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TRAFIC DES DIPLOMES A L'UPN Un prof' rigoureux séquestré par des étudiants mafieux

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Créé le 03-08-2011 à 14h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDC | Mis à jour le Mercredi 03- 08-2011 |16H29| AFRIQUE REDACTION  PAR :  AFRICANEWS


 

Des incidents graves survenus vendredi 29 et samedi 30 juillet 2011 sur le campus de l'Université Pédagogique Nationale -UPN- et dans les environs ont mis à nu certaines coutumes académiques déplorables en vigueur dans cet Alarma mater.

Samedi avant-midi les habitants du quartier UP ont été surpris par une forte agitation à l'Université pédagogique nationale : un groupe d'étudiants en furie avaient brûlé des pneus sur l'artère principale reliant le quartier au centre-ville. Les camarades O revendiquaient 'hic et nunc' la collation de leurs grades académiques. Curieux que pareille manifestation de fin de formation pose problème!

Information prise à la source, il s'agissait particulièrement des étudiants de 2ème licence en Relations internationales -RI- qui exigeaient d'être déclarés tous en bloc licenciés, sans exception et sans autres formes de procès. Dans cette filière qui est l'une des plus sollicitées de l'université avec la bagatelle de près 5.000 étudiants!, il suffisait, jusqu'à il y a quelques jours, de s'acquitter des frais de minerval pour être sûr d'obtenir son titre académique. Il va de soi, outre que cela fait sérieusement désordre, que les diplômes décernés dans pareilles conditions sont on ne peut plus contestables !

Pour remédier à l'incurie, la direction de l'UPN a décidé, il y a quelques jours, de nommer un jeune professeur sorti récemment d'une université européenne, pour essayer de mettre de l'ordre au département des RI.

Berthold Oyangandji, c'est son nom, s'est ainsi vu confier cette tâche pour le moins ingrate et l'a rempli avec toute la rigueur requise. A la délibération intervenue mercredi dernier, il a imposé à ses collègues la stricte application du vade mecum universitaire. Premier couac, selon des sources dans les milieux estudiantins, sur les 70 finalistes prêts en première session, seulement 8 étaient admissibles au grade de licencié en Rl. Après délibération, selon les normes du même vade mecum, 3 autres étudiants ont pu être repêchés et admis au même grade! Quelques professeurs habitués à monnayer les quottes ont trouvé la pilule amère et tenté d'influencer leur jeune collègue pour qu'il revienne à la raison! Pour leur part, certains étudiants recalés n'on pas hésité à manifester publiquement leur refus d'une décision d'ajournement du jury, alors qu'ils avaient payé ce qu'il fallait car pour eux, les diplômes s'achètent comme des petits pains dans un ligablo...

Un prof' vendu par son doyen

Côté professeur, c'est le doyen de la faculté des RI, le Professeur Kabwita, qui a ouvert les hostilités en imposant 3 étudiants supplémentaires aux 13 admis au grade, au motif qu'il s'agissait de candidats des autorités académiques -sic.

La proposition s'est heurtée au niet catégorique et ferme du prof' Oyangandji, qui a fait saloir que les étudiants disposaient de 4 sessions d'examens -deux par année académique- avant d'épuiser leurs chances de se voir admis au grade convoité. Des sources à l'UPN indiquent que c'est ce doyen en personne qui aurait été parmi les premiers à dénoncer le manque de souplesse du président du jury. « C'est le Professeur Kabwita qui a monté les étudiants ajournés contre son collègue le Professeur Oyangandji» affirme la main sur le coeur un étudiant pré-finaliste dégoûté par tant de vilenie.

Vendredi 29 juillet après la délibération, un groupe d'étudiants finalistes a séquestré purement et simplement le chef du département et président du jury de 18 à 21 heures, menaçant de le tuer pour le contraindre à satisfaire leurs exigences. La fin de non recevoir réservée par le prof' Oyangandji à ces inepties lui a valu une volée de projectiles dont une l'a atteint, le blessant légèrement à la tempe.

C'est sous une forte escorte de quelques étudiants convaincus de la justesse de son attitude et excédés par la brutalité de leurs collègues que l'homme a été exfiltré de l'UPN, grâce à l'intervention d'un conseiller du secrétaire général académique de l'Université. Le lendemain matin, c'est-à-dire samedi, 30 juillet 2011, les mêmes étudiants ajournés ont récidivé en perturbant l'ordre public à l'UPN, brûlant des pneus sur la voie publique et scandant des slogans menaçants. Rien n'y a fait. Samedi après-midi, jour de la fameuse collation des grades académiques à l'UPN, seuls les 13 étudiants délibérés la veille ont été déclarés licenciés en RI en première session.

                                                                                                    KISUNGU KAS


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