Créé le 17 -08-2011 à 10 h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mercredi 17 -08-2011 à 10 h30 | AFRIQUE REDACTION PAR : L'AVENIR
La Convention des Congolais Unis (CCU) a donné hier six caractéristiques d’un candidat président de la République. Pour ce parti cher au ministre congolais de la
Communication et des Médias, porte- parole du gouvernement, le Vuvuzelateur Lambert Mende Omalanga, ce candidat président devra être un rassembleur, apte à la synthèse d’une multitude de
thèses et d’antithèses qui sont le propre d’une communauté plurielle comme la Rdc, être pondéré et réfléchi, être en bonne santé physique et mentale. C’est l’Initiateur de ce parti qui l’a dit
hier à l’ouverture du tout premier Congrès ordinaire de ce mouvement, dont les participants sont venus de Kinshasa et de l’arrière-pays. Pendant trois jours, les congressistes réunis dans
l’amphithéâtre du Centre d’accueil Kimbanguiste vont définir les grandes orientations politiques pour les législatives qui s’annoncent et mettre en place les organes centraux du parti, approuver
la liste des candidats à l’élection présidentielle et législative, etc. Ci- dessous l’intégralité du discours de l’initiateur et autorité morale de la Convention Congolais Unis :
Déclaration de politique générale du Camarade Lambert Mende Omalanga, Initiateur de la CCU
Mesdames et Messieurs les Présidents des Partis Amis, Honorables Députés et Sénateurs, Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs, Distingués
Invités, Chers Camarades de la Ccu, Avant tout, permettez-moi de vous présenter les hautes personnalités amies qui nous ont fait l’honneur de rehausser de leur présence cette cérémonie et qui
nous accompagnent ainsi de leur sympathie et de leurs encouragements. Mon propos en ce début du premier Congrès ordinaire de la Ccu se focalisera sur le projet de société de notre Parti ainsi que
sur les évolutions de l’actualité politique. Notre Projet de société s’articule autour de la quête de l’émancipation sociale du peuple congolais. Après Quatre-vingts ans d’une colonisation
avilissante, notre peuple a expérimenté une décolonisation bâclée et un système néocolonial prédateur qui ont vidé de toute substance ses aspirations légitimes pendant plus de 40 ans. Depuis
2006, une inversion lente mais sûre de cet état des choses s’observe. Un des objectifs essentiels de ce premier Congrès ordinaire de la CCU est de la consolider. C’est pourquoi, au cours de ces
assises placées sous le thème de « la Deuxième Indépendance Maintenant ! », nous parlerons en vingt points, sans hypocrisie ni faux-fuyants, de notre pays, de son économie, ses problèmes sociaux
et sa trépidante vie politique. Sans oublier bien sûr de renouveler les instances dirigeantes du Parti de désigner nos candidats aux élections qui arrivent.
A. Economie, production et infrastructures
1. Développement et croissance pro pauvre
Les politiques économiques extraverties du passé ont fait de la RDC un pays périphérique. Pour remédier à l’effondrement des paramètres économiques, le Président
Joseph Kabila a initié un ambitieux programme de reconstruction qui, à contrecourant des pratiques démagogiques surannées qu’affectionnent encore quelques caciques sur le retour, fait dépendre la
renaissance de ce pays du génie créateur propre de son peuple. N’en déplaise à ses détracteurs, le Président et sa majorité peuvent être fiers d’avoir ramené la paix, la bonne gouvernante et la
stabilité macro-économique ; même si beaucoup reste encore à faire pour atteindre l’objectif d’une croissance véritablement « pro pauvre ». Ce 1" Congrès Ordinaire est appelé à formuler des
propositions pour consolider ces acquis. Pour beaucoup de nos compatriotes, la pauvreté est synonyme d’insécurité. Pour d’autres elle se décline avec le déficit alimentaire, l’insuffisance des
transports, la cherté des produits finis ou encore le chômage. Notre Majorité a fait reculer ces dernières années les limites de l’insécurité à l’Est et lancé les 5 chantiers de la République qui
ont accru l’offre intérieure des biens et des services et fourni plus d’opportunités d’emploi. Les nouveaux partenariats, notamment les contrats chinois, ont été une pièce maîtresse à cet égard.
Les contrats chinois tant galvaudés par ceux qui prétendent s’inspirer du miracle brésilien en oubliant que c’est à un partenariat similaire avec la Chine que l’on doit le miracle brésilien qui
les impressionne tellement !
2. Synergie public – privé
La juxtaposition débridée de mesures dirigistes arbitraires comme la « zaïrianisation » des années ’70 et du libéralisme sauvage imposé au cours des années ’80 a
provoqué une profonde régression économique. Certains responsables de cette situation sous la deuxième République viennent maintenant, toute honte bue, nous asséner des généralisations spécieuses
sur la bonne gouvernante dont ils seraient devenus les champions par on ne sait quel miracle. L’option des partenariats public-privé (PPP) prise à partir de 2006 allie la liberté d’entreprendre
aux impératifs de la protection des droits des travailleurs et de la communauté est la bonne réponse à ce défi.
3. Démantèlement des structures de prédation
Tous les gouvernements qui se sont succédés en RDC après Lumumba ont laissé prospéré sans états d’âme les structures économiques néocoloniales axées presque
exclusivement sur les mines. Nos vraies richesses, qui sont hydrologiques et agricoles ont été délibérément négligées. La revisitation des contrats miniers ordonnée par Joseph Kabila a mis à jour
des scandales dont la dénonciation vaut de solides inimitiés aux dirigeants congolais actuels. Paradoxalement, des acteurs politiques en vue proposent leur collaboration aux prédateurs auprès
desquels ils vont se faire adouber à l’étranger avant de venir nous donner sans rire des leçons d’amour patriotique.
4. Agriculture et indépendance alimentaire
Fin 2008, seuls 10% des terres agricoles de notre pays étaient mises en valeur tandis que 3/4 des routes de desserte agricole n’étaient pas carrossables.
L’affectation de plus de ressources à l’agriculture est une condition ’sine qua non’ pour que la RDC recouvre son indépendance alimentaire. Le développement des zones rurales où vivent plus de
70% de nos populations implique un appui au paysannat et aux projets des cultures vivrières et industrielles. La mécanisation agricole, l’amélioration des semences, du conditionnement, du
transport, du stockage ainsi que des prix incitatifs des produits agricoles pour une croissance positive de la production alimentaire par habitant feront donc l’objet de nos
préoccupations.
5. Transformation de l’informel en PME intégrées
Une partie substantielle des forces laborieuses de notre pays se concentre dans le secteur informel. Les statistiques de la Banque centrale établies en juin 2011
renseignent que sur une population active estimée à 42.365.200 personnes, notre pays la RD Congo ne compte que 13.472.300 salariés, ce qui donne un total de 28.892.900 actifs non-salariés,
c’est-à-dire informels. L’intégration dans le circuit économique formel de ces créateurs méconnus qui contribuent pourtant à la solution des problèmes existentiels quotidiens s’impose. C’est en
effet de cette manière que les travailleurs anonymes pourront stabiliser et sécuriser leurs revenus tout en participant à l’élargissement de l’assiette de collecte des recettes publiques. Un
appui institutionnel à la formation à des métiers dans les secteurs porteurs et au financement en faveur de ces catégories devrait figurer parmi nos résolutions.
6. Justice fiscale
La Ccu fera sienne l’exigence d’une répartition plus équitable des charges communautaires entre les contribuables et d’un système fiscal progressif fixant les
impôts en fonction de la capacité contributive de chacun. Un impôt spécial de solidarité nationale à lever sur les fortunes congolaises s’impose pendant une période à déterminer pour le
parachèvement du programme de reconstruction et de réhabilitation des infrastructures sans alourdir l’endettement public.
7. Extension de l’intermédiation bancaire
L’expansion des établissements bancaires sur l’ensemble du territoire national et la confirmation de leur rôle d’intermédiaires obligatoires dans les transactions
financières est une nécessité. Avec 20 banques fonctionnant en 2011 contre 7 banques en 2000 -, avec des dépôts bancaires de 2,1 milliards USD en 2011 contre seulement 620 millions USD en 2000 et
un volume des crédits alloués qui ont atteint 1,9 milliards USD en 2011 contre seulement 40 millions USD en 2000 (source, Statistiques BCC, juin 2011), notre pays s’est manifestement engagé dans
une bonne direction. La multiplication des établissements bancaires permettra en outre une collecte rigoureuse des recettes publiques internes et une meilleure protection des revenus des
salariés.
8. Mobilité et infrastructures routières
L’étendue de la RD Congo appelle la mise en place des voies de communications suffisantes pour une circulation fluide des hommes et des biens à travers le pays.
D’où la nécessité des investissements lourds pour la réhabilitation et la modernisation des infrastructures routières, aéroportuaires et portuaires. Sur les 158.000 kilomètres de routes et de
voiries urbaines héritées de la colonisation, l’actuelle majorité n’a trouvé en 2006 que 23.000 kilomètres de routes carrossables. Après une période de négociations et d’études, le Gouvernement
de notre majorité a lancé en 2008 les travaux et réhabilité ou reconstruit à ce jour 19.000 kilomètres de routes. Il entend faire mettre à la disposition des navetteurs de Kinshasa plusieurs
centaines d’autobus qui seront disponibles dès la fin des travaux en cours de réaménagement des principaux axes de la voirie urbaine.
B. SOCIAL
9. Emploi
Le taux de chômage réel en RD Congo était évalué en juin 2011 par les enquêteurs de la BCC à 48%. Cette évaluation tient compte en fait aussi bien de la population
salariée que de la population active. En effet, un grand nombre d’hommes et de femmes exercent une activité épisodique ou non couverte par des liens contractuels ou légaux, ce qui ne les empêche
pas de subvenir à quelques besoins élémentaires : vente de boissons, de pains et de produits alimentaires, coiffures, cirage de chaussures, chargeurs à la criée des transports en commun,
débardeurs, manutentionnaires, maçons, ouvriers agricoles journaliers etc. Nous devons promouvoir des mesures d’encadrement des emplois informels dans l’intérêt du public et des travailleurs
concernés.
10. Lutte contre la vie chère
La hausse des prix dans notre pays est due à la surchauffe sur le marché mondial et aux disfonctionnements rencontrés par les producteurs locaux. Il nous faut
pousser le Gouvernement à concrétiser sa stratégie globale pour la maîtrise des prix en rendant effectives les mesures urgentes annoncées à cet effet. Mais c’est l’effort national de production
agricole qui allégera le coût du panier de la ménagère. Il s’agit d’accroître l’offre intérieur par (i) le maintien et le renforcement du régime actuel d’exonération des intrants et autres
facteurs de production agricole, d’élevage et de pêche, (ii) les facilités de crédit aux paysans et aux coopératives agricoles, (iii) la lutte contre les tracasseries notamment par le
démantèlement définitif des barrières routières sur toute l’étendue de notre pays et (iv) l’initiation obligatoire de projets agro-pastoraux par les opérateurs miniers et les importateurs des
produits alimentaires qui devront produire localement, nonobstant des facilités fiscales ,
11. Protection de la famille et des anciens
La nécessité de protéger la famille, fondement de la société, contre les vicissitudes de la vie moderne se passe de tout commentaire. Les nouvelles générations,
force productive de demain doivent être accompagnées dans leur évolution vers la vie adulte. Quant aux anciens qui après une vie active sont astreints au repos, ils méritent soutien et respect de
la communauté nationale. Le système national de soutien aux familles et aux anciens qu’il nous revient de promouvoir comprend notamment des allocations familiales et de pension pour les
travailleurs, indépendants, chômeurs et paysans ayant acquitté des cotisations y relatives. Des mesures de promotion de la planification familiale et d’éducation à une sexualité responsable
devront accompagner ce volet.
12. Santé, hygiène, environnement et qualité de la vie
Notre parti doit s’élever contre toute tentative de subordonner les soins de santé à des considérations de fortune ou aux hasards de la générosité privée. La CCU
doit se mobiliser pour que soit affectée à ce secteur sensible une part significative du revenu national afin de soulager les catégories sociales les plus démunies. Une attention particulière
doit être portée par les pouvoirs publics à l’amélioration de l’hygiène du milieu humain qui souffre de nos propres disfonctionnements comportementaux. Il est particulièrement désagréable de
constater par exemple que des maladies dites des mains sales comme le choléra ou la rougeole se propagent dans nos agglomérations du fait de nos mauvaises habitudes en matière
environnementale.
13. Education, apprentissage et formation professionnelle
L’éducation élémentaire et l’apprentissage des métiers constituent des secteurs prioritaires pour le développement de la RD Congo. De l’avis de tous les
spécialistes, le déclin du système éducatif dans notre pays a été accéléré à partir du début des années ’80 à une époque où des démiurges autoproclamés qui sont nos contradicteurs aujourd’hui
étaient aux affaires. C’est à partir de cette époque qu’a été observée la fameuse double courbe contradictoire de la hausse de la démographie et la baisse du budget de l’éducation nationale. Les
réformes en cours, notamment la gratuité effective des quatre premières années de l’enseignement primaire, représentent l’effort le plus significatif d’inversion de cette tendance depuis les
années ’60. Il faut continuer dans ce sens. Il faut aussi que l’organisation des filières d’enseignement tiennent plus compte des besoins réels du marché du travail que du mimétisme culturel qui
conduit à mystifier certaines filières au détriment d’autres pourtant plus utiles.
C. Politique et institutions
14. Réhabilitation de la République et révolution démocratique
La réhabilitation de la chose publique longtemps enfermée dans une conception patrimoniale du pouvoir qui est une priorité pour la Ccu est en voie
d’accomplissement. Notre Parti se doit cependant de demeurer activement mobilisé pour imposer une réelle réappropriation communautaire et nationale de l’Etat et des services qu’il est appelé à
rendre. La Ccu doit aider à extirper la gangrène que constituent les acteurs institutionnels qui font main basse sur la chose publique. Par ailleurs, la Ccu entend défendre le droit des Congolais
à participer effectivement à la définition de leur situation, au choix des gouvernants et des priorités de l’action publique. C’est la révolution démocratique à laquelle notre peuple aspire tant
et dont il a été frustré dès les premiers jours de l’indépendance il y a 51 ans.
Il faut pour cela éradiquer les mises en scènes médiatiques, les intrigues de palais (couloir), les conspirations et autres coups de force qui tendent à dénaturer
le processus démocratique de dévolution du pouvoir d’Etat. C’est le lieu de répliquer aux acteurs politiques qui tentent de surfer sur des mouvements de foules observées dans des réunions
publiques pour crier déjà victoire à la présidentielle du 28 novembre prochain. Pareille attitude constitue un déni des droits démocratiques du peuple Congolais. Qu’un parti (un groupe de partis)
réunisse en meeting près de 80.000 personnes dans un stade à Kinshasa ne peut en aucune manière signifier qu’il ait gagné l’élection présidentielle. Un petit calcul permet de démontrer la vanité
d’une telle affirmation : il a été enrôlé à Kinshasa 3.287.745 électeurs. Or avec ce nombre, on peut remplir 41 fois le stade des Martyrs. Si quiconque remplit le stade devient ’ipso facto’
président de ce pays, il faudrait s’attendre à ce que nous ayons 41 présidents de la République.
15. Moralisation de la vie publique
La corruption continue de gangrener la vie publique congolaise. Tel un cancer, elle tue à petit feu le tissu sociologique national en provoquant une confusion entre
le bien et le mal. La lutte contre la corruption à laquelle nous devons nous impliquer tous doit englober les termes passifs et actifs de cette dialectique délétère. Des mécanismes concrets sont
à mettre en œuvre pour traquer corrupteurs et corrompus qui sont une véritable menace pour le développement du pays. L’obligation de la déclaration préalable des revenus devra à cet égard être
étendu à l’ensemble des ceux qui accèdent à un mandat public et pas seulement à certains d’entre eux. De la même manière, la Ccu plaide pour l’interdiction légale du financement extérieur des
formations politiques congolaises.
16. Promotion des droits humains
Nous lumumbistes, restons attachés aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales garantis par la constitution et les lois de la République démocratique du
Congo, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Actualité oblige, j’en appelle à votre vigilance sur les trop nombreux cas de
déni de droit dans diverses procédures judiciaires et des violences sexuelles notamment dans certaines zones rurales. Nous devons solidarité et protection à toutes les victimes de ces violations.
Je voudrais dire un mot sur les droits de la femme pour engager le Congrès à faire évoluer nos pratiques institutionnelles vers l’effectivité du principe de la parité homme - femme dans les
institutions publiques. Et encourager fermement la femme congolaise à bien se préparer pour conquérir ce droit par le mérite et par le mérite seulement.
17. La décentralisation
Une centralisation abusive qui étouffe ou récupère toute forme de nuance ou de spécificité au profit exclusif des détenteurs du pouvoir central a été la
caractéristique essentielle de la deuxième République de triste mémoire. La redistribution des rôles qui s’impose à cet égard ne doit pas se limiter en un simple déplacement des abus et de
l’arbitraire de Kinshasa vers d’anciens espaces périphériques érigés en nouveaux lieux d’abus et d’arbitraire. Les secteurs et communes, entités décentralisées de base, doivent elles aussi
bénéficier des moyens de leur épanouissement.
18. Indépendance du pouvoir judiciaire
L’indépendance du pouvoir judiciaire est un ’des fondamentaux de l’Etat de droit. Principal instrument du contrôle social institutionnalisé, l’appareil judiciaire
fait l’objet de l’attention soutenu du Président Joseph Kabila et sa majorité. Grâce à une action volontariste à ce sujet, notre pays est passé de un magistrat pour 38.500 habitants à un
magistrat pour 17.500 habitants en moins de trois ans. Ce n’est pas encore le Pérou en l’espèce mais on est en bonne voie pour le rapprochement souhaité entre la Justice et le justiciables. Il
est de notre devoir de soutenir, défendre et promouvoir la politique de Tolérance zéro (lutte contre la corruption) que les détracteurs ont tort de tourner en dérision. Il importe dans le même
temps d’éradiquer dans nos communautés toute forme de justice populaire.
19. Une Armée républicaine
Les forces armées de RD Congo qui avaient disparu vers la fin de la première guerre mondiale africaine ont été réorganisées par le Président Joseph Kabila et
redonnent une visibilité à l’Etat. C’est probablement une des raisons pour lesquelles elles s’attirent les foudres de ceux qui ne jurent que de se substituer aux institutions de ce pays. Il est
vrai que les Fardc ne sont pas composées uniquement de garçons de chœur (quelle armée le serait ?) mais la généralisation des lectures négatives de leur déploiement dans les zones perturbées de
l’Est par certains acteurs internationaux me font penser au syndrome du fossoyeur. Ceux qui aiment les poésies chantées de Georges Brassens se souviendront à cet égard de sa complainte du
fossoyeur qui dit : « je ne veux du mal à personne mais si il ne mourrait plus personne, je crèverais de faim sur le bord du chemin. Je suis un pauvre fossoyeur ». Extrapolé dans notre situation,
si l’Etat et les forces gouvernementales de la RDC, retrouvaient une bonne image dans l’opinion ceux, qui se sont confortablement installés dans les souliers des institutionnels congolais
déclarés « défaillants » ne seraient plus assurés du renouvellement de leurs mandats.
20. Unité nationale
Depuis l’entrée cacophonique de la RD Congo dans le concert des nations souveraines il y a 51 ans, des nostalgiques ont attisé les feux du séparatisme et de la
xénophobie. L’idée d’un Congo autonome leur était insupportable. Dans son testament politique, Patrice Lumumba nous a mis en garde contre le projet de balkanisation du Congo, c’est-à-dire un plan
de démembrement pour une mainmise politique et économique sur des zones jugées riches. Cette volonté radicale de débiter la RD Congo en petites entités malléables s’observe encore de nos jours,
quelles que soient les alibis. Au cours des années qui ont suivi l’indépendance, les hégémonistes évoquaient l’oppression des populations par un Etat omnipotent pour promouvoir et sponsoriser les
groupes séparatistes.
Par la suite, ils se sont appuyés sur la faiblesse de l’Etat déclaré en faillite pour atteindre le même objectif Une chose et son contraire. On peut rappeler à cet
égard le brûlot au titre évocateur « There Is No Congo » (le Congo, ça n’existe pas) publié dans la revue Foreign Policy par deux africanistes en pantoufles Jeffrey Herbst, de l’Université de
Miami, et Greg Mills de la Brenthurst Foundation de Johannesburg. « Le seul moyen d’aider le Congo, c’est de cesser de prétendre qu’il y a un Congo », ont-ils écrit. Leur argumentaire repose sur
la multiplicité ethnique et culturelle, la complexité linguistique et l’intégration économique de certaines zones frontalières de la RD Congo comme le Katanga et les Kivu avec des pays voisins.
En réplique, Guy De Boeck rappelle que la pluriethnicité à l’intérieur d’un même état est une donnée quasi universelle surtout en Afrique et que le Congo a certes quatre langues nationales mais «
qui elles au moins sont africaines, alors que d’autres pays ne peuvent communiquer avec l’ensemble de leur population que dans la langue du colonisateur, rarement comprise par tous ». Quant à
l’intégration économique des zones périphériques dans les pays voisins, il estime que « il en avait été de même, autrefois, avec un gisement de fer sur lequel se situaient la sidérurgie française
en Lorraine, belge à Athus, luxembourgeoise et allemande », ce qui n’a pas entraîné la disparition de ces quatre pays. De fait, la balkanisation n’est pas une fatalité. Ce n’est pas pour nos
beaux yeux que les dépeceurs se démènent. Nous, Congolais, devons rester en éveil face à leurs chants de sirène.
La CCU dans la Majorité Présidentielle
Après ces observations sur notre Projet de Société, je vais rapidement justifier l’arrimage de la Ccu à la Majorité Présidentielle sous le leadership de Joseph
Kabila Kabange. Il s’agit d’une convergence idéologique qui remonte à celle entre Patrice Lumumba et Mzee Laurent-Désiré Kabila. Certes, géographiquement, les deux personnalités proviennent de
régions éloignées. Le Sankuru natal de Lumumba est à plus de mille kilomètres du Nord-Katanga qui a vu naître Mzee Kabila. Un écart de quatorze ans d’âge de naissance sépare en outre Lumumba qui
est né en 1925 de Mzee Kabila venu au monde en 1939. Tout semblait donc fait pour différencier ces deux illustres personnalités ; tout sauf leurs destins politiques tout entier traversés par le
combat pour l’idéal républicain, patriotique et anti-impérialiste. Patrice Lumumba qui avait quitté le Sankuru pour Kindu où il travailla dans une entreprise minière coloniale puis Kisangani et
Kinshasa où il sera engagé successivement à la poste et dans une compagnie brassicole séduite par ses talents d’orateur, ne faisait pas du tourisme professionnel. Sa vie de salarié est jonchée
d’accrochages avec ses employeurs Belges. Il découvre très tôt le racisme et les injustices contre les Congolais. Il prend la résolution de lutter pour conjurer leur sort cruel. Dès 1958, Lumumba
est persuadé que seule l’indépendance rendra leur dignité aux Congolais et replacera leur destin entre leurs mains propres. Le Mouvement National Congolais, qu’il crée à cette fin, poursuivra
inlassablement ces deux objectifs. Rendre définitivement aux Congolais la gestion de leur destin passait pour lui par l’unité de la Nation. D’où son option pour un centralisme politique
susceptible de vaincre les velléités séparatistes téléguidées.
Patrice Lumumba s’est distingué par les valeurs qu’il prônait : l’égalité de tous les Congolais et l’unité de toute la Nation contre le néocolonialisme mais aussi
contre ses affidés congolais et on voit à quel point ils pullulent encore dans notre classe politique. Sa lutte a fait des émules qui s’apparentaient idéologiquement à lui. Tels l’inoubliable
leader katangais Jason Sendwe et sa jeunesse Balubakat, dans les rangs desquels combattait, dès 1960, un certain Laurent-Désiré Kabila. La jeunesse balubakat s’était opposée armes à la main à la
sécession Katangaise qui brisait l’unité du pays et compromettait la reprise en mains de leur économie par les Congolais. Cette lutte lumumbiste parce que nationaliste, Laurent Désiré Kabila la
mènera jusqu’au bout, préférant le maquis inconfortable de Fizi-Baraka sur les bords du Lac Tanganyika au confort offert par le pouvoir néocolonial dans son Katanga natal. Notre deuxième Héros
National fera tomber la dictature mobutiste en 1996 et continuera après être arrivé au pouvoir à tenir tête aux forces impérialistes jusqu’au sacrifice suprême en 2001.
Convergence idéologique mais convergence aussi dans la praxis politique. Aussitôt arrivé au pouvoir en mai 1997, Mzee Kabila a mis en pratique les idéaux
nationalistes de Lumumba prônant l’autosuffisance des Congolais. C’est sans aide extérieure qu’il parvint à créer et stabiliser le Franc Congolais. On se souvient à cet égard des réserves très
fermes exprimées par Lumumba à des Conseillers qui lui recommandaient de solliciter des capitaux étrangers en son temps. Il y a donc tellement de convergences qui rapprochent les vies et les vues
des deux héros nationaux congolais Patrice Émery Lumumba et Laurent Désiré Kabila qu’on peut conclure en une complémentarité évidente. Lumumba a commencé ce que Mzee Kabila a poursuivi. Le fait
que Joseph Kabila ait entrepris de parachever cette œuvre nationaliste et patriotique de Lumumba et Kabila nous a convaincu de nous aligner sous son leadership. La CCU n’est pas seule dans ce
cas. Plusieurs autres formations ont fait la même démarche et nous avons ainsi ce qui est devenu après les élections de 2006 la première plateforme du pays : la MP. Quelques controverses ont
parfois assombri les interactions entre la CCU et certains membres de cette grande famille politique. Au cours de ces assises la CCU aura à décider de la suite à donner à ces problèmes
domestiques, laquelle sera transmise fidèlement à l’Autorité Morale qui grâce à son entregent a cimenté et continue à cimenter notre Plateforme.
LE PROCESSUS ELECTORAL
La CCU félicite le Chef de l’Etat et le Gouvernement pour leur détermination à faire respecter les délais constitutionnels des élections par la CENT. Les prophètes
de malheur qui promettaient le déluge aux Congolais après l’expiration de la mandature finissante ont été démentis. Il faut également se réjouir du fait qu’une certaine opposition qui agitait
frénétiquement son pessimisme semble croire en l’irréversibilité du double scrutin du 28 novembre 2011. Il faut s’en réjouir même si les mêmes se livrent à une fuite en avant en se lançant dans
une bruyante campagne électorale anticipée. Tout se passe comme si les 30 jours prévus par la loi pour la campagne ne leur semblaient pas suffisants pour rattraper les années perdues en
jérémiades stériles. En rapport avec ces élections, le Ier Congrès Ordinaire de la CCU s’attèlera, entre autres tâches, à décider des candidats de notre parti aux élections législatives du 28
novembre. Nous déciderons aussi de la personnalité derrière laquelle nous nous alignerons à l’élection présidentielle. Ce choix fera l’objet de nos cogitations. Je voudrais dessiner à votre
intention le profil du candidat président de la République idéal.
a) Le candidat président de la République idéal pour nous doit être
1) un rassembleur, 2) apte à la synthèse d’une multitude de thèses et d’antithèses qui sont le propre d’une communauté plurielle comme la RD Congo, 3) pondéré et
réfléchi, 4) en bonne santé physique et mentale, 5) un leader mosaïque capable de sacrifier au besoin son ego à l’idéal communautaire et non un leader totémique qui confond sa propre personne
avec l’idéal, 6) un homme qui commence une œuvre et qui se tourne vers son achèvement dans l’avenir et non un homme qui a vécu sa vie et ne semble se soucier que de régler des comptes du passé et
terminer en apothéose une carrière en dents de scie. Ceci étant dit, j’aimerais exprimer ici notre souhait à tous de voir le peuple congolais jouir d’un processus électoral apaisé.
La CCU estime que la Commission Electorale Nationale Indépendante a fait preuve jusqu’à ce jour de neutralité et de transparence. Nous l’encourageons à persévérer
dans cette voie dans le strict respect des prescrits de la constitution et de la loi. Les acteurs politiques qui à mesure que nous approchons de la date fatidique du 28 novembre font feu de tout
bois pour mettre la pression sur une Commission constituée sur une base paritaire donnent l’impression de vouloir une chose et son contraire. Ils disent vouloir des élections mais au lieu
d’assurer le monitoring par leurs observateurs comme la loi leur en reconnaît le droit, ils s’amusent à bloquer la machine électorale et préparent l’opinion aux chicaneries d’une contestation
purement rituelle. Leur refus de s’engager devant la Nation dans un code de bonne conduite qui n’interdit pas la revendication en dit long sur leurs intentions. En tout état de cause, en 2011
comme en 2006, la Majorité nationaliste et patriotique ne laissera personne imposer par des voies non démocratiques ses ambitions petites-bourgeoises à notre peuple. Je réitère mes remerciements
à nos distingués invités et je déclare ouverts les travaux du Premier Congrès Ordinaire de la CCU.
Je vous remercie.