Créé le 14 -09-2011 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mercredi 14-09-2011 à 14 h59 | AFRICANEWS
Le pays tout entier était en émoi mardi dans la journée. Les câbles en provenance de Bukavu sont alarmants. La ville peut brûler à tout moment, disait-on. Malgré
tout, la situation est sous contrôle des autorités locales.
A la mi-journée, les premiers coups de fil et des messages tombent en provenance de Bukavu. Forte présence militaire dans les rues , soldats sur les nerfs, magasins
et commerces fermés, les habitants se terrent chez eux aux premières heures du soir. La situation est tendue, nous diton, ça peut éclater à tout moment. Toute la soirée, les nouvelles sont en
stand bye, l'angoisse monte. Et nos rédactions entrent en ébullition. Version officielle des faits : il s'agit d'un mécontentement d'une partie de l'armée nationale. On le sait, Bukavu est la
deuxième ville politique de la RD-Congo, d'où partent souvent les mouvements insurrectionnels. Mais l'ancien chef-lieu des Kivu est également une ville cosmopolite et universitaire. Des
ingrédients qui en font un centre névralgique et parfois le ventre mou de la partie Est du pays. Une simple rumeur ou une information mal donnée, ou simplement une volonté de manipulation
pourrait avoir des conséquences lourdes sur la vie de l'ensemble du pays.
La tension de ce mardi est due, selon l'analyse des sources sur place, à la de la rumeur et des tracts qui auraient circulé dans les milieux des militaires. Au
moment où la Commission chargé de l'identification biométrique des militaires dirigée par le Colonel Kabeya se trouve dans la ville, on racontait que certains éléments de l'armée issus des
anciens groupes armés -CNDP et PARECO- seraient privilégiés par rapport à ceux issus des anciennes structures officielles ou des groupes Maï-Maï, qualifiés de nationalistes. En même temps que
cette sensible opération d'identification biométrique, se fait une autre opération plus technique, celle de la constitution des régiments. La procédure mise en place prévoit de veiller à
l'équilibre entre différents composantes de l'armée, selon les provenances et l'importance des effectifs. Ainsi, des responsables devraient être désignés à la tête des neuf régiments à
constituer. C'est l'une des sources des rumeurs et des mécontentements au sein des hommes des troupes. Des sources à Kinshasa indiquaient tard dans la nuit qu'on soupçonnerait plutôt une
manipulation politicienne. En clair, des hommes politiques tireraient des ficelles dans l'ombre. Ce sont, nous apprend-on, des personnes qui auraient peur des élections et qui inciteraient les
hommes des troupes qui, pourtant, ont commencé à inhiber, leurs frustrations, à se rentrer dedans. Et les mêmes sources affirmaient que les colonels Misogo et Makanika, qui sont à la tête des
bataillons issus du CNDP et de PARECO, sont totalement impliqués dans la recherche des solutions à une situation qui, de toute évidence, est aujourd'hui sous contrôle des autorités légalement
instituées. C'est tout le cri du coeur des populations de Bukavu et des autres territoires de la province du Sud-Kivu qui ne rêvent que d'aller une deuxième fois aux élections
apaisées.
KISUNGU KAS