Le 06-08-2011 à 07h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE DE LA RDC-AFRICIANE ET INTERNATIONALE
| Mis à jour le samedi 6 08-2011 | 11h59| PAR : CONGO NEWS
Quelle mouche a piqué cet impopulaire Léon Kengo pour aller se mesurer au gigantesque stade des Martyrs doté de 80.000 places assises. Nul avant lui ne s'y était
hasarder. Même pas les plus populaires comme Antoine Gizenga et son PALU, Etienne Tshisekedi et son UDPS. Nul avant lui, sauf le très excentrique Eugène Diomi Ndongala et l'autre farfelu d'Arthur
Z'Ahidi Ngoma. Le premier avait recouru à des pasteurs qu'il avait soudoyé à coup des milliers de dollars. En contre-partie, ces hommes de Dieu avait conduit, ce dimanche là, leurs fidèles au
stade des Martyrs sous prétexte d'un culte oecuménique avec d'autres ministères de l'évangile.
Malgré cette astuce, le candidat malheureux à l'élection présidentielle 2006 -il n'avait même pas atteint zéro pc-dut se contenter d'un stade à plus de la moitié
vide. Z'Ahidi, lui, avait été si naïf pour croire à un charlatan présenté par le professeur Matthieu Kalele et le professeur Manara. Avec le sérieux qui caractérise un enseignant d'université,
les deux profs avaient attribué à cet énergumène des pouvoirs mystiques pour multiplier les gens. Il suffisait de lui amener un millier de personnes pour qu'il passe ce nombre à
10.000.
Le jour J au stade des Martyrs, il n'eut qu'un millier de personnes dans les tribunes avec un Z'Ahidi aux abonnés absents. L'histoire raconte qu'il demanda à Ingele
Ifoto d'aller le représenter. Naturellement, celui-ci déclina poliment. L'histoire retient également la noyade de Jean-Pierre Bemba dans ce même stade sous le 1+4. Alors qu'il bénéficiait d'un
important élan de sympathie à Kinshasa, au lendemain de la prise du pouvoir par l'AFDL, Laurent-Désiré Kabila n'a pas réussi à faire le plein du Martyrs pour son investiture devant Yoweri
Museveni, Pasteur Bizimungu et d'autres chefs d'Etat de la région. L'AMP, puis le PPRD ont menacé d'y aller pour se raviser par la suite. Le seul qui a dompté cette arène, c'est Mgr Laurent
Monsengwo. Il est archevêque de Kinshasa et cardinal, c'est tout à fait normal. Tenez que pour affronter le Martyrs, Monsengwo ferme toutes les paroisses pour un seul office dominical. L'histoire
aujourd'hui, c'est Kengo dont les motivations pour un meeting grandiose sont à aller chercher dans une volonté de démontrer à ses parrains occidentaux qu'il contrôle aussi un courant important
dans l'opinion.
A l'arrivée, c'est le contraire qui a été démontré, le contraire qui d'ailleurs à la personnalité de Kengo. Pour un homme politique qui n'avait jamais réuni le
moindre meeting dans sa longue carrière, c'était quand même osé de commencer par le mastondote Martyrs. Le seul meeting à l'actif de Kengo, c'est en 1995 au nom de l'ex-UDI -Union des démocrates
indépendantes, un parti des cadres et ultra-libéral qui n'avait jamais travaillé pour les intérêts du peuple. D'ailleurs, le meeting organisé au Park de Boek fut animé par Alexis Thambwe Mwamba
alors président de l'UDI. Animé en français face à un auditoire lingalaphone. Malgré, toutes les années passées à Kinshasa, Thambwene parle pas un seul mot de lingala. Kengo, par contre, parle
lingala et a même fait son meeting dans la langue vernaculaire des Kinois. Ses origines équatoriennes ont fait qu'il apprenne cette langue dans son enfance. L'homme lui- même reste très distant
du commun des mortels qu'il dédaigne même. C'est à peine qu'il serre la main.
Les fidèles de la paroisse Notre Dame de Fatima, à Gombe, en savent quelque chose. Lorsque arrive le moment de se donner la main en signe d'amour pendant la messe,
sitôt le geste posé, Kengo retourne très vite ses mains dans le dos pou aller chercher une lingette désinfectante dans la pomme de son garde du corps. Remarquez qu'il n'a pas daigné prendre un
bain de foule avec les quelques milliers de manifestants au stade des Martyrs. Il a un mérité cependant ce Kengo qui a toujours fait montrer d'un sens de l'Etat élevé. Beaucoup le disent sérieux
mais tel n'est plus le cas depuis sa mésaventure au Martyrs. Un homme sérieux et pondéré ne peut pas s'attaquer à un défi irréalisable d'avance. Quant au sens de l'Etat, Kengo a, avec la révision
constitutionnelle, a apporté la preuve que ce sens de l'Etat n'a de sens pour lui que si ses intérêts à lui sont préservés.
A plus de 75 ans d'âge et à la tête d'une fortune acquise sur le dos des Congolais, «l'homme de la rigueur» a préféré sauvegarder honneurs et privilèges plutôt que
prendre exemple sur le cadet Vital Kamerhe qui a porté sa contradiction avec l'AMP jusqu'à démissionner du perchoir de l'Assemblée nationale.
Kengo a louvoyé pendant tous le débats sur la révision pour voter abstention à la fin. Voilà l'image des grands en RD-Congo, un grand ne se gêne pas de se montrer
neutre sur une question aussi fondamentale de la vie nationale. En fait, Kengo est un faux grand qui a raté l'occasion de rentrer dans l'histoire avec la révision constitutionnelle. La postérité
s'en souviendra. Un faux grand qui a passé toute sa vie à travailler contre l'intérêt général pour un enrichissement personnel effréné avec ses prédateurs d'amis, Marco Banguli, Thambwe Mwamba,
Kiakwama kia Kiziki, Katanga Mukumadi, le richissime Jean Seti Yale et tant d'autres.
Ensemble, ils ont commencé la prédation dans les années 80 pour culminer entre 1988 et 1989 avec une hausse inattendue du cours du cuivre qui avait donné à
l'ex-Zaïre une plus-value au delà des prévisions.
Ce surplus évalué en centaines de millions de dollars est allé dans les poches des kengistes pour constituer leur premier véritable pactole dans la voie de
l'enrichissement. C'est la même bande qui a bradé les intérêts de l'Etat dans Utexafrica avec la complicité d'Albert Yuma, le même qui s'est rapproché aujourd'hui de Joseph Kabila.
Du meeting à proprement parler. Les Tshisekedistes se sont réjouis de la position de Kengo là où il a affirmé que «nous laissons à l'UDPS sa place d'aînée». «Nous
sommes favorables à la candidature commune, pourvu que notre candidat gagne pour partager avec tous les autres», a déclaré Kengo. Ce qui laisse croire que Kengo lui n'est pas candidat. Ce meeting
a commencé à 15 heures, soit cinq heures plus tard.
Question d'attendre que le stade se remplisse. Des jetons ont été distribués aux manifestants pour se faire payer la collation à la fin de la manif. Nombreux ont
exigé d'être payés avant. Comme un groupe des jeunes surpris en face du stade, devant le siège fédéral du MLC. Kengo lui-même est sorti en catastrophe tant les manifestants tenaient à se faire
payer. Le rétroviseur d'une Prado de son cortège a été arraché. Plusieurs leaders de l'opposition ont assisté à ce meeting, notamment le directeur de cabinet de Tshisekedi, Albert Moleka
accompagné de Me Serge Mayamba, Vital Kamerhe, Ne Mwanda Nsemi, Z'Ahidi Ngoma, Azarias Ruberwa qui a sombré avec on RCD, Adam Bombole …
(IN CONGONEWS 401 du lundi 25 juillet 2011).
John TSHINGOMBE /PATHY MAWETE