Le 20-07-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le Mercredi 20- 07-2011 | 11h29| PAR : LE POTENTIEL
Afin d’éviter les dégâts matériels et les pertes en vies humaines provoqués par les crashs, naufrages et autres accidents routiers et ferroviaires, une ministre
honoraire du secteur note qu’il faut saisir le fond du problème. Elle charge le gouvernement qui, en dépit de débats en conseil des ministres autour de cette question, ne tenait vraisemblablement
pas à s’engager sur la voie des solutions durables.
Le crash de l’avion de la compagnie aérienne Hewa Bora Airways survenu vendredi 8 juillet 2011 à Kisangani a sorti la ministre honoraire des Transports et Voies de
communication, Laure-Marie Kawanda, de sa réserve. Pour elle, « il y a des freins au développement des infrastructures du ministère des Transports ayant comme conséquence en général des pertes en
vies humaines qu’on aurait pu éviter, et en particulier la lenteur dans la réussite des « Cinq chantiers de la République ». Elle l’a fait savoir au cours du point de presse qu’elle a animé
dernièrement à Kinshasa.
Elle fait d’abord remarquer qu’elle avait une vision durable pour ce secteur mais qu’elle était incomprise, non seulement par ses pairs du gouvernement mais
aussi par d’autres détracteurs dans l’ombre. « Dès mon entrée en fonction en 2007, a-t-elle fait valoir, j’ai saisi le fond du prob1ème des transports en RDC : une problématique structurelle. Et
j'ai décidé de m’engager sur la voie des solutions durables, notamment l'Etat-paradigme via l’équipement adéquat, la réglementation, la gestion collective, plus responsable du secteur, entendue
comme le contrôle total des activités par le canal des conseils supérieurs et des directions générales sectorielles. Cela devait marcher parce que je procédais minutieusement et globalement.
»
Elle a soutenu qu’elle défendait cela devant le gouvernement. Elle a, d’ailleurs, fait savoir que « la situation périlleuse des infrastructures des transports ainsi
que de leur exploitation quotidienne n’échappait à personne depuis de nombreuses années. » Elle a noté que « cette situation, qui aurait pu trouver des changements opérationnels et pratiques au
quotidien, perdurait, brisant, à coup sûr, la vision de la renaissance de la République au travers de ses cinq chantiers. Les conséquences pour la population étaient alors plus dramatiques que
jamais, car l’espoir était déçu, la réalité ne correspondait pas aux discours que le gouvernement devait mettre en œuvre, avec une menace évidente sur le résultat espéré de l’échéance électorale
même si les élections ne peuvent seules constituer la gestion de l’Etat. »
En tant que membre du gouvernement, elle dit n’avoir ménagé aucun effort pour défendre au sein de l’Exécutif des options plus opérationnelles que ce qui avait été
entrepris jusque là. Le caractère concret et opérationnel est, d'ailleurs, à ses yeux, la vocation de cette tutelle des entreprises publiques du secteur des transports. La mise en œuvre du Code
de l’aviation civile en est un exemple.
La ministre honoraire Laure-Marie Kawanda a laissé entendre qu’elle avait, à plusieurs reprises, discuté avec le gouvernement sur plusieurs projets relatifs à
l'amé1ioration de la situation des infrastructures aéroportuaires pour Kinshasa et Lubumbashi : de même pour le secteur ferroviaire (proposition de chemin de fer privé et renforcement des
capacités de traction pour l’Office national des transports (ONATRA) et la Société nationale des chemins de fer (SNCC). Sans oublier d’évoquer des pistes pour le renforcement des opérations
maritimes dans le Bas-Congo et fluviales partout ailleurs. Surtout, elle a affirmé avoir fait du secteur aérien son cheval de bataille depuis qu’elle avait lancé, en octobre 2007, l’Autorité de
l’aviation civile (AAC) à la suite de la révocation inattendue du ministre titulaire qu’elle avait remplacé. « Rien de durable ne se fera si l’Etat n’est pas la référence dans les domaines des
transports en RDC. Tous les opérateurs économiques devraient se copier sur les structures étatiques (LAC, ONATRA, CFUF, CFI, SNCC, City Train, STUC, OEBK, etc. ; c’est la meilleure façon de
contrôler les activités des privés sur une base objective, impersonnelle et efficace », a-t-elle souligné.
Quant au secteur de la navigation par les eaux, elle a signalé avoir débattu avec le gouvernement de la mise en place de la Direction générale de la navigation
maritime, fluviale et lacustre. Un projet de décret a même été présenté, quant à ce. En effet, « il fallait qu’une structure efficace gère ce sous-secteur », a-t-elle avancé. Avant de faire
observer : « Beaucoup de choses ont été faites par processus en toute discrétion pour éviter des bâtons dans les roues mais certains y ont préféré du saupoudrage. Comme vous l’avez constaté,
d'autres options ont été suivies qui, à mes yeux ainsi qu'a ceux de nombreux experts, n’apportent pas les résultats qui étaient pourtant garantis par leurs parrains. »
A tout prendre, elle a déploré la modicité de la portion du budget de l’Etat allouée au ministère des Transports. Est-ce cela et, peut-être, l’incompréhension de
certains acteurs publics et privés et des collaborateurs qui constituent un frein au développement des infrastructures des transports, s’est-elle interrogée. Sans oublier de se poser également la
question de savoir si on peut réussir un projet d’intérêt collectif sans sanctionner les intérêts personnels illicites.