Créé le 09-09-2011 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 09 -09-2011 à 14 h25 | AFRIQUE REDACTION PAR :LE PHARE
* « Hiboux » et « Kuluna » exhumés à Kinshasa
* Bosco Ntaganda, Zabuloni et Gédéon incontrôlables au Kivu et au Katanga
La thèse du complot interne contre le processus électoral congolais prend de plus en plus corps. Comme par hasard, le conglomérat regroupant à la fois des tueurs à
gages, des pyromanes, des casseurs, des coupeurs de tête... et connus à l’époque de Mobutu, dans les années 90, sous le label de « Hiboux » sont revenus en force, pour semer l’insécurité et la
peur à Kinshasa. A l’instar de ce qui se passait sous le règne finissant du défunt dictateur, ces exécuteurs de bisses besognes ont choisi pour cibles privilégiées les sièges des partis
politiques et les installations des entreprises privées de presse.
Les résidants de la ville de Kinshasa ont eu droit, en début de semaine, à un échantillon d’actes d’incendies et pillages perpétrés nuitamment, dans la droite ligne
de la tradition des « Hiboux ». La capitale est en train de présenter progressivement le décor d’une ville dominée par l’intolérance politique. Demain, si on l’y prendre garde, les divergences
politiques ne vont pas tarder à se traduire en sentiments de haine entre Congolais, comme cela se vit déjà dans plusieurs Etats d’Afrique de l’Est et de l’Ouest, empêchant ainsi des «frères
et soeurs» d’une même patrie de vivre dans la paix et la concorde.
Pendant que Kinshasa baigne dans une insécurité entretenue par dés « Kuluna » et éléments armés instrumentalisés par des forces occultes, les deux Kivu et le
Katanga assistent à un scénario bizarre, celui de la montée en puissance des seigneurs de guerre. En effet, le général Bosco Ntaganda, l’ancien lieutenant du général Laurent Nkunda Batware, qui
avait accepté d’être intégré dans les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) avec ses troupes du CNDP (Conseil National pour la Défense du Peuple), en janvier - février
2009, est redevenu incontrôlable depuis plusieurs mois.
Ce présumé auteur de crimes de guerre et crimes contre l’humanité fortement réclamé par le Procureur Général de la CPI (Cour Pénale Internationale) et que Kinshasa
avait refusé de livrer à cette juridiction afin de ne pas gêner le processus de pacification du Nord-Kivu et du Sud-Kivu figure paradoxalement au nombre d’officiers militaires qui ont relancé
l’insécurité dans cette partie de la République. Opposé à toute mutation de es hommes et de lui-même vers une province autre que le Nord-Kivu, ce client potentiel de la CPI a transformé les
territoires qu’il contrôle en «républiquette».
Le second seigneur de guerre intouchable au Nord-Kivu s’appelle Zabuloni, colonel de son état. Maître dans le territoire de Masisi, il s’est illustré le mardi 06
septembre 2011 par la prise en otage, pendant trois heures, des officiers de la police nationale et leurs gardes du corps, partis le même jour de Goma avec pour mission de procéder à
l’investiture du colonel Eric Mpereza en qualité de commandant de la police de ce territoire. Selon le major Jean-Jacques Malumba, la délégation venue de Goma a été encerclée par 2.000 hommes de
troupe au service du colonel Zabuloni, qui leur ont arraché une jeep et une arme AK47. « Pour moi, il y a une nouvelle rébellion qui va commencer à Katala. Je n’ai jamais vu une population aussi
méchante. Cette résistance est une rébellion contre le pouvoir en place », a-t-il commenté.
Aucune autorité, nationale ou provinciale, n’a réagi à cette humiliation infligée par un officier de la police à des membres d’un corps dont il fait encore partie.
Il est clair que dans l’état actuel, l’organisation- des élections au Nord-Kivu vont dépendre des humeurs de Bosco Ntaganda, Zabuloni et d’autres seigneurs de guerre qui échappent au contrôle du
pouvoir central.
Le troisième seigneur de guerre s’est signalé le mercredi à la prison de Kasapa, à Lubumbashi, où ses hommes sont venus le libérer, dans un feuilleton qui fait
penser à des complicités officielles. Condamné de longue date à cause des massacres des civils et autres atrocités, Kyungu Mutanga, a retrouvé l’air libre en période préélectorale. Sa fuite fait
craindre de graves perturbations du processus électoral au katanga.
Que signifie cet enchaînement de scenarii de non-Etat dans les parties Est et Sud du pays? Pour nombre d’observateurs, il s’agit là d’un complot visant soit à faire
capoter les élections, soit à couvrir des fraudes électorales. A qui va profiter le « crime » ? La question reste posée.
Kimp