Créé le 01-08-2011 à 10h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDC | Mis à jour le LUNDI 01- 08-2011 |10H50| AFRIQUE REDACTION  PAR :LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE 

L'indemnité compensatoire à allouer devrait respecter le seuil de 150 000 dollars américains par dépouille selon la convention de Montréal.
Unies par le sort et conscientes de leur destin commun, les familles des victimes du dernier crash survenu à Kisangani s'organisent en vue de défendre leurs intérêts. C'est le sens même de leur première réunion tenue dernièrement dans la salle paroissiale de Notre-Dame de Fatima en présence de leur avocat-conseil, Me Paulin Malanda. L'objet de cette rencontre de prise de contact était notamment de mettre sur pied une structure sous la direction d'un comité provisoire censé coordonner toutes les actions à entreprendre dans un proche avenir. Le professeur Nyabirungu, député national et doyen de la faculté de droit de l'université de Kinshasa, a décidé de mettre son expertise au service des représentants des victimes surtout dans l'élaboration des statuts. À propos de l'indemnisation et la prise en charge des victimes, des zones d'ombre persistent encore sur la démarche à suivre du fait que la compagnie Hewa Bora n'est pas assurée au pays.

Faute de confiance en la société congolaise des assurances, Hewa Bora détient une police d'assurance de Price Forbes and Partners, une entreprise de courtage basée à Londres. D'après maints intervenants, cette situation rend complexe la démarche malgré les explications du patron de Hewa Bora, Stravros Papaionou. Au dire de ce dernier, la procédure y afférent ayant été déjà enclenché, il appartient aux intéressés de réunir tous les éléments requis à verser dans le dossier notamment les noms des victimes, les actes de décès et d'autres documents nécessaires.  « Dès que nous aurons fourni tous ces éléments à l'assureur, celui-ci prendra contact individuellement avec chaque victime », avait-il rassuré au cours d'un point de presse tenu au lendemain du crash. Pour sa part, Me Paulin Malanda pense que la créance compensatoire à allouer aux victimes du crash devrait se conformer au seuil de 150 000 dollars américains par victime selon la convention de Montréal. Price Forbes and Partners sera-t-elle en mesure de supporter financièrement près de 75 victimes ? « Il n'y a aucune compagnie au monde capable d'assurer seule un aéronef ou un navire, on le fait toujours avec des partenaires de réassurance », avait déclaré, en son temps, le sous-directeur du service des transports maritimes et aviation de la Sonas, Richard Katena.

Toutefois, jusqu'à ce jour, de nombreuses familles des victimes tardent à se faire indemniser malgré les promesses des responsables de Hewa Bora. Elles craignent de subir le sort des victimes du crash de Goma (Nord-Kivu), survenu en 2008, non indemnisées par l'assureur national à la hauteur du sinistre subi. Autre préoccupation soulevées par la participants à la réunion de Notre-Dame de Fatima, c'est celle liée à la profanation de certaines tombes de leurs proches et amis ayant péri dans cet accident d'avion et enterrés précipitamment sur le lieu du crash pour des raisons d'hygiène. Ils espèrent que l'autorité provinciale prendra des dispositions utiles afin d'empêcher de voir la mémoire des leurs subir un tel sort. À toute fin utile, les représentants des victimes ont convenu de maintenir la pression, tant sur les autorités politiques que sur les responsables de Hewa Bora afin que justice leur soit rendue. 

Alain Diasso