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Channel: AFRIQUE REDACTION . L'information en continu ! Afrique au cœur de l’actualité...Infos News sur la RDC, les brèves de la dernière minute. Synthèse sur l’actu internationale. rdcongo-kinshasa, Nord et Sud KIVU, Kinshasa, Bas Congo, Dongo, Equateur, Maniema, Lubumbashi, les deux Kasai. Rédacteur en Chef : BONGOS Roger
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Les ONG s'inquiètent de la situation des enfants travaillant pour la survie familiale

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Le travail des enfants est devenu une pratique courante à Kinshasa comme en provinces. Pourtant, selon la loi rdcongolaise, un mineur n'a pas droit au travail. Mais dans plusieurs familles, ce sont les enfants qui ont désormais la charge de leurs parents.
En quête de survie, ils s'adonnent aux petits métiers ou se muent carrément en vendeurs ambulants et prennent d'assaut les bâtiments publics , les grandes artères, les marchés et autres sites fréquentés. Issus en majorité de familles pauvres, ils viennent des coins les plus reculés de la capitale. Vêtements et chaussures usés, marchandises à la main, des centaines d'enfants quittent le domicile familial dans la matinée en direction du centre-ville, et particulièrement des marchés de la capitale. Ils viennent pour la plupart des communes populeuses de Kimbanseke, Kinsenso, Masina... Leur objectif : trouver de quoi nourrir leurs familles. Porteurs, courtiers, cireurs, esthéticiens (Bana vernis), marchands ambulants et surtout vendeurs d'«eau pure» et de sachets, ils se livrent à ces petits métiers et à d'autres activités lucratives pour subvenir aux besoins de leurs foyers. Ils sont présents pour vendre des marchandises ou pour rendre des services à vil prix. Le plus souvent, ils font la vaisselle, la lessive, puissent de l'eau ou se muent en garçons de course.

PLUS DE GÊNE

Confondues parmi les adultes, ils n'ont plus de complexes face à des concurrents aguerris et musclés. Leur survie en dépend. Dans cette jungle où triomphe la loi du plus fort, ils n'ont pas de choix. Leur revenu quotidien varie entre 3,000 et 5.000 Fc, Soit l'équivalent de 3 à 6 dollars. Bric Bwana, 14 ans, est l'aîné d'une famille de 6 enfants, résident à Kingasani, un quartier chaud de la commune de Kimbanseke. Après le décès de son père, il est devenu le poumon du foyer. «Ma mère n'était plus en mesure de nous scolariser, raconte- t-il. Je me suis trouvé dans l'obligation d'arrêter mes études en 3èrne année primaire pour me lancer dans la vente de sachets au marché central de Kinshasa, comme bon nombre d'enfants de mon âge. Dès lors, c'est moi qui prends désormais en charge ma mère et mes cinq frères». L'histoire d'Eric Bwana se confond curieusement à celle d'Henri Mujinga, âgé lui aussi de 14 ans. «Je suis cireur à l'Université pédagogique nationale (UPN), nous confie-t-il. J'habite avec ma mère et mes frères à Binza Delvaux, dans la commune de Ngaliema. Je n'étudie plus depuis que mes parents ont divorcé. J'ai dû interrompre mes études en 4èmC année primaire pour suppléer aux charges de ma famille. Mes clients me font confiance malgré mon jeune âge. Et mon job me rapporte 4.000 Pc par jour. J'ai une épargne qui correspond à mes besoins. Ma mère et mes frères trouvent aussi leur compte. Conscient de mes responsabilités, je jouis de ma liberté. Je n'accepte pas d'être au service de quelqu'un».

«Moi, j'ai 12 ans et j'habite Mikonga, se présente Merveille Buba, cireur au marché Gambela. Je suis troisième d'une famille de quatre enfant. Mon père est au chômage et ma mère doit s occuper de notre soeur cadette. Mes deux grands frères et moi travaillons pour que nos parents et notre petite soeur ne manquent de rien». Responsabilités. Fils d'un soldat, élève dans une école de la capitale, Martin B. vend des légumes aux étudiants de l'UPN. «Nous habitons la commune de Selembao, rapporte cet adolescent de 15 ans. Mon père et ma mère cultivent des légumes. Ils m'envoient chaque jour à l'UPN pour vendre nos produits aux étudiants qui comptent parmi nos clients. Cette activité nous rapporte des sous qui me ne permettent de payer mes frais scolaires ». Comme les garçons, les filles aussi prennent tôt les responsabilités. Orpheline, Olga Muyamba, 13 ans, est employée dans un restaurant au marché de l'UPN. «Mon employeuse, relate-t-elle, est une femme qui me confie chaque jour des tâches très difficiles : remplir de gros bidons d'eau, nettoyer des assiettes, faire des courses... C'est pénible, ce job. Mais, je n'ai pas le choix». Résident chez son oncle au quartier Camping, dans la commune de Selembao, Olga Muyamba tâche de subvenir aux besoins de sa famille. Sentinelle, l'oncle qui l'héberge avec son frère, ne gagne pas grand-chose. «Grâce à mes maigres revenus, reconnaît-elle, j'arrive quand même à trouver de quoi nourrir mon jeune frère et moi-même», Suppléer aux maigres ressources des parents. Confronté à une situation analogue, Placide Tshiombe, 11 ans est devenu esthéticien ambulant, communément appelé «Banc vernis». Fils unique, orphelin de père, il sillonne les rues de la capitale pour faire de la manucure et de la pédicure à longueur de journées afin de suppléer aux maigres ressources de sa mère qui est tresseuse des cheveux dans son quartier Masina sans fil. «Les ressources de ma mère servent à payer le loyer mensuel, moi je prends totalement en charge le repas quotidien», affirme avec amertume ce jeune orphelin qui aurait bien voulu être sur le banc de l'école pour préparer un avenir meilleur.

                                                                                                Anitha MASSANG


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