le 11-07-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le
LUNDI I 11- 07-2011 | 09h20| AFRIQUE REDACTION PAR:LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
La nouvelle du drame a circulé comme une traînée de poudre dans les Kivu au point de susciter des débats passionnés à plusieurs endroits très fréquentés des deux
capitales provinciales.
L'appareil qui a raté son atterrissage sur la piste de l'aéroport de la capitale de la province Orientale, le 8 juillet vers 15 heures, avait comme destination la
ville de Goma, dans le Nord-Kivu, avant de regagner Kinshasa avec d'autres voyageurs. Certains parmi eux devaient ensuite atteindre Bukavu, dans le Sud-Kivu. Les services du gouvernorat du
Sud-Kivu ont suivi de très près la situation de l'ancien gouverneur de province. Louis-Léonce Muderwa a pris place à bord de ce régulier Hewa Bora et devait se rendre à Bukavu, en passant par
Goma, pour s'enrôler. Juste avant l'accident, l'ancien gouverneur actuellement en soins intensifs insistait sur la médiatisation de cette visite grâce à ses contacts permanents avec les services
du gouvernorat. Selon des sources crédibles, la femme de l'ancienne autorité provinciale a perdu connaissance dès la confirmation de la nouvelle mais son état est jugé sans danger.
D'autres autorités du pays dont les ministres du gouvernement central, originaires de cette partie du pays, séjournent aussi dans l'est du pays pour les mêmes
raisons. Outre la délégation de la Ligue nationale de football, on a signalé aussi la présence, parmi les victimes, d'une femme cadre de la société minière Banro corporation. Blessée, elle figure
sur la liste de la quarantaine des rescapés sur la centaine des passagers à bord. Notre confrère journaliste, Olivier Kaforo du journal Le Potentiel, y était aussi. Les dernières informations
disponibles confirment son rétablissement progressif.
Plusieurs familles de victimes
affolées ont dénoncé avec la plus grande énergie les faibles moyens mis en œuvre par la société Hewa Bora pour la prise en charge et l'évacuation des victimes. « Des passagers blessés sont restés
longtemps sur le sol sans assistance», a fait remarquer le parent d'une victime contacté depuis Bukavu. « Beaucoup d'entre nous ont recouru à leurs contacts locaux pour prendre en charge leurs
proches », a-t-il ajouté.
Cet accident vient relancer la question de la sécurité à bord des avions et même dans les aéroports. « Les services aéroportuaires de Bukavu ne sont pas en mesure,
par exemple, de détecter des avions sur de longue distance faute d'équipements adaptés. Le contact a souvent lieu à l'approche de l'appareil. L'aéroport de Kisangani est réputé très difficile à
l'atterrissage. Quant à celui de Goma, il se pose souvent des problèmes de visibilité à cause des brouillards. Il s'agit des villes montagneuses. À Goma, il y a aussi le volcan », a affirmé un
ingénieur.
Pour nombre de personnes interrogées, il s'agit d'un accident de trop pour la société Hewa Bora et le drame risque de peser sur sa crédibilité. Les critiques les
plus dures viennent de Goma où il y a peu, la société avait aussi perdu un avion à la suite d'un crash ayant entraîné mort d'hommes.
Laurent Essolomwa
Photo 1 : Morosité à l'aéroport de Goma après la nouvelle du crash à Kisangani
Photo 2 : Des passagers dans un vol en direction de Goma à bord d'un appareil du même type
Photo 3 : La piste de Goma réputée difficile à cause du brouillard lors de l'atterrissage