Créé le 29 -09-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 29 -09-2011 à 11h45 | AFRIQUE REDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
La Banque mondiale (BM) reste mesurée sur ses prévisions pour le monde en développement au moment où le Fonds monétaire international (FMI), plus optimiste, a tablé
sur des taux très élevés de croissance dépassant 5% en 2011 et 2012.
Les institutions de Bretton Woods sont au moins d'accord sur un point : la crispation des économies développées. Le FMI a projeté des taux de croissance de moins de
2% aux États-Unis au moment où la Chine exploserait dans les 10%. Même si les projections du FMI ont été légèrement revues à la baisse pour l'Afrique subsaharienne, l'on est loin de l'analyse
conjoncturelle très critique de la BM.
Cette dernière a projeté une incidence possible de la persistance de la morosité observée dans les économies développées sur les pays en développement. Aussi
a-t-elle annoncé des perspectives sombres pour la région. « Une crise causée par le monde développé pourrait se propager et engendrer une crise dans les pays en développement. L'Europe, le Japon
et les États-Unis doivent prendre des mesures pour s'attaquer à leurs graves problèmes économiques avant qu'ils ne deviennent des problèmes encore plus graves pour le reste du monde. Ne pas agir
serait irresponsable », a fait comprendre son président, Robert B. Zoellick.
Selon lui, les réponses structurelles aux turbulences des marchés financiers constituent à ce stade le seul gage d'une croissance durable. Certes, a-t-il souligné,
les pays en développement constituaient une véritable exception dans l'économie mondiale et représentaient environ la moitié de sa croissance au moment où l'Europe, le Japon et les États-Unis
connaissaient des niveaux très élevés d'endettement et de chômage. Aujourd'hui, il y a des raisons de s'inquiéter sérieusement.
En effet, les experts de cette institution ont constaté des signes plus qu'interpellateurs dans les marchés émergents, notamment une baisse des marchés boursiers,
une diminution des flux de capitaux vers les marchés émergents ainsi qu'un recul de leurs exportations, une instabilité et un niveau très élevé des prix alimentaires.
Le décor est ainsi planté pour une chute des investissements et une contraction de la consommation qui seraient l'œuvre de l'effondrement des marchés et de
l'érosion de la confiance. Face à une baisse de la demande intérieure des pays en développement, toute la croissance économique en prendrait un sacré coup.
Une nouvelle crise économique est-elle possible ?
La menace est bien réelle et le président de la BM a appelé les pays en développement à réagir dès maintenant, en mettant en œuvre un train de mesures pour parer à
toute éventualité, même si l'on peine encore à ce stade à envisager une récession à double creux des grandes économies mondiales. « Les dirigeants seront obligés d'avoir des conversations
honnêtes et difficiles avec leurs parlementaires et leurs citoyens pour expliquer leurs actions. Plus ils attendront et plus leurs options seront limitées, plus elles seront difficiles à
appliquer et plus elles seront onéreuses ».
En 2008, aucun pays ne pouvait prévoir la crise financière et ensuite économique qui a secoué le monde. « Les dirigeants ne peuvent invoquer cette excuse
aujourd'hui », a martelé Robert Zoellick. D'emblée, il a reconnu la marge de manœuvre réduite pour les dirigeants. En effet, les pays en développement n'ont plus les moyens de résister à un
nouveau choc et pourraient ainsi voir leurs activités décroître, les prix de leurs actifs diminuer et leurs prêts improductifs augmenter. « Compte tenu de ces pressions et de ces perspectives,
nous devons anticiper la montée éventuelle des protectionnismes, les politiques du « chacun pour soi » et le risque de repli populiste », s'en est-il alarmé.
Laurent Essolomwa