Incendies, coups et blessures ! Les élections en RDC, la poudrière...

Dans les villes, comme Kinshasa, Lubum, Mbuji-Mayi, Goma, Kindu, des actes d'intolérance se multiplient avec notamment la destruction des affiches de certains candidats, des discours incendiaires, des messages violents et parfois haineux prononcés par certains acteurs politiques.
Les actes de violences enregistrés par ci et par là inquiètent aussi bien les R-dCongolais que les partenaires étrangers. Alors qu'elle «est qu'à ses débuts, nul ne s'explique qu'elle soit marquée par autant de violence gratuite. Lundi 7 novembre, il y a eu plusieurs blessés à Lubumbashi à la suite des échauffourées entre les militants de l'UDPS et ceux du PPRD. Alors que d'autres incidents ont opposé, le 5 novembre, les mêmes militants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d'Etienne Tshisekedi wa Mulumba à ceux de l'Union nationale des fédéralistes du Congo (UNAFEC) de Kyungu wa Kumuanza. Bilan: une vingtaine de personnes blessées dont huit grièvement lors des affrontements à Lubumbashi. Malgré l'appel au calme lancé par le gouverneur Moïse Katumbi Chapwe, les deux partis semblent prêts à en découdre de nouveau. Ces affrontements ont causé d'importants dégâts matériels dans la ville de Lubumbashi, laisse entendre le ministre provincial de l'Intérieur, Jean-Marie Dikanga Kazadi. Qui précise que toutes les dispositions sécuritaires sont mises en place afin d'éviter à l'avenir des accrochages et surtout de favoriser une campagne électorale apaisée dans la province du Katanga. Des affrontements ont été aussi signalés, dimanche 6 novembre, à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu après la disparition, vendredi 4 novembre, du chanteur Fabrice Munfiritsa. Une vive tension a régné dans cette ville.

Où les proches de l'artiste qui manifestaient, ont été rapidement rejoints par de nombreux habitants de Goma. Durant la journée, des centaines de jeunes ont barricadé les routes et brûlé des pneus pour demander aux autorités de retrouver Fabrice Munfiritsa, menaçant de boycotter les élections. Le calme est revenu dans la soirée à Goma. Ce chanteur a été retrouvé à 3 heures du matin, lundi 7 novembre, dans un quartier périphérique de Mugunga sur la route de Sake, située à 27 Km de Goma. Selon des témoignages recoupés, il a été retrouvé abandonné dans la brousse, mains liées et yeux bandés. L'artiste paraissait avoir subi des sévices corporels. Les autorités de Goma l'ont acheminé dans un centre médical pour des soins.

INTOLÉRANCE.

Selon ses proches, Fabrice Munfiritsa qui serfait proche de FUNC de Vital Kamerhe, s'apprêtait à éditer un album en swahili pour la campagne électorale de son leader. À Kindu au Maniema, les sièges du candidat indépendant Alexis Thambwe Mwamba et du candidat Adolphe Ndokili du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), pourtant tous deux membres de la Majorité présidentielle, ont été incendiés, dimanche 6 novembre dans la soirée, au quartier Lumbulumbu. Bilan: des dégâts matériels importants. Adolphe Ndokili accuse les sympathisants d'Alexis Thambwe Mwamba, ministre des Affaires étrangères, d'être les auteurs de l'incendie de sa permanence de campagne. Il explique que c'est suite à l'intolérance des sympathisants de Thambwe Mwamba depuis le début de la campagne électorale, le 28 novembre. Il les accuse notamment de se livrer à la provocation et d'installer leurs sièges de campagne à côté des ceux du PPRD. Thambwe Mwamba rejette ces accusations et pointe du doigt les militants de Ndokili d'être les auteurs de l'incendie. Il s'agirait de vengeance. Enfin, les deux candidats à la députation nationale ont appelé leurs partisans au calme et au respect du code de bonne conduite de la CÉNI dont la Majorité présidentielle est signataire.

Ce n'est pas tout. Le 28 octobre, le jour même du lancement officiel de la campagne électorale, des affrontements entre les militants de l'UDPS et ceux du PPRD à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï oriental. Bilan : 1 mort et d'importants dégâts matériels, notamment des véhicules et des résidences brûlés et saccagés. Dans ce contexte, l'Union africaine appelle les candidats à accepter les résultats des urnes. Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), le Gabonais Jean Ping, a appelé dimanche 6 novembre, les candidats à la présidentielle et aux législatives à accepter les résultats des urnes. En séjour à Kinshasa, il a rappelé que l'UA suit de très près l'évolution du processus électoral en R-dC. «Nous pensons que les élections ici, comme partout ailleurs en Afrique, devraient se dérouler dans le calme et la sérénité. Il y a un fauteuil, il y aura donc nécessairement un seul vainqueur. Et, il faudra que la règle du jeu s'applique, c'ést-à-dire que ceux qui ne pourront pas accéder, cette fois-ci, à la présidence de la République, puissent accepter les résultats des urnes, quels qu'ils soient». L'UA envisage de déployer une mission d'observation électorale en R-dC, ce qui justifie la présence d'une mission à Kinshasa.

                                                                                                   Alain DIAVITA