Le Rwanda a remis à la RDC 81 365 Kg de minerais de cassitérite de coltan et de wolframite, jeudi 3 novembre. Ces minerais, en provenance du Nord-Kivu, ont été introduits frauduleusement au Rwanda depuis te mois d’avril avant d’être saisis par les services de sécurité de ce pays. La cérémonie de remise s’est déroulée à la frontière entre les deux pays appelée “la petite barrière” en présence des autorités rwandaises et congolaises.
Selon le ministre provincial des mines du Nord-Kivu, Nason Kubuya Ndoole, l’action du gouvernement rwandais prouve sa volonté à appuyer les efforts du gouvernement congolais dans l’instauration de traçabilité des minerais dans la région.
Il a expliqué qu’il appartient au gouvernement central de décider de la destination et du sort de ces minerais.
Le ministre rwandais des ressources naturelles, Kamanzi Stanislas, a dit souhaiter que le commerce des minerais et des autres ressources naturelles au Rwanda et en RDC soit régulé.
“Nous devrions nous assurer que toute pratique susceptible de fragiliser le secteur minier dans nos pays soient éliminés avec le concours de nos populations respectives,” a-t-il ajouté.
Au cours de cette cérémonie, les représentants de ces deux pays ont signé un accord sur le contrôle transfrontalier pour endiguer la fraude minière.
Par ailleurs, quarante-deux colis de minerais de 50 kg chacun, ont été interceptés à la grande barrière par la police des frontières congolaise le même jour.

Lubumbashi : 30 tonnes de cassitérite saisies
La brigade minière de la police du Katanga a saisi 30 tonnes de cassitérite, dimanche 9 octobre, sur la route Lubumbashi/Kasumbalesa. Selon le commandant de cette unité de la police, le colonel Félicien Ilunga, le propriétaire de cette cargaison a déclaré aux contrôleurs avoir du cuivre pour échapper à la réglementation sur l’exportation de la cassitérite. Le commerce de ce minerai est soumis à des règles de traçabilité et d’étiquetage.
Le commissaire supérieur adjoint chargé des opérations au sein de la brigade minière de la police explique que les autorités provinciales ont pris des mesures pour assurer la traçabilité dés minerais, stannifères (qui contiennent de l’étain) depuis leur extraction jusqu’à leur exportation.
“Si nous continuons à exporter les minerais dont l’origine n’est pas clairement connue, notre pays risque de subir un embargo avec tout ce qui peut y avoir comme conséquences sur le plan économique et social,” indique-t-il.
Le président américain, Barack Obama a promulgué en juillet 2010 la loi Dodd Frank. Une disposition de cette loi exige la traçabilité des tous les minerais qui proviennent de la RDC et veut que ces minerais soient certifiés pour éviter le commerce des minerais de sang.
Bien qu’elle n’entre en vigueur qu’au 1er janvier 2012, les utilisateurs finaux des minerais de la RDC ont décrété, depuis le début du mois d’avril, une sorte d’embargo contre les minerais non certifiés qui sortent du pays.
Expliquant que ces minerais prennent parfois jusqu’à neuf mois pour arriver à destination, les acheteurs refusent dores et déjà de les acheter de peur qu’ils n’arrivent à destination en janvier 2012 quand la loi sera déjà en vigueur.