Créé le 28 -09-2011 à 13 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mercredi 28 -09-2011 à 17h15 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE PHARE
On ne naît pas sans crédibilité. On devient peu crédible au fil du temps et au gré des circonstances. Lorsqu'il hérite de l'ex Cei, l'abbé Apollinaire Malu-Malu
jouit pleinement de la présomption d'innocence. Ses premières prestations sont même applaudies sur la scène politique nationale. Mais à l'heure des grandes manoeuvres, la crédibilité de l'Abbé de
Butembo a entamé une chute libre . Au sortir de l'institution électorale nationale, Malu-Malu a atteint une cote de désaveu parmi les plus sévères que la classe politique congolaise a eu à
décerner.
Ce n'est pas que l'ex-président de la Cei a réellement bourdé et chipoté en 2006. Nul n'a jamais réussi à apporter la preuve formelle dans ce procès d'intention. Le
vrai, problème en revanche réside dans l'attitude générale du concerné. Sourire narquois unilatéralisme vexatoire et regard trop suffisant, à la limite du défi, sur les revendications de
l'opposition. Additionnée, la note a fini par devenir trop amère pour la plupart d'observateurs.
Le plus grand tort de Malu-Malu n'a pas été de proclamer les résultats des urnes tels qu'ils s'étaient présentés. Le plus grand tort a été dans la manière et la
procédure empruntées. La Cei avait beau être indépendante, mais la matière justifiant son existence, les élections en l'occurrence,, n'était pas neutre. C'est une matière éminemment politique et
exigeant impérativement un double réflexe : politique avant tout, puis technique.
Tout le long de son mandat, fort malheureusement, l'organisateur des élections en 2006 a systématiquement refusé de développer le moindre réflexe politique. Il est
obstinément demeuré simple technicien.
Cette démission tactique a ouvert la brèche à toutes les suspicions comme à toutes les imputations. Ce n'était nullement de la' faute des accusateurs, mais bien
selle du détenteur du mandat public. Pour n'avoir pas su donner de réponse politique à la crise électorale qui couvait depuis bien longtemps, Malu-Malu a démérité de 'la classe
politique.
La bombe
Et voici Ngoy Mulunda. Dès son entrée en fonction, le nouveau mandataire du processus électoral a semblé marquer la rupture avec le passé. Laissant la technique de
côté, il a préféré déblayer d'abord le terrain politique. Une série de réflexes rassurants se sont aussitôt développés. Elan d'humilité, rejet de tout .unilatéralisme et recourt permanent au
consensus et marque de considération du ries opérateurs politiques.
Mais au moment où le coaching de Mulunda était sur le point de convaincre, un incident majeur s'est déclaré sur le parcours. Insatisfaite de la main tendue,
l'Opposition a réclamé le bras à la Ceni. Véritable test de vérité. Après avoir tergiversé, le président de la Ceni a finalement accédé à la demande, sous condition. « Pour prendre mon bras, il
faut que vous veniez à deux : Opposition et Majorité », a clairement fait savoir Ngoy Mulunda. Malheureusement, l'un des deux invités n'est pas demandeur. La machine se bloque du coup.
Pris de panique par la torture que prennent les événements, le pasteur-président refuse d'avancer sur le terrain politique. Il recule à grandes enjambées et se
glisse subrepticement dans la peau du technicien indépendant qui refuse tout rôle politique. Le vide qu'il laisse est une bombe à retardement. La Ceni est indépendante techniquement.
Politiquement, elle a d'énormes comptes à rendre à la classe politique. Fût-elle prise en partie ou dans son ensemble. Puisse Ngoy Mulunda s'en souvenir à chaque instant. Sinon …
LP