Créé le 19-10-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le MERCREDI 19-10-2011 à 11 h35 | AFRIQUE REDACTION PAR : LA PROSPERITE
Directeur dans une résidence pour Ainés à Montréal, Propriétaire- Gérant de la société KBR groupe et étudiant en troisième cycle en Santé Publique, M. Kitoko Lubula Lawrence est également Président de la Chambre de Commerce Canada- Congo/Rdc. C’est en cette dernière qualité qu’il a bien voulu accorder une interview à La Prospérité, en ce moment particulier de l’effervescence électorale. Un moment qui ne l’effraie nullement, d’autant plus qu’il se prépare, après la tenue de ces scrutins, à effectuer une mission économique à Kinshasa avec les investisseurs canadiens et la diaspora congolaise qui souhaitent investir au Congo. A court terme, a-t-il affirmé, l’objectif de la Chambre de Commerce Canada- Congo/Rdc est de faire de la communauté congolaise, une communauté forte au Canada par une approche entrepreneuriale car, croit-il, l’entreprenariat peut être un des leviers de l’intégration socio-économique. A long terme, M. Kitoko et la Chambre de Commerce Canada- Congo/Rdc veulent contribuer à la reconstruction et au changement du Congo via les expertises ses membres.
Cette interview est un tout. Il se veut un engagement face à l’avenir. Mais également, un appel à la communauté congolaise du Canada en vue de la prise de conscience des enjeux réels auxquels la RD. Congo est actuellement confrontée. La Prospérité : Bonjour M. Kitoko Lubula Lawrence. Vous êtes aujourd’hui l’un des responsables de la Chambre de Commerce Canada- Congo/Rdc. Quelles sont vos fonctions et comment la chambre est-elle structurée, pour son meilleur fonctionnement ? Quel est son statut juridique ? Kitoko Lubula Lawrence : Bonjour M. Ngoyi. Merci de l’opportunité que vous nous donnez. La chambre de commerce congolaise est une organisation sans but lucratif de droit canadien, nous sommes reconnus par corporation Canada et notre mission est pancanadienne. La chambre de commerce a une structure traditionnelle des organisations à but non lucratif. Toutefois, nous avons tenu d’avoir un conseil d’administration composé que de personnes qui ont une origine congolaise ou qu’elles sont congolaises. Je suis le président ; Laurence Sabiti est la vice-présidente et responsable des jeunes entrepreneurs ; Faustino Mukandila est le trésorier et responsable des Relations publiques ; Katuala Bitshilualua est Responsable des femmes entrepreneurs et Sandrine Lutimba est Secrétaire et responsable de membership. La Pros. : Cette Chambre de Commerce Canada-Congo/Rdc existe depuis combien de temps et quels sont ses objectifs à court, moyen et long terme ? KLL : Nos premières activités ont été commencées en 2009. Nous avons commencé à travailler sous le nom de KITUMAYINI (qui veut dire espoir en Swahili) dans le but d’éviter les éventuels conflits car il existait une chambre de commerce zaïroise au Canada qui est inactive sur le terrain. Nous travaillons sous le nom de la chambre de commerce congolaise depuis mars 2011. Notre objectif à court terme est de faire de la communauté congolaise, une communauté forte au Canada par une approche entrepreneuriale car nous croyons que l’entreprenariat peut être un des leviers de l’intégration socio-économique. A long terme, nous voulons contribuer à la reconstruction et au changement du Congo via les expertises de nos membres. La Pros. : Concrètement, qu’a-t-elle déjà fait en RD. Congo, pour matérialiser ses objectifs ? Vous avez un petit bilan de ses réalisations ?
KLL : Actuellement, nous n’avons pas encore d’activités majeures au pays. Toutefois, nous faisons de la promotion des artistes peintres et sculpteurs congolais tels que Païs, Lukoki, Bonkoko et d’autres à travers l’un de nos membres l’Otentik Art. Nous sommes également en contact avec des entrepreneurs congolais à la recherche des investissements, tel que CIDS (www.cidsafrica.com) ou encore Madame Kabaselle Milolo, cette dernière a un terrain de 18 milles hectares à Demba, dans le Kasaï- Occidental. Après les élections, nous comptons réaliser une mission économique au Congo avec les investisseurs canadiens et de la diaspora qui souhaitent investir au Congo. La Pros. : Y a-t-il des hommes d’affaires canadiens désireux d’investir dans le commerce au Congo alors que certains parlent de plus en plus de la détérioration du climat des affaires ? Qu’avez-vous fait, pour les convaincre ? Ils sont combien ? Ils font quoi, exactement? KLL : C’est vrai que le rapport de Doing business 2010 classe le Congo à la cent quarante sixième place pour débuter un business. Là où nous sommes, nous ne pouvons que remonter la pente avec le concours de tous les acteurs congolais. Je pense que c’est le rôle de l’Etat et de tout un chacun de travailler à son niveau pour imprimer le changement. A notre niveau, nous n’avons pas eu trop de difficultés à convaincre nos partenaires car les investisseurs canadiens sont déjà au Congo dans divers secteurs et nos politiciens, tous partis confondus, vendent bien le Congo, en commençant par Etienne Tshisekedi à Vital Kamerhe, sans oublier Oscar Kashala. Pour ce qui est du nombre d’investisseurs, je pense qu’il serait prématuré d’avancer le nombre car certains attendent notre mission économique. La Pros. : A propos du commerce, quels sont les secteurs qui intéressent le plus les opérateurs économiques canadiens au Congo-Kinshasa ? Et, pour quelles raisons ? KLL : Le secteur de l’énergie et minier en particulier, constituent les principales industries dans lesquelles les Canadiens investissent au Congo. Les entreprises canadiennes mènent des opérations dans plusieurs pays africains et 92 % de ces investissements sont essentiellement concentrés dans 8 pays, notamment l’Afrique du Sud (25 %), la République Démocratique du Congo (17 %), Madagascar (13 %), la Zambie (10 %), la Tanzanie (9 %), le Ghana (6,5 %), le Burkina Faso (4,7 %) et la Mauritanie (3 %). La présence marquée des entreprises minières canadiennes au Congo, correspond aux programmes de libéralisation du secteur entrepris par la Banque Mondiale qui a défini le secteur extractif comme moteur principal du développement pour de nombreux pays. La Pros. : Le moment du déploiement de vos activités est-il bien choisi avec les élections de novembre prochain en RD. Congo ? KLL : En soi, les élections n’influencent pas nos activités car nous sommes une organisation apolitique de droit canadien et basée au Canada mais nous suivions le déroulement des élections avec la plus grande des attentions et nous espérons que nous allons connaître des élections saines et démocratiques. La Pros. : Quelles sont les perspectives qui fondent votre espoir en l’avenir du commerce entre les canadiens et les congolais ?
KLL : Notre espoir se base sur la potentialité que le Congo représente en termes de retour sur un investissement. Un des objectifs à long terme est de contribuer à
la reconstruction et au changement du Congo via les expertises de nos membres. Nous comptons avoir un bureau permanent à Kinshasa en 2012. La Pros. : Sur place, à Kinshasa, pour avoir accès aux
facilités, entretenez-vous des relations d’affaires avec la Fédération des entreprises du Congo, l’Association Nationale des Entreprises Publiques transformées ou avec les Petites et Moyennes
Entreprises ? Ou bien, vous traitez directement avec le gouvernement congolais ? KLL : Nous avons manifesté notre souhait de vouloir travailler avec la Fédération des Entreprises du Congo (FEC)
et avec l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), nous sommes en attente de leurs réponses. La Pros. : Si je vous comprends bien, la Chambre de Commerce n’est qu’une
activité secondaire. Quelle est votre propre activité principale au Canada ? KLL : En dehors de la chambre de commerce, je suis Directeur dans une résidence pour Ainés à Montréal, propriétaire-
Gérant de la société KBR groupe et étudiant en troisième cycle en santé publique. La Pros. : A un certain moment, vous avez été à l’UREC de Kashala. Qu’en est-il de vos activités politiques
visant la reconstruction du Congo ? Vous y avez mis une sourdine ? Et, après ? KLL : La reconstruction du Congo n’est pas la prérogative des politiciens. Tout Congolais qui aime son pays a le
droit d’apporter sa pierre à l’édifice. Aujourd’hui, c’est au sein de la chambre de commerce que je suis occupé à faire ma part. Oui, j’ai eu à collaborer avec Kashala dès 2009 à 2011 au sein de
l’UREC en tant que Secrétaire Général de l’entité du Québec et Secrétaire adjoint de l’Amérique du Nord. Pour moi, lorsqu’on fait la politique c’est pour gouverner ou être dans un mouvement qui
est au pouvoir car les changements ne peuvent être apportés que par les personnes qui sont ou qui ont le pouvoir. Le refus de l’UREC d’avoir une base forte au Congo m’a poussé à quitter le bateau
car en 2009, je croyais faire parti d’un mouvement qui allait apporter le changement car Kashala avait un Boulevard devant lui pour préparer et gagner les élections de 2011. En Effet, Gizenga du
PALU, Nzanga de l’UDEMO faisaient partis de l’AMP et Jean-Pierre Bemba en prison. Donc parmi les cinq premiers lors des élections de 2006, Kashala était l’opposant direct de Kabila car Tshisekedi
était malade, Kengo n’avait pas encore d’ambitions présidentielles et Kamerhe écrivait son livre, malgré cela, nous nous sommes embourbés en dehors du pays en multipliant les fédérations. Je n’ai
pas abandonné la politique car tout est sujet à être politisé et je suis encore jeune. Propos recueillis par Marcel Ngoyi
Marcel Ngoyi