Le 04-08-2011 à 07h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE DE LA RDC-AFRICIANE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 4- 08-2011 | 12h20| PAR : NEWS CONGO RDC
Les milieux d'affaires de Kinshasa sont encore sous le choc de la manifestation organisée dernièrement par les syndicats de vendeurs contre l'exercice du
petit commerce par des expatriés. Dans la foulée de cette affaire, les syndicats avaient déposé un mémorandum à l'intention du premier ministre Adolphe Muzito. En cette période sensible marqué
par des enjeux électoraux, le premier ministre entend prendre cette affaire à bras le corps. Mardi dernier, le premier ministre Adolphe Muzito, a réuni autour de lui des membres de la
Fédération des entreprises du Congo (FEC), de la Confédération des PME du Congo (COPEMECO) et de la Fédération nationale des PME du Congo (FENAPEC), pour se pencher sur la problématique de
l'exercice du petit commerce en RDC.
Selon l'Agence congolaise de presse (ACP), au terme de cette séance de travail les parties en présence ont convenu de l'élaboration d'une feuille de route appelée à
reprendre l'inventaire des textes légaux et réglementaires sur le petit commerce en RDC. Dans le document à produire, il sera question de procéder à une identification des opérateurs économiques
opérant dans ce secteur, de tenir à leur adhésion à un syndicat ou une organisation, de procéder à un contrôle de la patente et de mettre en route des mesures d'accompagnement. A travers les
réunions tenues, il est question de mettre un terme à la grogne des vendeurs nationaux qui ne veulent pas de la présence des expatriés dans l'exercice du petit commerce.
En raison de la précarité des conditions de vie et du chômage qui sévit en RDC, nombre de congolais vivent grâce à l'exercice du petit commerce. Malheureusement,
ils font face à une rude concurrence des étrangers ( ouest africain, chinois, ….) de plus en plus nombreux à exercer dans ce secteur. Et pourtant, les dispositions légales en vigueur stipulent
que l'exercice du petit commerce est réservé aux seuls nationaux. Quant aux étrangers, ils sont admis à faire des affaires en RDC, mais à condition qu'ils apportent des investissements
conséquents dont le pays a besoin. Il est vrai que certains étrangers apportent des investissements dignes de ce nom.
Comme il est stigmatisé que d'autres étrangers sont à la fois importateurs, grossistes et détaillants, ce en violation des dispositions
réglementaires sur l'exercice du commerce. En agissant de la sorte, ces opérateurs économiques étrangers violent la loi et les règles sur le commerce. Ils occupent de ce
fait des positions dominantes dans le circuit de l'économie, réduisant les congolais au rang de consommateurs. Rien que des consommateurs. Dans un contexte marqué par un fort taux de
chômage de nationaux et l'existence de nombreux commerçants de fait pour survivre, l'autorité politique interpellée doit remettre de l'ordre dans ce secteur et redistribuer les rôles
conformément aux textes en vigueur. Au regard de l'inventaire des textes, il ressort que l'autorité entend s'assumer vis-à-vis de sa population.
Dans tous les cas, il faut aussi se garder de remettre en cause la politique d'ouverture de la RDC et l'hospitalité de notre pays pour les étrangers qui entendent
participer à sa reconstruction et à son développement. Faut-il encore définir la notion de petit commerce, réservé aux nationaux. A titre de rappel, à la faveur de la zaïrianisation de l'économie
décidée en 1973 par le président Mobutu , des magasins sur l'actuelle avenue du Commerce à Kinshasa avaient été confiés à des hommes d'affaires Congolais sans expérience avérée dans
l'import&export. Les opérateurs étrangers en place rompus dans les affaires opérant sur cette avenue furent priés de plier bagages. Il a fallu très peu de temps pour se rendre compte que la
décision prise par l'autorité n'avait pas été bien mûrie. Dans les mois qui suivirent, des pénuries furent observées pour certains produits, avec des conséquences néfastes sur les
conditions de vie des populations.
Didier Munsala Buakasa