Créé le 20 -09-2011 à 14 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mardi 20 -09-2011 à 14h05 | AFRIQUE REDACTION PAR : SLATE AFRIQUE
La République démocratique du Congo (RDC) est riche en minerais. Une richesse maudite dans un pays meurtrie par les guerres et la corruption.
Coltan, cassitérite et bien d'autres minerais rares et précieux sont nichés dans les sous-sols de la RDC. Le coltan est emblématique (PDF): ce minerai est
indispensable pour l’industrie de la téléphonie mobile. Or, 80% de la production mondiale provient de ce vaste pays d'Afrique centrale. C'est donc le marché des nouvelles technologies qui
alimente certains conflits en RDC.
Vice, le magazine américain, s'y est rendu pour enquêter dans un pays peu couvert par les médias internationaux. Au final, un reportage vidéo intitulé «Guide to
Congo» et monté en cinq parties. Des images saisissantes qui nous plongent dans l'est du pays, vers Goma. Un univers fait de villages miséreux, de boue, de forêts; un univers grouillant où des
populations jeunes en manque de tout côtoient humanitaires, militaires ou rebelles en tous genres.
Le reportage s'arrête à la ville minière de Nimbi, située au Sud-Kivu. Une mine à ciel ouvert, pleine de boue, où travaillent de jeunes hommes armés de pelles dans
des conditions inhumaines. Devant cette scène de labeur et de désolation, l’auteur rappelle qu’il s’agit du premier maillon d’un processus qui aboutit à une multitude de produits high-tech
ultra-sophistiqués. Les entreprises multinationales qui utilisent ces minerais ont ainsi une lourde responsabilité, en finançant directement ou indirectement et sans distinction des groupes armés
rebelles.
Depuis quelques années, des ONG européennes et américaines se mobilisent en ce sens et certains pays prennent des initiatives législatives contre les minerais issus
de conflits armés, comme les Etats-Unis en 2010, notamment concernant les «diamants de sang».
Selon un responsable de la mine, ces pressions de l’extérieur ont un certain impact, comme par exemple l’interdiction d’employer des enfants, des femmes et des
soldats.
Mais la prolongation des conflits est favorable à tous les hommes d’affaires et compagnies sans scrupules qui veulent mettre la main sur ces minerais. Et en
situation de guerre, aucun contrôle n’est possible.
Le général Janvier, chef d'un camp Maï-Maï, des rebelles parmi les plus redoutés et réputés pour leurs pouvoirs magiques qui les rendraient invincibles aux balles,
a néanmoins accepté la venue des reporters pour leur montrer comme, selon lui, les choses se passent bien.
En RDC, si officiellement la guerre est terminée dans les villes, dans la forêt, les milices et rebelles continuent d’agir avec leur cortège de violences sexuelles
et d’exactions. Avec les minerais maudits en toile de fond.