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La paix à l’Est - Monusco : aveu d’impuissance

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Créé le 14 -02-2011 à 02 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |   ACTUALITE | RDC | Mis à jour le LUNDI  13 -02-2011 à 12 h30 | PAR : LE POTENTIEL

 



Malgré les efforts de stabilisation, initiés aussi bien par le gouvernement congolais que par la communauté internationale, via la Monusco, la paix demeure encore fragile dans la partie Est. C’est ce qu’atteste le deuxième rapport de la Monusco transmis, le 7 février 2011 au Conseil de sécurité des Nations unies, par le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, Roger Meece. Ce n’est pas moins un aveu d’impuissance.

La situation à l’Est de la République démocratique du Congo demeure « préoccupante ». La déclaration est de Roger Meece, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, lors du dépôt, le 7 février 2011 au Conseil de sécurité des Nations unies, du deuxième rapport de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco). Certes, des progrès – encore minimes- sont observés sur le terrain, a indiqué Roger Meece mais, en réalité, la paix est virtuelle dans l’Est où des groupes armés, pour la plupart incontrôlés, sèment la terreur et font la loi dans plusieurs villes, collectivités et localités.

Le constat de Roger Meece rejoint, dans une certaine mesure, le point de vue développé par International Crisis Group (ICG) qui, dans un récent rapport, a fustigé l’inefficacité de toutes les tentatives menées conjointement avec l’armée rwandaise pour neutraliser ce qu’on continue de considérer comme forces négatives et principal responsable des tensions récurrentes qui secouent l’Est, c’est-à-dire les éléments des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Les enjeux dans la partie Est sont tels que la paix s’éloigne chaque fois qu’on s’y approche. La saisie à l’aéroport de Goma d’un avion cargo, avec à son bord des millions de dollars américains et plusieurs centaines de kilos d’or, est la preuve de l’existence de vastes réseaux de contrebande minière qui entretiennent l’instabilité dans cette partie de la RDC. Le patron de la Monusco ne pouvait qu’arriver au constat malheureux d’une paix fugace à l’Est, malgré le nombre d’impressionnant du dispositif militaire déployé par les Forces armées de la RDC (FARDC) et leurs partenaires.

En effet, une bonne partie de la puissance militaire des FARDC est concentrée à l’Est. C’est le cas aussi pour la Monusco. Mais, toute cette grande artillerie s’avère inefficace quand il s’agit de venir à bout des fauteurs de troubles dans cette région où les populations vivent un calvaire permanent. C’est un paradoxe qui tient à de bonnes raisons.

Comme dans ses précédentes apparitions, Roger Meece est revenu sur ce qu’il considère comme mandat officiel de la Monusco. Il s’agit de la protection des civils. Selon lui, cette mission demeure « clairement » la priorité de la Monusco, en raison, notamment, des « opérations conduites par des groupes armés étrangers ou de l’intérieur dans la partie est du pays ». Il rappelle que « Ces groupes continuent d’agir comme des forces prédatrices, utilisant souvent le viol et d’autres formes de violence comme des armes contre les civils ».

A son corps défendant, Roger Meece révèle que « la cause fondamentale de la poursuite de la violence dans l’Est demeure, bien sûr, la présence et l’activité des groupes armés restants ». Au nombre desquels figurent en bonne place les éléments, toujours actifs, des FDLR. Mais, au-delà des FDLR, il y a également des unités incontrôlées de la branche armée du CNDP. La plupart, malgré leur intégration dans les FARDC, ont gardé leur position en maintenant le contrôle de vastes carrés miniers du Nord-Kivu.

Il s’ensuit que pour les Nations unies, et bien d’autres organismes, la présence du général Bosco Ntaganda, ex-commandant du CNDP, aujourd’hui intégré dans les FARDC, est aussi cause d’instabilité dans l’Est de la RDC. Son implication avérée dans le trafic illicite des minerais de l’Est, où sa collaboration a été signalée dans l’avion saisi à Goma, est une preuve de plus pour corroborer cette thèse. Ainsi, l’instabilité de l’Est de la RDC est délibérément entretenue aussi bien à Kinshasa que sur place dans la région. Il y a bien des gens qui trouvent intérêt à cette situation confuse pour notamment prospérer dans le commerce illicite des matières précieuses exploitées en toute clandestinité à l’Est. C’est le cas des minerais très prisés tels que l’or, le coltan, la cassitérite.

L’issue de secours pour une paix durale et réelle dans l’Est passe, selon Roger Meece, par le maintien d’une une pression « politique et militaire » maximale sur tous ceux qui sont indexés.

Les inquiétudes de Ban Ki-moon


Commentant le rapport lui transmis par son représentant en RDC, le secrétaire général des Nations unies a estimé que si la situation est restée généralement stable dans la plus grande partie du pays, le conflit s’est poursuivi dans l’Est, où des groupes armés étrangers et congolais se sont généralement livrés, à échelle réduite, à de violentes attaques contre des civils. Certains éléments des forces de sécurité nationales ont également commis des violations des droits de l’Homme.

L’évolution de la situation témoigne, a-t-il dit, de la persistance de nombreux défis que doivent relever le gouvernement et le peuple congolais. Il s’agit notamment de l’expansion et le renforcement de l’Etat de droit, la mise en place et le renforcement de l’autorité légitime de l’Etat ainsi que la fourniture des services essentiels à la population. Ce sont des priorités constantes dans de nombreuses localités du pays. Confirmant l’implication de la communauté internationale pour le retour rapide de la stabilité de l’Est, Ban Ki-moon note que « la réforme des Forces armées de la RDC et de la Police nationale congolaise est l’un des facteurs essentiels de la consolidation de la paix et de la stabilité ». C’est que pour les Nations unies, cette tâche incombe au gouvernement congolais. Dans la mesure où « les décisions relatives au schéma et au développement des forces de sécurité de la RDC relèvent de la prérogative souveraine de l’État ».

Or, sur ce point précis, les initiatives du gouvernement congolais n’ont pas encore donné des résultats visant à stabiliser véritablement et durablement l’Est de la RDC. Les enjeux et les intérêts croisés sur le terrain indiquent que le désordre à l’Est serait voulu et entretenu. Les ramifications de ces réseaux de contrebande vont jusqu’au-delà des frontières nationales.

En interdisant en 2010 l’exploitation minière artisanale à l’Est, le président de la République en avait conscience. Raison pour laquelle, il avait fustigé ouvertement la grande maffia minière où sont impliquées à plus haut niveau des autorités militaires et politiques du pays.

Il va sans dire que la paix à l’Est restera toujours fragile aussi longtemps que le commerce illicite de minerais aura droit de cité. Cela avec la bénédiction des autorités politico-militaires. Roger Meece a raison d’insister que la paix durable à l’Est passe par une pression « militaire et politique » maximale devant aboutir à la neutralisation de principaux animateurs des réseaux de contrebande minière.

Africom, passage obligé

Selon des observateurs avisés, le retour définitif de la paix en RDC ne viendra ni des remontrances de la Monusco ni des jérémiades du gouvernement. Leurs déclarations respectives passent pour des aveux d’impuissance. Les deux parties se sont contentées, à ce jour, des solutions-plâtrages, évitant d’abordant en termes clairs la question primordiale de la formation d’une armée républicaine, professionnelle et dissuasive ; une armée qui soit à même de défendre l’intégrité territoriale et de protéger les frontières nationales.

Selon ces derniers, l’offre américaine serait la bienvenue avec le projet Africom. Ce projet, soutiennent-ils, est un nec-plus-ultra en cette matière. Il aiderait à concrétiser la formation d’une armée nationale et permettrait une stabilité du pays en mettant hors de nuire tous les groupes armés étrangers et nationaux qui sont entretenus par ceux qui ne désarment pas sur la balkanisation du Congo.

Or, il semble qu’Africom serait mal vu aussi bien par les pays limitrophes que par certaines puissances qui ne jurent que sur le maintien de la RDC dans une situation d’instabilité permanente afin de mettre en œuvre leur projet macabre de morceler le pays et l’empêcher de devenir une puissance économique dans la région et sur le continent. Aussi parle-t-on de plus en plus de noyautage d’institutions nationales avec pour objectif de donner de l’intérieur une mauvaise image d’Africom, que l’on présenterait comme une bête noire. Pour l’instant, Africom passe pour un passage obligé.


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