Le 29-07-2011 à 07h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le vendredi 29- 07-2011 | 15h20| PAR : la prospérité
Le Grand Hôtel Kinshasa abrite, du 3 au 4 août 2011, les assises du Caucus Africain, qui n’est autre que le Regroupement de tous les Gouverneurs africains auprès de la Banque Mondiale et du FMI. Son objectif, coordonner et harmoniser les positions et actions des Gouverneurs en vue de présenter un front uni lors des Assemblées Annuelles des Institutions de Breton.
Ce forum permet aux pays africains de défendre collectivement leurs intérêts communs et de tirer le maximum de bénéfices qu’offrent le FMI et la BM pour le
développement de l’Afrique. Hier, jeudi 28 juillet 2011, dans la Salle de réunions de son ministère, le Ministre des Finances de la RDC, M. Matata Ponyo Mapon a, devant la presse locale, dévoilé
les enjeux des assises de Kinshasa auxquelles plus de 200 participants en provenance de l’extérieur vont prendre part. A en croire l’argentier national, le mandat traditionnel du Caucus a été
élargi de la production du Mémorandum à l’examen des thèmes d’importance et d’intérêt communs pour l’Afrique. Ainsi, en raison de l’importance et de l’urgence des projets d’investissement qui
s’imposent pour susciter une croissance rapide et soutenue, réaliser les OMD, réduire la pauvreté et promouvoir le développement de l’Afrique, il y a notamment, l’infrastructure du secteur de
l’énergie, l’Agriculture, la réponse des Institutions de Breton Woods à la représentation au sein du Groupe de la Banque Mondiale et du FMI. Point de Presse de Son Excellence Monsieur le Ministre
des Finances sur le Caucus Africain de Kinshasa Mesdames et Messieurs de la Presse, Messieurs les Membres du Cabinet, Ainsi que vous le savez, la RDC va abriter très prochainement les assises du
Caucus Africain qui se tiendront au Grand Hôtel Kinshasa du 3 au 4 août 2011, sous le haut patronage du Chef de l’Etat.
Dans ce contexte, il m’a semblé important d’organiser le présent point de presse, afin de vous informer sur le contenu et les enjeux de cet évènement. Dans ce cadre, je souhaite d’abord vous situer le caucus Africain dans son contexte général avant d’aborder de façon spécifique le caucus Africain de Kinshasa. Mesdames et Messieurs de la Presse, Messieurs les Membres du Cabinet, Le Caucus Africain constitue le regroupement de tous les Gouverneurs africains auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Il regroupe tous les Ministres ayant en charge la gestion des finances publiques ainsi que les Gouverneurs des Banques Centrales de l’Afrique de l’ensemble du continent, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. Le Caucus Africain existe depuis 1963 et son objectif est de coordonner et d’harmoniser les positions et actions des Gouverneurs, en vue de présenter un front uni lors des Assemblées Annuelles des Institutions de Breton Woods, c’est-à-dire la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Le forum permet aux pays africains de défendre collectivement leurs intérêts communs et de tirer le maximum de bénéfices qu’offrent ces institutions pour le développement de l’Afrique. Le Caucus Africain réunit tous les Etats africains membres de l’Union Africaine (UA), du FMI et de la BM ainsi que tout autre pays admis comme membre de l’organisation par les Gouverneurs. Le Caucus Africain comprend trois organes, à savoir (i) l’Assemblée Générale de tous les Gouverneurs africains du FMI et de la BM et qui en assume la responsabilité des orientations politiques et stratégiques, (ii) le Bureau du Caucus qui se compose d’un Président, d’un Vice-Président et de deux secrétaires et (iii) des administrateurs sont au nombre de 5. Chaque Administrateur représente un certain nombre de pays d’Afrique et ensemble ils défendent les intérêts de tous les pays africains aux Conseils d’Administration du FMI et de la BM. S’agissant de l’organisation du Caucus, il importe de noter que les tâches se répartissent de la manière suivante : Primo : le Président représente le Groupe auprès de la hiérarchie du FMI et de la BM. Il préside et dirige les débats. Secundo : le Vice-président remplace le Président en cas d’empêchement, il lui succède, en cas de vacance. Tertio : les Secrétaires- rapporteurs constituent le Secrétariat de l’Assemblée Générale. Quarto : les Administrateurs préparent le projet de mémorandum pour approbation par l’Assemblée Générale et proposent à la décision du Président l’agenda provisoire du Caucus. Mesdames et Messieurs de la Presse, Messieurs les Membres du Cabinet, Après avoir définit le Caucus Africain, son objectif ainsi que son organisation, je voudrais à présent évoquer les résultats qui sont concrètement attendus du Caucus. Je vous signale en passant que l’Assemblée Générale du Caucus Africain se réunit une fois par année, sur invitation de son Président dans le pays de ce dernier ou dans tout autre endroit de son choix.
Le «Mémorandum des Gouverneurs africains » est le produit principal attendu du Caucus. Les thèmes éventuels du Mémorandum sont proposés par les Administrateurs au Président du Caucus, pour validation. Les Administrateurs préparent et proposent au Président du Caucus un avant-projet de mémorandum pour validation. Le Président transmet le projet de mémorandum validé à tous les Gouverneurs pour amendements, avant la tenue du Caucus. L’avant-projet de Mémorandum est discuté par les Gouverneurs, en séance plénière, lors des assises du Caucus. Les amendements apportés sont intégrés dans une version soumise à l’approbation des Gouverneurs en marge de chaque Assemblée Annuelle de la BM et du FMI. Le document approuvé du Mémorandum des Gouverneurs africains, exprimant leur position sur des questions d’intérêt commun pour l’Afrique, est alors présenté et transmis par le Président du Caucus aux autorités de la Banque mondiale et du FMI, lors des réunions traditionnelles organisées à cet effet. Les autorités des institutions de Bretton Woods répondent traditionnellement, par écrit, au Mémorandum des Gouverneurs africains, lors des réunions de Printemps. Mesdames et Messieurs de la Presse, Messieurs les Membres du Cabinet, Le Caucus Africain de Kinshasa se tiendra sous le haut patronage du Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange. Comme de coutume, la préparation du Mémorandum sera au cœur des discussions des assises de Kinshasa. Néanmoins, sur mon initiative – et c’est une innovation par rapport au cadre habituel du Caucus – le mandat traditionnel du Caucus a été élargi de la production du Mémorandum à l’examen des thèmes d’importance et d’intérêt communs pour l’Afrique. Ainsi, en raison de l’importance et de l’urgence des projets d’investissement qui s’imposent pour susciter une croissance rapide et soutenue, réaliser les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), réduire la pauvreté et promouvoir le développement de l’Afrique, nous avons (i) l’infrastructure du secteur de l’énergie, (ii) l’Agriculture, (iii) la réponse des Institutions de Breton Woods à la représentation au sein du Groupe de la Banque mondiale et du FMI. S’agissant du secteur de l’énergie, il importe de retenir que le déficit énergétique reste un défi majeur pour la compétitivité, la croissance, et le développement de l’Afrique.
La capacité totale de production électrique des 48 pays de l’Afrique subsaharienne (hors Afrique du Sud) n’est que de 28 gigawatts. Moins de 30 % de la population l’Afrique subsaharienne a accès à l’électricité, contre 65% en Asie du Sud et plus de 90% en Asie de l’Est. L’approvisionnement en électricité y est très instable et les coupures d’électricité représentent en moyenne des pertes estimées à l’équivalent de 2,1% du PIB. Le coût de l’énergie est prohibitif, comparé aux normes internationales et ne cesse d’augmenter. La crise énergique est exacerbée par la sécheresse, les conflits et le renchérissement du pétrole. Si les tendances actuelles se poursuivent, plus de 40% des pays africains n’atteindront l’accès universel à l’électricité que vers 2050. Pourtant, l’Afrique dispose d’importantes sources d’énergie hydroélectrique, thermique, solaire et éolienne, dont près de 93% du potentiel hydroélectrique économiquement viable (soit près du deuxième du total des réserves mondiales) est largement inexploité. A cet égard, trois projets – parmi tant d’autres – seront examinés, en raison de leur fort potentiel de transformation et d’intégration régionale au service du développement du l’Afrique. Ils sont conformes aux projets d’infrastructure prioritaires du NEPAD et bénéficient d’un large appui politique à l’échelle du continent. Il s’agit des projets suivants : i) Grand Inga & Inga III en République démocratique du Congo, pour le pool énergétique de l’Afrique australe, ii) le projet d’aménagement hydroélectrique de Lom Pangar au Cameroun pour le pool énergétique de l’Afrique centrale ; iii) les projets de Souapiti et Kaleta II en Guinée pour le pool énergétique de l’Afrique de l’Ouest. Quant à l’agriculture, il y a lieu de noter qu’elle demeure l’un des moteurs des économies des pays subsahariennes. Elle représente près de 34 % du PIB et fournit 64% des emplois directs. Elle a un puissant effet multiplicateur sur le renforcement de la croissance économique et un fort potentiel de réduction de la pauvreté, dont la vitesse est au moins le double de celle d’autres secteurs. Mais la productivité agricole reste encore faible pour stimuler la croissance et lutter contre la famine et la pauvreté en Afrique. Par ailleurs, vous savez tous que les prix des produits alimentaires et pétroliers ont fortement augmenté pour la seconde fois en espace de trois ans, suscitant des inquiétudes de voir resurgir la crise des prix des denrées alimentaires de 2008 et ses conséquences pour les plus démunis.
La volatilité des prix est à présent revenue aux niveaux des années 1970. Les fluctuations sont de grande ampleur et imprévisibles, suscitant de graves risques de sécurité alimentaire pour les consommateurs et les gouvernements. Cette évolution menace d’inverser, une fois encore, les avancées de nos pays en matière de stabilité macroéconomique acquise de haute lutte pendant la dernière décennie et entrave nos efforts de redressement. Les Gouverneurs examineront également la pertinence et l’efficacité des réponses données par la BM et le FMI. Enfin, le caucus Africain de Kinshasa donnera aux Gouverneurs l’opportunité de se pencher sur les options de renforcement de la représentation de l’Afrique, particulièrement au Conseil d’Administration du FMI. Ceci serait conforme à notre demande de longue date visant à compenser effectivement le déficit de représentation de l’Afrique. Nous réfléchissons sans doute également sur la formule de calcul des quotes-parts pour mieux tenir compte des vulnérabilités de nos pays membres, et des plus pauvres en particulier. Nous insistons aussi sur la diversité du personnel que nous considérons essentielle pour renforcer la légitimité et l’efficacité des institutions de Breton Woods. Mesdames et Messieurs de la Presse, Messieurs les Membres du Cabinet, A présent, vous en savez à peu près autant que moi sur le caucus Africain et sur les enjeux des assises de Kinshasa. J’ai donné ordre à mes services de vous distribuer le programme des travaux du Caucus ainsi que celui de la cérémonie d’ouverture par le Chef de l’Etat. Je vous informe que sur 48 pays (le Sud-Soudan étant devenu le 49ème ce mois) 32 ont déjà confirmé leur participation, pour un total de 134 participants. Le processus d’enregistrement se poursuit et nous escomptons recevoir entre 180 et 200 participants venus de l’extérieur pour le caucus de Kinshasa. Je vous remercie de Votre aimable attention.