Créé le 20 -08-2011 à 10 h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le samedi 20 -08-2011 à 10 h30 | AFRIQUE REDACTION PAR : LES FINANCES
L'avènement de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) avait engendré une classe des politiciens nouveaux des opportunistes, sans
vision politique mais avec la conviction des meneurs d'homme, sans discours politiques mais admirateurs du président de la République, adorant les passages payés à la télé pour être vu du
président et rien de plus. Laurent-Désiré Kabila ne croyait même pas à leurs simagrées et courbettes dignes des usages d'une Courroyale. Et les membres de cette classe politique made in Congo
qualitativement nouvelle sont parvenu en grand nombre à avoir des entrées aux plus hautes sphères de l'Etat et même à siéger au Parlement où ils forment une majorité mécanique nullement au
service de la nation. Ce parlement, notamment sa Chambre basse, est une erreur historique, elle est la chambre d'enregistrement d'une majorité présidentielle que le peuple risque de sanctionner
sévèrement pendant les élections de début novembre prochain, entend-on.
Dans cette majorité constituée des opportunistes de tout bord que rien ne prédisposait à la vocation de meneurs d'homme plutôt des musiciens comme certains d'entre
eux peuvent faire valoir, le président Kabila n'a pas jusqu'aujourd'hui trouvé les quinze personnes capables de l'aider à réaliser sa vision d'un Congo réellement nouveau. De l'élite de cette
majorité, aucune idée fédératrice, aucun projet n'y germent si ce n'est les louanges et adorations sur la personne du chef de l'Etat, tout à fait comme à l'époque honnie du règne de Mobutu. Et le
peuple a bien fait voir son rejet total au maréchal-président et à sa cour des courtisans lors de la Conférence nationale souveraine et à l'approche de l'AFDL.
A l'heure actuelle, le président de la République prend un certain nombre de bonnes initiatives mais aucun ministre, ni parti politique proche de lui ne suit. Il
lance, par exemple, l'année du social, cette volonté du chef de l'Etat est même tournée en dérision par ceux-là même qui devaient la traduire en actes. Tous regardent au contraire ce que le
président va faire pour réaliser son année du social, et rien de plus. Du premier ministre au simple militant de la majorité présidentielle, tous attendaient voir de quelle manière le président
de la République va-t-il procéder pour la réalisation de cette année du social. Personne ne se sentait directement concernée. La presse sympathisante la première se contente de répéter à l'envi
ces mots du président et de les mettre en vedette dans leurs Unes. Les membres de la majorité présidentielle se réjouissant de cette trouvaille présidentielle sans chercher à creuser les idées
sur la façon de la matérialiser au profit des populations. Présentement, leur discours sassé et ressassé se focalise autour des Cinq chantiers, tout leur message politique de campagne électorale
et projet de société pour la seconde législature reposent sur ce programme sino-congolais en s'imaginant que c'est du solide sans se rendre compte que le dynamisme politique en cours est porteur
des évidences contraires. Et cela est prouvé par la sympathie générale autour de la personne de Tshisekedi qui donne l'impression de gagner la bataille électorale sans coup férir. Et les
zélateurs et flatteurs ne voient pas le typhon s'approche à 370 km/heure, occupés à inventer des trouvailles pour plaire au président de la République. C'est normal et du déjà-vu dans le
répertoire des politiciens congolais : l'AFDL était à portée de fusil de Kinshasa, Mobutu terrassé par sa maladie, ses soi-disant partisans n'y prêtaient guère attention et n'y prenaient aucune
initiative.
LE TYPHON TSHISEKEDI APPROCITE A GRANDE VITESSE
Présentement, la menace est Tshisekedi. Il arrive dans une vitesse de locomotive lancée à toute vitesse mais à la majorité présidentielle aucune initiative n'est
perçue. Elle donne l'impression d'une résignation totale si ce n'est quelques rares et inutiles contre-attaques moues dans les médias, et seulement pour tourner en dérision, et sans vraiment y
croire, les avancées de Tshisekedi. N'a-t-on pas vu des prétendus idéologues de la majorité présidentielle douter de la percée de Tshisekedi ?
Leur attitude est semblable à celle des contemporains de Noé jusqu'à ce que Dieu ferme les portes et le déluge arriva. Alors qu'ils avaient tout le temps de
se construire un bateau au cas où...
1997, à la prise du pouvoir par l'AFDL, tous les caciques du MPR, ont quitté le pays, fuyant non vraiment la justice du vainqueur mais la furia populaire accumulée
pendant un peu plus de trois décennies d'un pouvoir qui croyait que le peuple se contentait bien des discours et des danses. L'espace politique était ainsi déblayé. Pour les remplacer dans un
environnement politique indéfini, marqué par le besoin des nouvelles autorités de se constituer des partisans, une nouvelle classe politique est ainsi née. Constituée à 90% des aigris et
néophytes politiques, l'opinion qui croyait au renouveau a été surpris de voir la résurgence des fossiles politiques porteuses du discours des années mille neuf cent soixante parce qu'ils
n'avaient pas autre chose à dire. Des idées et notions politiques surannées et oubliées sont revenues à la surface ressuscitant dans la foulée des vieilles rancunes et le trop-plein de
frustrations refoulées. Cette nouvelle classe politique qui a du retard d'enrichissement à rattraper, a créé un nouveau mode de vie politique totalement différente des idéaux prônés par le
nouveau régime, et même par les trois régimes précédents. Elle n'est pas vraiment une classe politique mais plutôt le prolongement des groupes musicaux auxquels elle emprunte le langage et le
goût effréné au culte de personnalité, et au régime Mobutu, l'insatiable propension en l'enrichissement. Presque tous les ministres, directeurs généraux des entreprises publiques, des personnes
occupant un poste des responsabilités, tous ou presque ont leurs partis politiques, associations, organisations et mutuelles qui vantent jour et nuit, et glorifient le, président de la
République, notamment à travers les médias. Ils attendaient, en contrepartie, leur maintien le plus longtemps possible à leurs postes où, le plus souvent, leur gestion de la chose publique laisse
à désirer et ne font nullement l'unanimité. Et le peuple n'est pas dupe, c'est ainsi qu'il réserve un accueil délirant à Tshisekedi, le seul qui incarne ses attentes, pour faire tabula rasa. La
leçon de l'accueil de Tshisekedi à Lubumbashi et Kinshasa (et bientôt à Matadi et Boma où le président de l'UDPS est instamment attendu), n'est pas encore comprise, par les animateurs de la
majorité présidentielle qui continuent à rêver. Et le réveil sera dur.