Créé le 07-11-2011 à 10 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 07-11-2011 à 11H 40 | AFRIQUEREDACTION PAR : LES DESPECHES DE BRAZZAVILLE
Des organisations de défense de la liberté de la presse craignent que la situation devienne rapidement incontrôlable et que les professionnels de l'information ne
parviennent plus à faire leur travail en toute sécurité et liberté.
Reporters sans frontières (RSF) et Journaliste en danger (JED) ont invité le vice-Premier ministre de l'Intérieur, Adolphe Lumanu, à tout mettre en œuvre pour
que
les professionnels des médias fassent leur travail sans être pris pour cibles. Dans une lettre adressée à l'autorité congolaise, ces deux organisations de défense
de la liberté de la presse ont relevé plusieurs cas de violences contre les journalistes depuis le lancement de la campagne électorale.
RSF et JED ont exprimé leur profonde inquiétude face à la multiplication des violences à l'encontre des journalistes et des médias congolais survenues ces derniers
jours. « Tout au long de l'année déjà, à l'approche de l'élection présidentielle, l'atmosphère a été peu favorable à un travail serein des médias. Depuis le mois d'août notamment et plus encore
depuis le lancement officiel de la campagne électorale fin octobre, les atteintes directes et indirectes contre les médias et les professionnels de l'information se sont multipliées », ont noté
les ONG.
Les deux organisations se disent tout aussi préoccupées par le comportement de certains militants et sympathisants politiques qui ont pris l'habitude, dans l'est du
pays, de se rendre directement au domicile des journalistes ou dans les rédactions. Cette pratique, relèvent RSF et JED, trouble l'organisation ainsi que le bon fonctionnement de la profession et
tend également à instaurer un climat de peur au sein des reporters qui craignent des dérapages, des menaces et des attaques physiques.
RSF et JED citent notamment neuf cas enregistrés dans l'ensemble des provinces dont celui d'Odon Mwamba, reporter pour le journal privé La Grogne, arrêté par la
police de Lubumbashi le 23 octobre. Il a été retenu pendant 72 heures pour « imputation dommageable » au sujet d'un article non paru relatant les possibles relations de l'abbé Twité avec une
fille de la région. Il devrait être présenté au parquet prochainement.
Fouilles et confiscation de matériel sont légion
Le 24 octobre, poursuit la lettre, la chaîne de télévision privée Congo Media Channel (CMC TV), propriété de Kudura Kasongo, membre de l'opposition, a été expulsée
de ses locaux dans la commune de la Gombe, à Kinshasa, par des forces de police qui ont jeté leur matériel par la fenêtre au prétexte que le propriétaire ne désirait plus de locataires dans
l'immeuble. Elle note que CMC TV a cependant été le seul locataire expulsé.
Deux jours plus tard, deux journalistes stagiaires de Radio Okapi, Mireille Kanzoka et Tania Mulenda, ont été interpellées en marge d'une manifestation d'un parti
politique de l'opposition qu'elles couvraient dans la commune de Kasa-Vubu. Elles ont subi fouille, confiscation de matériel et menaces avant d'être relâchées.
Le 28 octobre, Serge Kayeye, cameraman pour Radio Mont Carmel Télévision, a été interpellé par des agents de police à Dibindi, alors qu'il effectuait un reportage
sur la campagne électorale. Il n'a été relâché qu'au bout de quelques heures après avoir vu sa caméra confisquée. Le même jour, lors d'une manifestation organisée à Kinshasa par les journalistes
de CMC TV pour exprimer leur mécontentement face à l'expulsion dont ils ont été victimes, Guy-Roger Tshitenge, journaliste de la chaîne, a été interpellé et détenu pendant trois heures avant
d'être relâché. Sa collègue Nathalie Kalombo a, quant à elle, été passée à tabac par la police venue réprimer violemment la manifestation.
Toujours selon la lettre de ces deux organisations, le 29 octobre, Pierre Tshishiku, cameraman de la Radio Lisanga Television a été interpellé par la police à Muya
pendant qu'il filmait des manifestations de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Il est à l'heure actuelle toujours en détention. À Uvira, renchérit-elle, un animateur de radio
est actuellement contraint à la clandestinité depuis qu'un membre d'un parti d'opposition a tenu des propos à l'antenne qui ont déplu aux autorités locales. Le journaliste craint d'être
arrêté.
Le 31 octobre, dans le Rutshuru, un jeune journaliste de la radio communautaire Ushirika (Racou FM), a été enlevé par des hommes armés, vraisemblablement parce
qu'il portait sur lui des photos de candidats de l'opposition à la députation nationale. Il n'a toujours pas été libéré.