Créé le 14 -09-2011 à 01 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mercredi 14 -09-2011 à 01 h05 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE PALMARES
L'avocat français Robert Bourgi, conseiller officieux pour l'Afrique de Nicolas Sarkozy, affirme dans Le Journal du Dimanche avoir « participé à plusieurs remisés
de mallettes à Jacques Chirac », et avoir également remis des fonds occultes à Dominique de Villepin. “ Tout cela n'est que fariboles et écrans de fumée », a réagi M. de Villepin auprès du
Journal du dimanche.
Bourgi dit avoir participé à plusieurs remises de mallettes à Jacques Chirac, en personne, à la mairie de Paris, dit-il. Il n'y avait jamais moins de cinq millions
de francs (NDLR 762.000 euros). Cela pouvait aller jusqu'à quinze millions (NDLR : 2,29 millions d'euros)”.” Je me souviens de la première remise de fonds en présence de Villepin. L'argent Venait
du maréchal Mobutu, président du Zaïre. C'était en 1995. Il m'avait confié 10 millions de francs (NDLR : 1,52 million d'euros) que Jacques Foccart est allé remettre à Chirac »,
poursuit-il.
Bourgi se présente volontiers comme le successeur de Jacques Foccart, le “ Monsieur Afrique “de l'Elysée des gaullistes Selon Bourgi, le montant des valises
s'élevait à “ plusieurs dizaines de millions de francs par an. Davantage pendant les périodes électorales “. Il raconte également qu” à l'approche de la campagne présidentielle de 2002, Villepin
m'a carrément demandé “la marche à suivre”. Par mon intermédiaire, et dans son bureau, cinq chefs d'Etat africains - Abdoulaye Wade (Sénégal), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Laurent Gbagbo (Côte
d'Ivoire), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et, bien sûr, Omar Bongo (Gabon) ont versé environ 10 millions de dollars pour cette campagne de 2002 “, prétend l'avocat.
En 1995, un Mobutu désespéré.
S'il est avéré, le fait n'aura rien de surprenant à l'époque, le Maréchal avait été lâché par les Occidentaux, Belges et Américains en tête, la coopération avec
l'Union européenne était suspendue. Le seul soutien qu'il pouvait encore espérer était celui de Paris et, sur le plan politique, il l'a payé au plus haut prix : c'est à l'instigation de la France
que le Zaïre avait dès juillet 1994, accueilli les réfugiés hutus au lendemain du génocide. Malgré les réserves de son Premier ministre Kengo wa Dondo, qui redoutait la déstabilisation du Kivu,
le Maréchal avait personnellement veillé à ce que les Hutus, parmi lesquels de nombreux responsables politiques, militaires et miliciens impliqués dans le génocide, soient accueillis dans l'est
du pays. Près d'un million et demi des Hutu, soutenus par l'aide internationale, se trouvaient ainsi dans d'immenses camps de réfugiés.
Affaibli, en perte de vitesse, pratiquement interdit de séjour en Occident, même pour y recevoir des soins médicaux, le président du Zaïre espérait encore, presque
désespérément, obtenir la caution de Paris et était prêt à la monnayer, à h'importe quel prix …
LP