Créé le 09-11-2011 à 11 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |   ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le mercredi 09-11-2011 à  11H20 | AFRIQUEREDACTION PAR :OBSERVATEUR

Et s'en prend à Ngoy Mulunda d'avoir réussi son pari. Le président national de l'UDPS a jeté le pavé dans la marre avec une suite de décisions qui laissent même les radicaux des tshisekedistes perplexes. Etienne Tshisekedi, en direct au téléphone à la Radio télévision Lisanga (RLTV), s'est proclamé président de la République suivant la logique selon laquelle c'est lui qui a la majorité aujourd'hui. Pour justifier sa majorité, il a déclaré que Joseph Kabila n'a plus de majorité, parce que certains de ses collaborateurs les plus en vue l'on quitté. Ils sont avec lui le jour, la nuit ils sont à l'UDPS. Il a cité nommément le ministre de l'Information, Lambert Mende Omalanga, et le président de l'Assemblée nationale et secrétaire général du PPRD, Evariste Boshab.

 

Le leader de l'UDPS - on se croirait dans une pièce de théâtre - a demandé aux militants de son parti politique (qu'il appelle " peuple "), de traquer les policiers, les suivre dans leurs domiciles respectifs et les corriger devant leurs femmes et leurs enfants. L'UDPS nous ramène à la triste époque du parti-Etat. Puisque dans la compréhension de Etienne Tshisekedi, l'UDPS est la " nation congolaise organisée politiquement ", tous ceux qui dérangent, critiquent l'UDPS doivent être corrigés.

On nous dit que Tshisekedi serait le père de la démocratie en RDC. Il y a de quoi mettre tout cela en doute lorsqu'on entend Tshisekedi dire qu'il a désormais la majorité et qu'on n'a pas besoin d'attendre les élections pour jouir de cette majorité. Par quel moyen a-t-il obtenu cette majorité ? Il y a de quoi inquiéter les vrais démocrates. Et le leader de l'UDPS a dit pire que se donner la majorité. Il a demandé à ses militants de se comporter comme une majorité et de corriger la minorité, non pas en la protégeant, mais en la traquant jusqu'à leur dernière retranchement. " N'ayez plus peur, c'est vous qui avez la majorité, ne vous laissez plus impressionner par la minorité, vous avez le droit de la corriger ".

C'est dans ce même ordre d'idée qu'il a donné un ultimatum au gouvernement de libérer tous les opposants actuellement en prison. Passé ce mardi (aujourd'hui), il demande à la population d'investir la rue et de casser toutes les prisons du pays. En sa qualité de président de la République autoproclamé, il a demandé à l'animateur de l'émission de donner à tout le monde son contact téléphonique pour qu'on puisse l'appeler chaque fois qu'il y aura un problème à résoudre.

Proclamant une chose et son contraire, le leader de l'UDPS tout en se disant président de la République qui n'a plus besoin d'attendre les élections, il a déclaré qu'il va lui-même conduire le processus électoral. Il a saisi l'occasion pour promettre toutes les misères du monde au pasteur Daniel Ngoy Mulunda, président de la CENI.

Cette déclaration qui témoigne toute la haine que le président de l'UDPS a pour Daniel Ngoy Mulunda, en sa qualité de président de la CENI. Les observateurs tant nationaux qu'internationaux veulent bien savoir pourquoi Etienne Tshisekedi en veut-il à mort au président de la CENI ? La haine contre le président de la CENI qui n'a aucun problème personnel avec Tshisekedi, est en fait la haine du leader de l'UDPS contre les élections. Tshisekedi est très embêté que la tenue des élections devienne irréversible. Son souhait le plus ardent était que ces élections ne se tiennent pas. Il a sillonné le monde pour convaincre les partenaires que les élections sont impossibles. Car, si elles se tiennent, elles ne seront ni démocratiques ni transparentes ni apaisées. Tshisekedi ne pardonne pas à Ngoy Mulunda de lui avoir apporté un démenti cinglant.

Les partenaires internationaux qui travaillent en parfaite collaboration avec la CENI, sont convaincus que la RDC va pour des élections démocratiques, transparentes et … l'apaisé, ne dépend pas de la CENI qui a mis du sien pur que les élections transparentes et démocratiques apportent l'apaisement.

Il est clair que pour Tshisekedi, il n'y aura d'élections apaisées que celles qui le donneraient vainqueur. En cas de la victoire d'une autre personne, le pays va devenir ingouvernable. L'UDPS et son leader sont dans la contestation sachant qu'ils ne pourront pas gagner ces élections. Tshisekedi a peur de voir son mythe tomber démocratiquement. Pour ce faire, il est prêt à mettre du feu aux poudres. Que la RDC s'embrase, ce n'est pas son affaire ? Ce qui compte, c'est de garder intact son mythe en empêchant que les élections se tiennent.

Lorsqu'il y a des gens qui comparent Tshisekedi à Mandela, c'est vraiment faire injure à cet homme, Mandela, qui s'est sacrifié pour la RSA. Malgré tout ce sacrifice, non seulement il a pardonné à tous ses bourreaux en permettant que son pays deviennent " la nation arc-en-ciel ", mais aussi il ne s'est éternisé au pouvoir. Il n'a pas dit comme Tshisekedi : " Je n'ai pas passé trente ans de combat pour laisser la place aux autres ".

Mandela, est un sage qui vieillit dans la sagesse. C'est tout le contraire de Tshisekedi qui vieillit en développement la haine et les attitudes de pyromanes. Sans honte, il refuse de signer le code de bonne conduite confirmant ainsi sa qualité de pyromane. Il refuse de signer l'acte d'engagement pour des élections apaisées parce qu'il est incapable d'accepter la défaite évidente pour lui. Malheureusement, le leader de l'UDPS confond les époques. Aujourd'hui, sa stratégie est de se trouver une voie de sortie se trouvant une raison de ne pas participer aux élections en ayant un bouc- émissaire qu'il accuserait de l'avoir empêché de participer aux élections. L'occasion sera donnée à Tshisekedi d'aller jusqu'au bout de son mythe. Dans le cas contraire, il répondra de ses actes devant l'opinion et la justice.

En attendant, il ne rate aucune occasion pour massacrer son mythe qui lui servait jusqu'ici de carapace. De précieux carapace dans cet environnement où il n'est pas rare de voir des hommes politiques de premier plan passé du rêve au délire. Toujours pour leur grand malheur et pour le bien de ce pays.

Dieudonné Tusamba