Créé le 23 -06-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le JEUDI I 23- 06-2011 | 14h30| AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Dans une étude rendue publique, le coordonnateur national de la campagne Publiez ce que vous payez (PCQVP) et président national de l'Association africaine de
défense des droits de l'homme (Asadho) a relevé que la société congolaise était piégée par la corruption et que l'avenir des Congolais en tant que peuple était compromis par ce mal
Pour combattre la corruption en RDC, Jean-Claude Katende a conseillé la volonté politique, des hommes d'une haute moralité, l'éducation et la sanction. L'avocat
préconise également des moyens matériels et financiers adéquats, une justice désintéressée et efficace, et la promotion d'une société civile responsable et engagée.
Selon ce militant de la transparence, la volonté politique de lutter contre la corruption doit comporter deux aspects importants, théorique et pratique. Pour lui,
l'aspect théorique comprend les déclarations et les discours des autorités politiques. Ils sont, à en croire Jean-Claude Katende, l'expression verbale de la ferme volonté de combattre la
corruption. Alors que l'aspect pratique comprend, à son avis, entre autres le vote des lois et la création des agences de lutte contre la corruption, les poursuites judiciaires effectives contre
les hauts responsables impliqués dans les pratiques de corruption ainsi que l'affectation des fonds adéquats à la lutte contre la corruption, etc.
« Pour un pays comme la RDC, l'engagement politique effectif au sommet de l'État est nécessaire dans la lutte contre la corruption. Il ne devra pas seulement
consister à faire des discours ou des déclarations d'intention, il devra aller plus loin », a noté le président de l'Asadho. Les plus hauts responsables politiques devront, poursuivit-il, donner
des signaux clairs qu'ils sont contre la corruption et qu'ils y sont opposés et ne servent pas de protecteur à toute personne, allié politique, membre de famille politique ou charnelle, impliquée
dans la corruption.
Le coordonnateur national de la campagne PCQVP indique que la moralité des personnes qui sont chargées par le gouvernement de conduire sa stratégie de lutte contre
la corruption joue un rôle important. « Elles doivent être connues par les populations pour leur haute moralité, leur neutralité et leur intégrité. C'est le gage qui peut convaincre les
populations de participer aux actions gouvernementales de lutte contre la corruption », a-t-il fait remarquer.
La sanction peut servir pour éduquer
S'agissant de l'éducation et de la sanction, Jean-Claude Katende note que beaucoup de personnes interrogées à ce sujet estiment que l'éducation des populations par
rapport à la corruption et ses conséquences est le moyen par excellence pour mener à bien la lutte contre cette pratique. Mais, poursuit-il, pour un pays comme la RDC, où la corruption est
pratiquée à tous les niveaux et par tous, il n'est pas possible de renverser la tendance sans la sanction. « La sanction peut, dans certains cas, servir pour éduquer », a-t-il appuyé.
Pour le juriste, tant que les personnes accusées de corruption seront protégées et continueront à occuper de hautes fonctions dans les institutions de la
République, personne ne peut croire aux intentions des politiciens de mener une lutte sérieuse contre la corruption.
Le président de l'Asadho pense que la volonté politique effective de lutter contre la corruption se manifeste par le niveau des moyens matériels et financiers que
le gouvernement met à la disposition des personnes ou des institutions chargées de conduire la stratégie de lutte contre la corruption. Pour lui, cette lutte devrait également être basée sur une
justice désintéressée et efficace. « Des magistrats incorruptibles et indépendants sont utiles pour une mise en œuvre efficace de la stratégie de lutte contre la corruption dans un pays », a-t-il
expliqué.
De la société civile, Jean-Claude Katende note qu'elle joue un rôle important dans la lutte contre la corruption. Elle est en mesure d'apporter son expertise à la
mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Mais, pour jouer ce rôle de manière responsable, elle devra être formée en matière de transparence et de lutte contre la
corruption. Elle doit aussi être encouragée par les autorités à jouer ce rôle.
Lucien Dianzenza