Créé le 26-10-2011 à 05 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mercredi 26-10-2011 à 12 h55 | AFRIQUE REDACTION PAR : LE PALMARES
C'est à peine perceptible. Mais les observateurs avertis de la scène politique congolaise ont perçu, avec beaucoup d'intérêt, la note discordante émise par le
vice-président de la CENI. Le ton n'était ni à la polémique ni au manque de solidarité. Il s'est juste limité à prendre les allures d'une mise en garde dans les normes.
N'empêche. Le problème de fond est posé. Ngoy Mulunda, puisant sans doute dans sa foi chrétienne, est sûr de déplacer la montagne le 28 novembre 2011. Mais juste
dans son dos, Jacques Ndjoli doute un peu de l'efficacité de ce forcing. Les élections ne sont pas une question de foi. Elles constituent une matière éminemment charnelle, parce que faite du
concret. A savoir les données techniques, les problèmes logistiques et la manipulation des chiffres. Pas de place en tout cas au subjectivisme des croyants.
Dans une déclaration relayée par notre confrère belge «Le Soir», le vice-président de la CENI prévient : “Il ne faut pas momifier la date du 28 novembre ...
»
La mise en garde est claire et n'appelle aucun commentaire. A moins que l'on ne comprenne pas que l'ex-sénateur du MLC aujourd'hui au bureau de la CENI laisse
sous-entendre clairement la possibilité d'un report dans l'organisation des élections.
Mais à qui Jacques Ndjoli s'adresse-t-il?
De toute vraisemblance à tous ceux qui veulent faire du 28 novembre une date fétiche. Ils sont nombreux et se recrutent à la fois au sein de là Majorité
présidentielle que de l'Opposition. Ils sont nombreux ceux qui croient qu'en cas de report, le ciel va tomber sur la tête des Congolais.
Au-delà de la cible relevant du domaine général, il est intéressant de noter que la mise en garde de Jacques Ndjoli prend le contre-pied de son président. En effet,
dans toutes ses déclarations, Ngo9 Mulunda ne fait que momifier la date du 28 nOvembre. Pour lui, il est impossible que cette échéance glisse entre les mains des membres du bureau de la CENI. A
entendre le pasteur-président, on sent que le lundi 28 novembre ça va passer ou casser.
L'ex-patron du PAREC s'étant même permis de caricaturer sa détermination en déclarant que s'il faut que la population transporte le matériel électoral sur la tête
vers les différents bureaux de vote, la CENI n'hésiterait pas.
Pessimisme
Sur le terrain, cependant, la réalité semble prendre le parti de Jacques Ndjoli. Les 90 mille kits annoncés avec pompe pour le week-end dernier, se font toujours
attendre. Bien d'obstacles techniques et logistiques jonchent le terrain. Au point que le très crédible Centre Carter a suggéré un report concerté des élections.
Jacques Ndjoli serait-il convaincu que son président se rue contre les aiguillons? A-t-il voulu, par sa petite note discordante, prévenir l'opinion publique sur le
profond malaise qui couve au sein de la CENI?
Toujours est-il que des voix de plus clairvoyantes se sont élevées le week-end dernier en vue de tirer la sonnette d'alarme. S'inscrivant au nombre de ces voix,
l'UNC a demandé à la CENI de ne pas mettre la classe, politique devant le fait accompli en cas de report. “ C'est maintenant le moment pour le bureau du pasteur Mulunda de convoquer la classe
politique, le président” sortant ainsi que les représentants de la Communauté internationale, pour redéfinir le processus électoral “, a déclaré ce parti. Il n'y a aucun doute que sur la base des
données disponibles, le pessimisme commence à gagner les plus perspicaces parmi nous quant au maintient de la date butoir du 28 novembre.
LP