Créé le 15 -08-2011 à 10 h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le dimanche 15 -08-2011 à 10 h30 | AFRIQUE REDACTION PAR : CONGOINDEPENDANT
En perspective des élections présidentielles et législatives, le "clan kabiliste" multiplie des initiatives pour avoir la maîtrise du processus électoral. Le
ministre congolais de la Communication et médias, Lambert Mende Omalanga, se découvre ainsi la vocation - tardive ? - de défenseur des valeurs. Il invite les médias congolais au «respect des
normes déontologiques» et annonce l’ouverture prochaine de la RTNC à tous les courants d’opinion.
A moins de quatre mois de l’organisation de l’élection présidentielle et des législatives, les gouvernants sortants font feu de tout bois. C’est le cas du
ministre de la Communication et presse qui se veut désormais le défenseur des valeurs censées régir le monde journalistique. Et pourtant, l’homme s’est fait la réputation sulfureuse d’un des
ministres les plus liberticides en matière de la presse et de l’information.
Au cours d’une réunion organisée mercredi 10 août dans un hôtel de la capitale congolaise, Mende a, par la bouche de son directeur de cabinet, invité les acteurs du
monde congolais de la presse «au respect des normes déontologiques». Selon lui, ce sont ces normes déontologiques qui «font de l’indépendance, de l’équité, de l’honnêteté, de l’exactitude et de
la rigueur dans le traitement de l’information, des règles d’or de la profession.» C’était à l’occasion de la signature du «code de bonne conduite pour les acteurs politiques et les
médias».
Le ministre Mende a souligné que «l’objectivité et l’impartialité de l’information» devraient être les "maîtres mots qui doivent guider tout le monde pendant cette
période historique des élections en RDC." Il a, au passage, fustigé «les antivaleurs, les fausses informations, l’intoxication, la haine sous toutes ses formes et la violence". «Pour être en
conformité avec le nouveau code de bonne conduite», Mende a annoncé l’ouverture de la RTNC (Radio télévision nationale congolaise) à tous les courants politiques "suivant un canevas qui sera
établi par l’autorité de régulation."
Ancien opposant au régime Mobutu à la fin des années 80 et au début des années 90, Lambert Mende Omalanga prétendait combattre la «dictature» pour faire promouvoir
les droits et libertés ou plus précisement la démocratie et le respect des droits humains. L’Homme politique prend le risque de brouiller son image lorsqu’il affiche l’incohérence entre ce qu’il
dit et ce qu’il fait. Le dire et le faire. On ne peut brandir un discours progressiste lorsqu’on milite dans les rangs de l’opposition et adopter une posture conservatrice dès qu’on a gravi les
marches du pouvoir.
Que voit-on ? «Lambert» "milite" aujourd’hui en faveur de ce qu’il abominait hier. Doté d’un bagou indéniable, l’homme trouve aujourd’hui les mots pour justifier
l’injustifiable. Le parti dominant, le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), exerce un véritable monopole sur les médias publics. Mende qui dénonçait l’emprise du régime
Mobutu Sese Seko sur la presse s’est accommodé des mêmes travers sous les Kabila.
Le ministre Mende qui a invité le monde congolais des médias au respect des «normes déontologiques» devrait savoir que la «recherche de la vérité» constitue la
règle n°1 en matière déontologique. Et que dans un pays qui se dit "démocratique", il ne peut y avoir d’orthodoxie d’Etat. En fait de "code de bonne conduite", le pouvoir kabiliste a trouvé une
nouvelle parade pour perpétuer la "caporalisation" de la liberté de la presse. Le droit de critiquer.
Issa Djema/B.A.W
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