Créé le 14 -09-2011 à 01 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mercredi 14 -09-2011 à 01 h05 | AFRIQUE REDACTION PAR : LA RENAISSANCE
Etienne Tshisekedi a déposé sa candidature à la CENI pour la présidentielle de 2011. Sans faire l’unanimité au sein de l’Opposition, le sphinx croit dur comme le
fer, au couronnement de sa longue lutte pour l’instauration de la démocratie.
Escorté par des milliers de militants de son parti, et quelques dirigeants des partis alliés qui l’ont plébiscité candidat commun, le président de l’UDPS (Union
pour la démocratie et le progrès social), a déposé le lundi 5 septembre 2011, sa candidature au bureau de réception et de traitement des candidatures à Gombe, place Royal.
Il est 15 heures quand le cortège conduisant le vieil opposant se signale sur le boulevard du 30 juin. Après un long parcours parti de sa résidence de Limete,
passant par les boulevards Patrice Lumumba, Jason Sendwe, et Triomphal, avant de prendre l’avenue du 24 novembre, la marée humaine qui l’accompagne est loin de se lasser. Elle est néanmoins
contenue par un important dispositif policier rangé devant et aux abords du BRTC.
C’est dans ce climat tendu certes, mais sous contrôle, que sa Jeep Toyota Prado a réussi à franchir le seuil de ce site. Comme d’habitude, les bousculades étaient
au rendez-vous, chacun voulant voir le chef historique de l’UDPS. Après une quarantaine de minutes, tout est fait. Le sphinx ressort, et devant la presse avide de déclarations, il se montre peu
bavard : «Cette candidature symbolise la fin de ma lutte de 30 ans. Maintenant, on va commencer la période de la réalisation des promesses et des espoirs de notre peuple». Tshisthi croit
fermement au couronnement de sa carrière. Et de sa longue lutte pour la démocratie en RdC.
Ses propos sont vite relayés par ses alliés. Pour Jean Claude Vuemba Luzamba, président du MPCR, tout comme pour Joseph Olenghankoy des FONUS, «l’adhésion spontanée
de la population dit tout». «Il n’y pas eu de mobilisation en réalité, cette marée humaine venue d’elle-même démontre que Tshisekedi est avec le peuple», renchérit Lisanga Bonganga de la
CCD.
De son côté, Martin Fayulu, président de l’ECIDE, soutient que l’heure est déjà à la préparation pour assurer l’élection de celui qu’il considère comme le père de
la démocratie congolaise. Mais tous n’entendent pas baisser les bras en ce qui concerne l’audit du fichier électoral : «Nous voulons voir clair, autour du fichier électoral, dans la mesure où
nous devons tous savoir qui ont été enrôlé, et qui iront voter ».
Au sujet de la problématique du candidat unique avec les deux camps de l’Opposition, Alexis Mutanda, haut cadre de l’Udps, ne s’en tient qu’à l’aura de son leader :
« Tshisekedi est un personnage historique, il a la confiance du peuple. Mais nous ne pouvons pas dire que les autres ont tord.
Ce qui est vrai, c’est que chacun peut bien faire son choix suivant ses raisons. Et dans une démocratie on n’oblige personne de s’aligner derrière tel ou tel. Pour
ce qui est des efforts à faire pour rassembler toute l’Opposition, cela a toujours été le souci de l’Udps, pour changer les choses dans ce pays ».
Appel à la vigilance électorale
Trois jours avant le dépôt de sa candidature, Etienne Tshisekedi n’avait pas hésité de faire amende honorable sur sa lutte. Dans une lettre ouverte au peuple
congolais, lue par son directeur de cabinet et porte-parole, Emmanuel Albert Moleka, Tshisekedi dit avoir tiré les leçons de son parcours : « j’ai certainement commis des erreurs, voire des
fautes, pour lesquelles je demande votre pardon. Et je pense moi aussi avoir reçu ma part d’enseignements et de sagesse à la suite de ce douloureux parcours. Mais en dépit de l’extrême dureté des
épreuves à défendre, à temps et à contretemps, la justice et l’honnêteté politique, sont demeurés fermes », a-t-il dit en substance.
A la recherche de la paix et de la réconciliation, il a appelé les populations à une vigilance électorale qu’il juge « indispensable ». « C’est ici le lieu de
renouveler mon appel à chaque congolais, de se sentir personnellement concerné, en s’assurant que son vote sera réellement comptabilisé, et de faire échec à toute tentative de tricherie, d’où
qu’elle vienne, le jour du scrutin », a-t-il relevé.
Par ailleurs, sa correspondance a souligné le principal enjeu de ce processus électoral, celui de doter la République démocratique du Congo d’un programme et
d’hommes susceptibles, d’affirmer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue de la République et de garantir l’intégrité du territoire.
Aussi, marquer la rupture avec les antivaleurs qui ont conduit, explique-t-il, le pays dans un cycle aggravé de dévoiement de la règle de droit, de conflits
armés, de répression meurtrière, de prédation économique et de corruption généralisée.
Selon lui, l’alternance qui s’impose donc, permettra de renforcer l’élan de la croissance économique et de coopération internationale sur une base plus responsable
et plus équitable, en vue d’accélérer le développement humain et le bien être des populations.
PITSHOU MULUMBA