Créé le 03-08-2011 à 14h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le Mercredi 03- 08-2011 |16H29| AFRIQUE REDACTION PAR : AFRICANEWS
Le président du RCD se voit déjà dans la peau de futur Président de la République au cas où ses compères de l'Opposition le désignaient pour compétir face à Kabila.
Ruberwa est prenneur.
C'est un Rassemblement congolais pour la démocratie -RDC- uni autour de son noyau dur qui s'est présenté devant la presse ce mardi 02 août 2011 à Faiden House pour
célébrer le 13ème anniversaire de sa naissance. A l'occasion, Azarias Ruberwa, le président du parti, a tenu une conférence de presse autour de grandes questions de l'heure. Le processus
électoral s'est donc invité aux débats. Pour ce parti qui prône la bonne gouvernance, une seule candidature issue de l'opposition lui permettrait de remporter la prochaine présidentielle. Ruberwa
y croit et ne manque pas de tirer à boulets rouges sur la CENI qui, à ses yeux, n'a pas encore montré son indépendance. Critique et parfois polémiste, le président du RCD surclasse certains de
ses collègues de l'opposition qu'ils accusent de privilégier les intérêts personnels et égoïstes.
Azarias Ruberwa est prêt à assumer les fonctions de Président de la République à la prochaine législature si l'opposition lui confiait le mandat de la représenter
comme seul candidat face à Joseph Kabila. Le président du RCD répondait ainsi à une question d'un confrère sur sa réaction si l'opposition se mettait d'accord autour de sa personne pour la
prochaine présidentielle. En fait, Ruberwa attendrait ce genre d'occasion car, dit-il, il s'y est déjà préparé longuement. Par cette réponse, le RCD entendait montrer qu'il était temps de songer
à l'unité de l'opposition. A défaut d'un compromis sur cette seule candidature, Ruberwa propose à l'opposition de renoncer à se hasarder au scrutin présidentiel pour éviter la débâcle face au
candidat de la Majorité. Mais toutes ces questions, et bien d'autres, notamment celle de sa candidature à cette haute fonction, seront réglées lors du congrès du parti d'ici la fin de la semaine
prochaine. Cette ambition affichée de Ruberwa en rajoute à la confusion au sein de l'Opposition. En attendant le règlement ou le constat de carence, le RCD conteste à la Commission électorale
nationale indépendante -CENI- le pouvoir de décréter le découplement de la présidentielle et des législatives nationales. C'est, selon Azarias Ruberwa, un schéma déjà tracé et qui aurait pour but
de forcer la main aux candidats députés qui n'auraient pas d'autres choix que de se rallier à la Majorité s'ils veulent survivre. Le pasteur Ngoy Mulunda a été sévèrement critiqué par le
président du RCD qui fustige son attitude et ses menaces envers la classe politique et le Parlement. En tout état de cause, et calcul à l'appui, Ruberwa a démontré que l'éventualité d'un report
pur et simple des élections est inéluctable. En effet, le Parlement qui doit examiner les annexes à la loi électorale n'a pas encore été convoqué formellement. Le temps lui fera défaut pour
respecter l'ultimatum du président de la CENI. Ainsi, à défaut de ne pouvoir disposer des instruments de sa politique dans le délai requis, Ngoy Mulunda n'aura qu'à constater qu'il lui est
matériellement impossible d'organiser les scrutins comme prévu. De toutes manières, affirme Ruberwa : «si le report s'avère être la solution à la suspicion et aux atermoiements des uns et des
autres, autant y aller sérieusement».
Carton rouge dans son propre camp
On le connaît taquin, mais rarement provocateur. Mais là, au nom de la vérité et de son indépendance d'esprit, Ruberwa n'a pas épargné ses compères de l'Opposition.
Il accuse certains d'entre eux de se fier à la «foule». Ce n'est, aux yeux de Ruberwa, pas un critère suffisant pour prétendre remporter les élections. Il n'y a qu'un projet de société cohérent
qui tenant compte des intérêts de la population, qui devrait permettre de choisir et le candidat de l'opposition, et le meilleur candidat appelé à diriger le pays. Le RCD, qui dénonce le
tribalisme et le clientélisme comme base des élections, estime que certains membres de l'Opposition jouent à l'hypocrisie face à l'arrogance du pouvoir. Occasion de refuser tout achat de
conscience et des voix des électeurs, pratique courante qui consiste à payer les adhérents pour prendre part à des réunions politiques. Ruberwa affirme que son parti ne recourra jamais à ces
pratiques pour espérer remplir des stades. Au contraire, le RCD connaît tellement la réalité des oiseaux migrateurs qu'il ne se fait aucune illusion. Ruberwa justifiait ainsi le constat de
léthargie du parti et de nombreuses défections qu'a connues le RCD ses- derniers mois. Ainsi, ces nombreux départs sont motivés par la poursuite du gain facile. Que reste-t-il du RCD après toutes
ces défections? «Ce qui reste du RCD, c'est le RCD», proclame l'ancien vice-président. Pour lui, il existe un noyau intangible autour duquel gravitent les ténors de ce parti.
Satisfaction tout de même
En dehors de quelques déboires connus ça et là, le RCD se réjouit d'avoir contribué à l'avènement de la vraie démocratie en RD-Congo. En effet, c'est grâce à son
action -avoir pris les armes avec toutes les conséquences connues-, estiment les responsables du parti, que le pays a connu les premières élections démocratiques depuis 40 ans, et bientôt les
deuxièmes. Ruberwa s'est également satisfait du travail abattu par son parti pendant la transition. Bien malheureusement: «la gestion du pays à l'issue de cette première législature n'a pas été à
la hauteur des aspirations du peuple». Et l'ancien vice-président égraine les maux qui frappent la gouvernance actuelle : injustice, impunité, échec sur les domaines de l'éducation, de la
santé, des droits de l'homme, de l'assainissement du climat des affaires, et «un niveau de corruption comme jamais auparavant», etc. Ruberwa a néanmoins reconnu qu'il y avait certaines avancées
notamment dans le domaine économique, celui de la réduction de la dette extérieure et un début de reconstruction des infrastructures de base. Pas assez cependant pour répondre totalement aux
besoins essentiels de la population. Raison pour laquelle le RCD croit que, tôt ou tard, il sera possible d'instaurer un Etat de droit et réussir à vaincre les antivaleurs. En fait, Ruberwa et le
RCD se voient déjà en train de conduire aux destinées de la RD-Congo, peut-être déjà à l'issue de prochaines élections devenues hypothétiques dans les délais, mais qui restent à l'horizon. La
conférence de presse du RCD s'est déroulée en l'absence de plusieurs ténors du parti, invisibles dans la salle. Peut-être déjà des oiseaux migrateurs!
A. OBUL'OKWESS