Le 25-07-2011 à 07h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le lundi 25- 07-2011 | 21h10| PAR : AFRICANEWS
Ils ont cheminé ensemble, ils ne peuvent pas s'entre-déchirer et se manger, ils doivent pourtant améliorer leur deal et le pérenniser face à la menace que
représente la Droite -Opposition- qui cherche à se fédérer. L'implacable réalité de l'élection présidentielle à tour unique contraint ces alliés idéologiques à se souder pour ne pas
disparaître.
On a frôlé le pire entre le Parti lumumbiste unifié -PALU- d'Antoine Gizenga Fundji et la Majorité présidentielle -MP- de Joseph Kabila Kabanga. Diversement
interprété, le discours du secrétaire général du PALU a failli jeter le pavé dans la marre. La réaction officielle de la MP n'a pas tardé. Aubin Minaku, secrétaire général de la MP, a invité le
patriarche Antoine Gizenga à pousser sa logique jusqu'au bout. Dans la haute sphère politique RD-congolaise, l'on a craint un instant la rupture entre Kabila et Gizenga, au moment où Kamerhe,
avec son Union pour la nation congolaise -UNC- fait une montée fulgurante à l'Est du pays, Tshisekedi de l'Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS- gronde et Léon Kengo wa Dondo à la
tête de l'Union des forces du changement -UFC- perce avec l'appui de son traditionnel allié, le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya. Au PALU., l'on conseille la pondération aux alliés de la
Majorité. Le candidat nationaliste à qui le PALU apportera son soutien dont Gizenga évoque dans son discours n'est autre que Joseph Kabila Kabange. Le deal veut que si Kabila a le présidence en
2011, le PALU est en droit de revendiquer la Primature. En 2016, c'est le tour du PALU de briguer la présidence et de laisser la Primature au PPRD. Respectueux des valeurs républicaines, Gizenga
ne pouvait le dire ouvertement, car Kabila, lui-même, ne l'a pas encore dit. Halte donc à la surenchère politicienne. Les deux alliés n'auraient aucun intérêt à rompre leur deal pendant que les
forces de la droite menacent de reprendre le pouvoir. Sans le PALU à l'Ouest, comme en 2006, Kabila aurait du mal à maintenir la cohésion et engranger des voix dans cette partie du territoire
national investie par le Mouvement de libération du Congo -MLC- et l'UFC de Léon Kengo wa Dondo porté sur les fonts baptismaux hier dimanche 24 juillet 2011 au mythique stade des Martyrs de la
Pentecôte.
Le discours d'Antoine Gizenga Fundji, secrétaire général du Parti lumumbiste unifié -PALU-, prononcé samedi 23juillet 2011 devant les combattants de ce parti, a été
diversement commenté dans les salons huppés dans la capitale RD-congolaise. Les réactions les plus virulentes sont venues de nombreux experts du Parti du peuple pour la reconstruction et le
développement -PPRD-, qui y ont décelé quelques ambiguïtés peu rassurantes de la part d'un partenaire politique de la trempe de Gizenga. Le point qui a plus fâché certains cercles kabilistes est
celui relatif au soutien au candidat président de la République Kabila. Régissant sur une radio locale, au nom de sa plate-forme, Aubin Minaku, secrétaire général de la Majorité présidentielle
-MP- a regretté les propos d'Antoine Gizenga et lui a demandé d'aller jusqu'au bout de sa logique.
«Le PALU soutiendra le candidat nationaliste de Gauche qui présentera un programme de gouvernance conforme aux valeurs et principes auxquels les
nationalistes-lumumbistes croient et tiennent pour le progrès de notre pays», a déclaré le patriarche.
Selon l'interprétation donnée par les experts de la Majorité, le vieux lion du Bandundu a évité de se prononcer clairement en faveur de Kabila et ça parait louche.
Et la peur des kabilistes se renforce à la lecture d'autres extraits du discours. «... C 'est pour atteindre le même but que nous avons, entrepris des contacts multiples avec les autres forces
nationalistes progressistes significatives et, ce, depuis le 2 juin 2008 jusqu'à ce jour A cet effet, le PALU a proposé des projets d'entente politique à ces partenaires potentiels. Hélas,
jusqu'à ce jour, aucune réponse notable ne nous a été donnée. Aucun projet de construction politique véritablement nationaliste ne nous a été présenté. Et aucun accord politique conséquent,
appelé à remplacer celui de 2006, n'a été conclu, malgré la disponibilité permanente affichée par le PALU», révèle Antoine Gizenga. Le but recherché par le PALU est clairement énoncé dans le
discours en des termes clairs : «Etant donné que seule l'unité peut faire la force, c'est par le processus d'unification que les nationalistes progressistes ont été sauvés de la disparition
politique, ils ont dû fusionner leurs partis respectifs pour donner naissance au PAL U». En résumé, le but c'est l'unification des forces nationalistes progressistes autour d'un projet pour
bloquer la voix à la droite prédatrice, Il s'agit de ménager l'unité de la gauche. Gizenga parle des partenaires potentiels à qui le PALU a proposé des projets d'entente politique, Lesquels?
Voilà ce qui a mis les kabilistes dans l'émoi. Sous un ton interpellateur, Gizenga lance : «Néanmoins, le PALU ne veut pas être l'auteur de la fissure du bloc des nationalistes de Gauche qui a
commencé à renaître. Le PALU refuse d'être ainsi un complice d'un retour funeste de la Droite, en général réactionnaire, aux commandes de notre pays».
Craintes injustifiées
Remède palliatif: «Face à un régime constitutionnel du type semi-présidentiel à forte tendance parlementaire, le PAL U prend de la sorte le temps de e focaliser sur
ce qui est tout aussi important que le contrôle du poste de Président de la République, à savoir : le contrôle du Parlement et du gouvernement de la république», préconise- t-il. «Le PÀLU se met
résolument à préparer très sérieusement et très profondément sa candidature à la présidentielle de 2016». Voilà qui dit tout.
La position de Gizenga, selon les milieux gauchistes, se justifie à tous égards. Si le patriarche parle à demi- mot, il y a des raisons fondées présageant le retour
imminent de la Droite aux affaires. Néanmoins, quant au soutien â apporter à Kabila, s'inscrivant en faux contre le folklore et la surenchère politique devenus des pratiques courantes au sein de
la classe politique pour un positionnement intéressant, le PALU se demande comment il pouvait se prononcer en faveur de' Kabila qui lui-même n'a pas encore déclaré de manière officielle sa
candidature à la présidentiel le. Tout naturellement, lorsque Gizenga évoque le soutien au «candidat nationaliste de Gauche qui présentera un programme de gouvernance conforme aux valeurs et
principes aux quels les Nationalistes-Lumumbistes croient et tiennent pour le progrès de notre pays», l'allusion est faite, à Kabila qu'il interpelle en même temps. D'autant plus que le PALU
lui-même n'a pas présenté un candidat. Pour convaincre, Gizenga précise : «La non-présentation par le PALU d'un candidat Président de la République, issu de ses rangs, pour les échéances
prochaines». En attendant le retour de l'ascenseur en 2016, raison de plus pour les Kabilistes de travailler en sorte que le fameux projet soit ficelé pour le regroupement de la
Gauche.
Dans cet ordre d'idées, lorsque Gizenga parle des contacts multiples avec les: autres nationalistes progressistes significatives depuis le 2 juin 2008, force est de
reconnaître et les milieux informés le savent, que depuis cette date, le PALU avait soumis un projet de regroupement de la Gauche autour d'un idéal progressiste. Par instinct de récupération, ce
projet a été brocardé par certains stratèges de la Majorité qui craignaient voir le parti de Gizenga en prendre le leadership. D'où la métamorphose de l'Alliance de la majorité présidentielle
-AMP- à la Majorité présidentielle -MP- regroupant les partis de la Gauche et de la Droite autour d'un appât : soutien à Joseph Kabila à la présidentielle avec en toile de fond le partage des
postes. Le PALU reste convaincu que le salut de la RD-Congo passe par le regroupement des forces de la Gauche nationaliste-lumumbiste et progressiste entamé depuis la conclusion de l'alliance
avec Kabila.
Constant dans sa logique
Pour l'instant, la direction du parti se concentre, dans le lancement de l'opération de dépôt et de sélection de ses candidats à la députation nationale et la
députation provinciale sur toute l'étendue du territoire national, opération qui court du 18 juillet au 6 août 2011. Dans la même perspective, il s'est lancé dans la mise au point du programme de
gouvernance du pays pour la période 2012-2016. « Le PALU aurait souhaité que ce programme soit finalisé semble les partenaires politiques potentiels de la Gauche congolaise. Mais, devant
l'absence de répondant pour ce faire, le PALU sera obligé de le rendre public incessamment, de le porter et de l'assumer même seul devant le peuple souverain», fait savoir Gizenga. Gizenga est,
resté constant dans sa logique. Dans plusieurs de ses allocutions, il n'a jamais caché son attachement idéologique e sentimental à Kabila. Lire à ce propos l'article ci-dessous et son message en
marge de la marche organisée le 12 mars 2011 par le PALU en réconfort à Joseph Kabila après l'attaque le 27 février par les forces du mal la résidence du Président de la République.
Tino MABADA