Créé le 19 -09-2011 à 01 h00 | AFRIQUE REDACTION
| REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 19 -09-2011
à 13h25 | AFRIQUE
REDACTION
Eustache Ouayoro : " C'est un honneur pour moi de travailler ici "
Depuis le 5 septembre, Eustache Ouayoro, le nouveau directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC et le Congo, en remplacement de Marie Françoise Marie
Nelly arrivée fin mandat, est installé à Kinshasa pour prendre ses fonctions. Depuis lors, il a pris ses fonctions après avoir présenté ses civilités au ministre des Finances, Matata Ponyo , son
interface au sein du gouvernement de la RDC. Le vendredi 16 septembre courant, Eustache Ouayoro a animé sa première conférence de presse à la mission résidente de la Banque mondiale à
Kinshasa/Gombe. Au menu, il était question d'une prise de contact avec les médias et de la coopération entre son Institution et la RDC.
D'entrée de jeu, Eustache Ouayoro a fait savoir que c'est un honneur pour lui de travailler en RDC. Il a rendu hommage à son prédécesseur, Marie Françoise Marie
Nelly, pour le travail formidable abattu durant son mandat. Il a promis d'inscrire son action en RDC dans cette dynamique et de continuer d'accompagner le gouvernement dans ses efforts de
développement. Et cela avec une vision, dira-t-il, pragmatique. Ainsi, le portefeuille des projets de la Banque en RDC est de 3 milliards de dollars US, 1 milliard est déjà décaissé et il reste 2
milliards de dollars US à décaisser, a fait savoir le nouveau directeur des opérations pour la RDC et le Congo. Ce portefeuille de la RDC couvre actuellement 4 secteurs : les infrastructures
(57%), le secteur social (20%), la gouvernance (13%) et l'agriculture et l'environnement (9%).
Le directeur des opérations a promis d'améliorer la communication et la politique d'accès à l'information autour des projets. " Les aide mémoire avec le
gouvernement seront publiées sur le site Internet de la Banque pour plus de transparence. Notre stratégie de communication est en préparation. La Banque s'ouvre. Le gouvernement doit aussi
s'ouvrir. Le gouvernement devra aussi se doter d'une stratégie de communication car les projets financés par la Banque sont des projets du gouvernement ".
L'on doit faire plus pour l'agriculture
Parmi les priorités du côté de la Banque mondiale, il a cité : l'électricité, l'agriculture, la santé, la décentralisation, la gouvernance dans le secteur
extractif,…Toutefois, il promet de maintenir le dialogue non seulement avec le gouvernement, mais aussi avec le secteur privé, la Société civile, la presse,…Il estime que la presse a un rôle
important à jouer pour l'éveil des consciences. Pour cela, la Banque va assurer l'accès à l'information. Sa base des données sera ouverte. Dans ses interventions, la Banque va se focaliser dans
les secteurs où elle a un avantage comparatif, les secteurs où elle peut faire la différence (la macroéconomie, la gouvernance, les infrastructures,…). Naturellement, Eustache Ouayoro a mis en
exergue la coordination de l'aide, une tâche importante assurée par la Banque mondiale.
Pour ce faire, le DSCRP 2 de la RDC en préparation doit être très clair sur les priorités pour une meilleure coordination de l'aide des partenaires. Entre autres,
Eustache Ouayoro estime que ce DSCRP 2 doit miser sur l'agriculture et la productivité, les routes pour évacuer la production, la commercialisation. Consciente du potentiel existant en RDC en
termes de terres arables disponibles, de pluviométrie et de ressources humaines,… la Banque mondiale appuie un projet agricole à l'Equateur et sur le Pool Malebo pour une amélioration de la
qualité végétale, la création des coopératives agricoles, la mise au point d'un système de stockage,…
" L'on doit faire plus pour l'agriculture tant du côté du gouvernement, de la Banque mondiale, que des partenaires, des gouvernements provinciaux, … ", a ajouté
Eustache Ouayoro. Oui le potentiel agricole étant très énorme, l'on peut vraiment faire mieux en RDC, soutiennent des observateurs. L'importation des produits agricoles accroît la vulnérabilité
et la dépendance du pays. Elle n'est pas une bonne option pour un pays ayant un potentiel agricole avéré, dans un contexte international marqué par la flambée des prix des produits alimentaires
et pétroliers sur le marché mondial.
En octobre une conférence sur la forêt en RDC
Interrogé sur la qualité du portefeuille des projets de la RDC, le directeur des opérations a fait savoir qu'il est de la responsabilité du gouvernement pour que ce
portefeuille soit sain. Il s'est félicité de l'existence au sein du ministère des Finances d'une cellule de suivi des projets. " Il y a deux projets non satisfaisants sur vingt projets du
portefeuille. L'on peut comprendre qu'un projet soit non satisfaisant pendant six mois, mais pas plus. Nous voulons un portefeuille propre pour avoir des résultats pour l'amélioration des
conditions de vie et pour décaisser ".
Pour lui, l'option retenue d'avoir désormais des projets sectoriels est bonne car elle comprend deux composantes : des investissements et des réformes
institutionnelles. " Sans réformes, les constructions ne servent à rien ". Il a promis d'accroître le portefeuille en coordination avec la BAD. Il plaide pour moins de missions de supervisions
afin de donner à l'autorité le temps de travailler plutôt que de passer tout son temps à recevoir des missions de supervision de projets. Et cela au risque de ne faire que cela si ces missions
sont fréquentes.
L'occasion a été mise à profit pour annoncer à la presse l'organisation en RDC en octobre d'une conférence sur la préservation de la forêt. A tout seigneur, tout
honneur ! D'autant plus que la RDC possède le plus grand massif forestier d'Afrique et une grande biodiversité. Dans la foulée un mois plus tard, il va y avoir une autre conférence à Durban en
Afrique du Sud pour la préservation de l'environnement et des opportunités aux populations vivant près des forêts.
A la veille des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI prévues du 23 au 25 septembre à Washington (Etats-Unis), Eustache Ouayoro a expliqué qu'il va
s'agir d'une rencontre importante pour se pencher sur les grands problèmes de développement : le rôle des femmes, l'envolée des prix des denrées agricoles, le développement humain, les risques
qui pèsent sur l'économie mondiale (la crise de la dette en Europe, la surchauffe sur les marchés financiers et boursiers)… " C'est aussi une occasion pour les gouverneurs (ministres des Finances
et gouverneurs de Banques Centrales) de rencontrer le management de la Banque mondiale et du FMI pour faire face aux défis du présent et du futur ".
2ème directeur des opérations basé à Kinshasa
Pour mémoire, Eustache Ouayoro est un Africain originaire de la Côte d'Ivoire. C'est un ingénieur de génie civil et de génie sanitaire. Il a été directeur du
secteur Eau, Assainissement et Développement urbain à la Banque mondiale pour 26 pays d'Afrique dont la RDC durant les années 2007, 2008 et 2009. Avant sa prise de fonction comme directeur des
opérations pour les deux Congo, il était conseiller aux opérations dans la région des Caraïbes et d'Amérique latine à la Banque.
C'est en 1990 qu'il a rejoint la Banque en tant que chargé de projets dans le programme Eau et Assainissement du PNUD et de la Banque mondiale. Il a été
représentant résident de la Banque mondiale en Haïti. Il a géré avec succès des interventions de développement en Afrique Occidentale et Centrale (y compris la RDC) et dans d'autres pays post
conflit.
Au fait, Eustache Ouayoro est le deuxième directeur des opérations pour la RDC avec point d'attache ou résidence à Kinshasa, après Marie Françoise Marie Nelly.
Après le réengagement de la Banque mondiale en RDC en 2001, les deux premiers directeurs des opérations : Emmanuel Mbi et Pedro Alba, étaient basés à Washington (Etats-Unis). Pour plus
d'efficacité, le management de la Banque mondiale a décidé que le directeur des opérations pour la RDC soit basé à Kinshasa.
Bien que vivant à Kinshasa, celui-ci est aussi en charge des opérations du Congo/Brazzaville. Actuellement, tous les directeurs des opérations de la Banque mondiale
en Afrique sont basés sur le continent africain.
Didier Munsala Buakasa
PAR :OBSERVATEUR