Quantcast
Channel: AFRIQUE REDACTION . L'information en continu ! Afrique au cœur de l’actualité...Infos News sur la RDC, les brèves de la dernière minute. Synthèse sur l’actu internationale. rdcongo-kinshasa, Nord et Sud KIVU, Kinshasa, Bas Congo, Dongo, Equateur, Maniema, Lubumbashi, les deux Kasai. Rédacteur en Chef : BONGOS Roger
Viewing all articles
Browse latest Browse all 14381

Matadi : des toilettes privées pour le public, initiative des jeunes

$
0
0

 

Le 29-07-2011 à 07h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le vendredi 29- 07-2011 | 07h20| PAR : SYFIAGRANDS LACS

 

Dans la ville portuaire de Matadi, bâtie sur un relief rocailleux où peu de familles possèdent de lieux d’aisance, les latrines privées construites par des jeunes sans-emploi, "dépannent" habitants et voyageurs. Propres, elles sont le contre-exemple des toilettes publiques, longtemps restées négligées, que l’autorité s’emploie à réhabiliter.

Quand on arrive à Matadi par le pont Mpozo ou le pont Maréchal Mobutu, on est frappé par le nombre important de petites toilettes installées aux abords des rues et avenues de Nzanza et Mvuzi, deux communes populeuses du chef-lieu de la province du Bas-Congo. Ces lieux d’aisance sont l’initiative des jeunes de cette ville portuaire de la Rd Congo (sud-est de Kinshasa). Ils répondent aux besoins des habitants, surtout des foyers démunis, qui n’ont pas de latrine chez eux. Le relief accidenté et le sol rocailleux de Matadi (pierres en kikongo), rend en effet la tâche rude à ceux qui veulent en construire. "Les gens recourent aux latrines publiques de l’Etat. Mais leur nombre est insuffisant…", explique un habitant.
 Une cinquantaine au total pour une population de près de 500 000 habitants, les latrines publiques de l’Etat qui datent de l’époque coloniale, sont dans un piteux état. Gérées par les services chargés de l’environnement des communes, elles sont très peu hygiéniques. "Une bonne vingtaine sont dans un état tellement crasseux que plus personne ne les fréquente", reconnaît Jean-Marc Nzeyidio, le maire de la ville. Il a réhabilité certaines d’entre elles depuis 2010, mais le problème reste entier, vu la taille de l’agglomération…

 Petit soulagement pour tous
 Le coup de pouce des jeunes des quartiers pauvres, souvent sans emploi, est venu à point nommé. C’est en 2010 qu’ils ont commencé à construire ces toilettes dans des parcelles familiales. Une activité qui leur permet d’avoir une occupation et de gagner un peu d’argent. A Nzanza, Marcelin Bakembo en tire notamment profit. Dans son quartier, l’unique latrine publique située en face du camp maritime, est fermée à cause des travaux de réhabilitation. Du coup les gens affluent chez lui. "Nous enregistrons une cinquantaine de clients par jour", explique-t-il. A 100 Fc (0,1 $) le droit d’accès, il encaisse en moyenne 5 $ chaque jour.
 Bâties en dur et couvertes de tôles, les jeunes construisent ces toilettes directement sur des surfaces rocailleuses, sans creuser le sol. Dotées d’une porte ou de deux pour hommes et femmes, voire plus, ils y font respecter les règles d’hygiène en les nettoyant régulièrement avec des désinfectants. André Ngoma Mvambi, qui en possède une en plein centre-ville, veille particulièrement à ce que ses clients ne manquent pas de papier hygiénique. "Mon ‘œuvre’ aide de nombreux travailleurs dont les bureaux sont sans toilette", se félicite-t-il.
 Souvent contraints de faire pipi au pied d’un arbre, contre un mur ou même caca dans un coin de rue, habitants et voyageurs désemparés en séjour dans la ville, accueillent bien ces initiatives. Les femmes s’en réjouissent en premier. Car, pour elles, les toilettes sont surtout un lieu d’intimité qui doivent rester toujours propres. Pour cette raison et alors que le prix d’usage est le même (100 Fc), Elodie Mavungu et Marie-Jeanne Tadila se méfient des toilettes publiques qui, disent-elles, "transmettent toutes sortes de maladies parce que la propreté n’y est pas bien assurée." Elles s’y sentent aussi mal à l’aise, à cause du monde qui gravite autour…

 Respecter les règles d’hygiène
 Dans les parcelles familiales où ces latrines “publiques privées” sont construites, le quotidien de ceux qui y vivent semble ne pas être trop perturbé. Ils s’y sont accommodés d’autant plus que ces lieux bien tenus, leur assurent un gagne-pain. Médecin en charge de l’hygiène, eau et assainissement à l’hôpital général de référence de Kikanda, à Matadi, Louis Tsasa Thubi Mabiala conseille toutefois leurs propriétaires de toujours bien les entretenir. "La santé n’a pas de prix et l’hygiène c’est la santé publique", insiste-t-il.
 Comme ces latrines se multiplient un peu partout, certaines personnes s’interrogent sur la viabilité de ce type d’infrastructures dans l’espace urbain. "Tant qu’elles respectent les normes urbanistiques et n’indisposent pas les gens par des mauvaises odeurs, cela ne pose vraiment pas problème", estime Willy Bosso, Conservateur urbain des titres immobiliers.

 Dieudonné Mwaka Dimbi


Viewing all articles
Browse latest Browse all 14381

Trending Articles