques de fraude et des routes du trafic : autant d’indicateurs en cours d’analyse et qui
tendent à démontrer que, loin de faiblir, le trafic de faux médicaments est en progression continuelle.
« Ce type d’actions douanières est primordial. Les douanes sont le premier rempart contre l’invasion des médicaments contrefaits, mais le combat doit se jouer également à d’autres niveaux :
judiciaire et législatif notamment. Nous avons à faire à des voyous, des mafieux, des trafiquants sans scrupules. Il est impératif que l’ensemble des autorités nationales et internationales en
prennent enfin conscience et se mobilisent pour protéger la vie des patients.» déclare Bernard Leroy, Directeur de l’IRACM.
Une guerre contre le trafic de faux médicaments : le combat ne s’arrête pas aux frontières.
Comme toutes les activités criminelles, le trafic de contrefaçons de médicaments s’enracine là où le terrain est le plus propice : appareils législatifs inadaptés, entraide judiciaire
inexistante, populations mal informées, pénurie de médicaments, complexité des chaînes d’approvisionnement, manque de structures de régulation et de moyens de contrôle, corruption, etc. Autant de
facteurs qui font que l’action aux frontières, seule, ne peut venir à bout d’un tel fléau.
L’Institut International de Recherche Anti-Contrefaçon de Médicaments travaille activement sur la mise au point de lois modèles destinées à aider les Etats à remonter les filières, punir les
trafiquants, saisir leurs avoirs, et ainsi à mieux combattre le trafic de faux médicaments.
Roger BONGOS
Déjeuner de presse au Restaurant " Drouant " , 16-18 place Gaillon. 75002 Paris. Le 22 septembre 2014 à 12 heures 30'
Interviews réalisées par Roger BONGOS
Roger BONGOS et Bernard LEROY Directeur de l'IRACM