Le 20-07-2011 à 09h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le Mercredi 20- 07-2011 | 11h29| PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Le transport aérien est en passe de devenir le mode de déplacement le plus dangereux du pays et les conséquences sont extrêmement lourdes sur sa crédibilité.
L'Organisation de l'aviation civile (OACI) serait-elle tentée de mettre sous tutelle la RDC à cause de la violation des normes de sécurité aérienne ? La thèse fait du chemin parmi les experts du
secteur vu l'impact négatif des crashs à répétition sur l'image du pays à l'extérieur. « En dehors d'une mise sous tutelle qui pourrait paraître comme une mesure assez extrême, l'on peut demander
aux compagnies desservant les lignes internationales d'éviter les aéroports du pays. Autour de la RDC, il y a d'importants travaux d'aménagement des aéroports des pays voisins. Brazzaville en est
un exemple. Demain, les passagers arriveront à Kinshasa via Brazzaville. En 5 minutes, ils traverseront tout le fleuve pour atteindre le Beach Ngobila », a expliqué un des experts.
La RDC, pense-t-il, se trouve dans une situation très inconfortable. Et d'ajouter : « Il se pose déjà un grand problème au niveau de la crédibilité même de
l'autorité de l'aviation civile. On l'accuse de délivrer des licences d'exploitation et des licences de pilote moyennant de l'argent. En somme, on lui dénie la compétence technique de délivrer
ces titres. Un audit technique sur la RDC a été catastrophique ». Il existe, a-t-il insinué, un cas pour en étayer l'affirmation : « Le mariage entre la société SN et l'opérateur économique
Forrest a donné naissance à la compagnie Korongo. Par le passé, SN a recouru également à cette démarche avec Hewa Bora mais le mariage n'a pas duré. Forrest a mis les moyens. Korongo basée à
Lubumbashi est organisée selon les normes européennes. Son personnel est également formé en Europe. Mais, on ne lui accorde pas de licence d'exploitation pour ses avions. Et puis, elle est déjà
fichée sur la liste noire de l'Union européenne car une fois encore, l'on ne reconnaît pas cette compétence à notre autorité d'aviation de délivrer une licence d'exploitation».
La réforme de la RVA en panne
Les démêlées entre la compagnie aérienne Hewa Bora et la Régie des voies aériennes (RVA) à la suite du crash survenu récemment à Kisangani ont mis en exergue des
problèmes de gestion de nos aéroports. « La RVA a beaucoup perdu après le départ du groupement ADPI-KPMG. La réforme stagne et les travaux traînent en longueur. Les financements de la Banque
mondiale sont bloqués. Avec la Banque africaine de développement, 155 millions de dollars américains devaient servir, notamment, à quadriller tout le territoire national afin d'identifier tous
les aéronefs qui passent dans le ciel rd-congolais. Le système de radar à placer en RDC aurait été une première dans la région », a-t-il révélé.
Hewa Bora a accusé la RVA d'utiliser des agents incompétents pour guider les pilotes. La concernée a bien entendu rejeté ce grief. Toutefois, l'entreprise éprouve
des difficultés réelles sur les 3 principaux aéroports du pays bénéficiaires de financements, en l'occurrence Kisangani, Kinshasa et Lubumbashi. L'aéroport de Kisangani dispose de la plus longue
piste du pays. Mais, les efforts doivent se poursuivre pour assurer une meilleure assistance à l'atterrissage et même lors du contrôle du ciel. L'aéroport de Lubumbashi ne répond plus aux normes
de sécurité. Le même problème se pose à Kinshasa. Pourtant autrefois, sous contrat avec la firme étrangère, le Goppas atteignait environ 20 millions de dollars américains. Ainsi l'expert
souhaite-t-il un audit de la RVA pour faire un état des lieux de sa gestion après le départ d'ADPI-KPMG.
Laurent Essolomwa