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Channel: AFRIQUE REDACTION . L'information en continu ! Afrique au cœur de l’actualité...Infos News sur la RDC, les brèves de la dernière minute. Synthèse sur l’actu internationale. rdcongo-kinshasa, Nord et Sud KIVU, Kinshasa, Bas Congo, Dongo, Equateur, Maniema, Lubumbashi, les deux Kasai. Rédacteur en Chef : BONGOS Roger
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Prof. Jacques Djoli : «Les élections se dérouleront le 28 novembre en un seul jour»

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La Commission électorale nationale indépendante, CENI, persiste et signe : les élections se dérouleront bel et bien le 28 novembre. «Il n’y a pas de date cachée», insiste le professeur Jacques Djoli, vice-président de la CENI, balayant d’un revers de la main toutes les rumeurs selon lesquelles les élections se dérouleront en deux ou trois jours. Des précisions de la CENI obtenues par le journal Le Potentiel au cours d’un entretien exclusif avec le vice-président de la CENI.

Le doute demeure encore dans les esprits de certaines personnes. Preuve, les rumeurs de ces derniers jours dans les milieux intéressés par la politique congolaise. Rumeurs faisant état de ce que la CENI se proposerait d’organiser les élections s’étalées sur plusieurs jours, à partir du 28 novembre. Une situation aux conséquences imprévisibles, tant sur le poids financier qu’au regard des impondérables inhérents à toute élection en Afrique.

On ne pouvait qu’approcher les responsables de la CENI pour avoir des précisions. Professeur Jacques Djoli, vice-président de la CENI, répond sans équivoque à cette préoccupation : «Les élections se dérouleront le 28 novembre 2011, tel qu’arrêté par le calendrier de la CENI rendu public. Les bureaux seront ouverts à 6 heures pour être fermés à 17 heures. Il n’y a pas de date cachée. Toutefois, si à 17 heures, il existe encore des personnes sur la ligne, le président du Bureau de vote prendra toutes les dispositions utiles pour les faire voter, en commençant par prendre la carte d’électeur de la dernière personne sur la ligne. Le reste n’est que supputation, des projections outre».

Et pourtant, ces personnes qui doutent encore de la capacité de la CENI à organiser les élections en un seul jour, se sont adonnées à certains calculs. Tenez.

Ces personnes relèvent que le temps que consommera un électeur par bureau de vote pour élire un candidat à la présidentielle et aux législatives est de 5 minutes. Pour autant que la journée électorale est de 12 heures, il y aurait 12 votants. Au total, estiment-elles, il y aura 144 votants par bureau de vote dans une journée électorale. S’il faudra multiplier ce nombre par les bureaux de votre, plus de 63.000, à raison de deux voire 3 urnes par bureau de vote, l’on atteindrait 18.144.000 votants dans l’hypothèse de 2 urnes par bureau, et 27.216.000 votants si l’on plaçait 3 urnes par bureau. Ainsi, on pourrait se retrouver avec près de 5 000 000 électeurs qui n’auraient pas voté.

LES PRECISIONS UTILES DE LA CENI

Chiffres et tableaux à l’appui, le vice-président de la CENI, professeur Jacques Djoli a tenu à apporter des précisons utiles pour lever toute équivoque ou des interprétations mal intentionnées.

«Au total nous disposons de 63.865 bureaux de vote. Pour la ville de Kinshasa, chaque bureau de vote recevra 380 électeurs et chacun passera 5 minutes. A l’intérieur, chaque bureau de vote accueillira 500 électeurs et disposera de 3 minutes. Il est important de retenir que ces minutes ne sont pas du tout statiques mais dynamiques. C’est-à-dire que les électeurs vont se suivre au fur et à mesure que le premier aura fait son entrée dans le bureau de vote. C’est un.

De deux. Les calculs sont faits sur base de 100% du taux de participation de 32.024.000 électeurs. C’est donc un travail planifié. Tout le monde votera le même jour.

En ce qui concerne les urnes, chaque bureau de vote à l’intérieur du pays disposera de 3 urnes au minimum, et au maximum, à Kinshasa, 5 urnes sont prévues pour chaque bureau de vote. Il s’agit des urnes tant pour la présidentielle que les législatives. La planification est faite de manière qu’il a été pris en compte les circonscriptions qui comptent plus de candidats. Je cite l’exemple de la commune de Kimbanseke, dans la sous-région de la Tshangu qui compte 1 221 bureaux de vote. Elle aura 4 884 urnes, soit 1 200 pour la présidentielle et 3 660 pour les législatives. Par contre, la commune de Lingwala compte 142 bureaux de vote avec 568 urnes dont 142 pour la présidentielle et la différence pour les législatives. Nous nous en tenons à un travail planifié pour que le calendrier de la CENI soit respecté et que tout le monde vote le même jour», a précisé le vice-président de la CENI.

UN PERSONNEL EXPERIMENTE

Les urnes ne suffisent pas. Encore faudra-t-il déployer tout le matériel électoral à temps pour que le 28 novembre tous les bureaux soient à même d’accueillir aux premières minutes les électeurs.

Le vice-président de la CENI se veut rassurant : «Nous demandons tant à la population congolaise qu’à nos partenaires extérieurs d’avoir leurs apaisements. La CENI dispose d’un personnel compétent depuis 2006. Ce personnel a réussi à emmagasiner une expérience à l’extérieur du pays. Aussi, au regard de la planification opérationnelle, tout sera prêt 48 heures avant le début du vote. L’on s’emploie maintenant à déployer le matériel non sensible, à savoir les urnes, les isoloirs, les kits. Presque au même moment, l’on se préoccupe du déploiement du matériel sensible : les bulletins de vote, les fiches de résultats. Le déploiement doit se terminer 48 heures avant l’ouverture des bureaux de vote. C’est-à-dire le 25 novembre au plus tard.

Tout ce travail s’appuie sur une architecture de la logistique avec 2 grandes aires de réception, à savoir Kinshasa et Lubumbashi. Ajouter à cela 15 autres : Kinshasa, Lubumbashi, Mbandaka, Gemena, Gbadolite, Kalemie, Kamina, Kisangani, Isiro, Bumba, Kananga, Mbuji-Mayi, Goma et Bukavu. Ces aires desservent 200 sites qui à leur tour vont desservir 63 865 bureaux de vote, en passant par 17 000 centres ou sites de vote».

Nonobstant toutes ces assurances, certains partis politiques pensent que la CENI est en train de tromper la population. Ils proposent une rencontre avec les 11 présidentiables afin d’éviter que la fracture politique s’élargisse entre la population, la CENI et la classe politique.

Le vice-président de la CENI est surpris par cette observation : «Je suis vraiment étonné d’entendre cela. La CENI, depuis le début, a institué un dialogue à travers le Forum. Depuis le mois de juillet, il existe un cadre de concertation avec les partis politiques et qui remonte même à l’élaboration du calendrier au mois d’avril, sanctionné par deux rencontres régulières par mois.

Il y a eu également deux rencontres au niveau de la Monusco, dernièrement à l’Hôtel Memling et au siège de la CENI lors du passage de Bill Richardson, coordonnateur américain de National democratic institute, NDI. Sans oublier des rencontres bilatérales à chaque fois qu’un candidat à la présidentielle vient signer le Code de bonne conduite.

Le problème essentiel est celui lié à l’élément confiance. Dans une société marquée par la méfiance, le mensonge, l’hypocrisie et la corruption,cet environnement pollué n’est pas susceptible de générer la confiance. Mais toutes les informations sont disponibles au niveau de la CENI pendant que chacun semble claustrer dans ses perceptions. C’est la conséquence de l’absence de profondeur des capacités de discuter. C’est la réalité».

PAS DE DEMOCRATIE DE PACOTILLE

Confiance? C’est le grand défi à relever par toutes les parties pour des élections crédibles et transparentes. A la CENI, l’on a bien pris la mesure et la dimension historique des élections 2011. Jacques Djoli ne se le cache pas : «Nous voulons, en ce qui concerne, la CENI, rassurer les uns et les autres que notre engagement reste le même : participer à l’organisation d’une élection qui doit s’intégrer dans un grand schéma de restauration de la légitimité des institutions, de la consolidation de la gouvernance démocratique qui sont aptes à générer un management national susceptible de casser le cycle de pauvreté, de mauvaise gouvernance, des conflits armés pour tendre vers un cycle vecteur de légitimité, d’efficacité et de développement durable. Ce qui passe par des élections».

Mieux que cela, le vice-président de la CENI ne s’inscrit pas dans le contexte d’une démocratie de pacotille. Il s’explique : «Le retard mis par les uns et les autres pour asseoir les outils de l’organisation de ces élections, à savoir la mise en place tardive de la CENI en juillet 2006 alors que la Constitution rendait caduque la CEI depuis 2006. La mise en place a été effectuée sur fond de tiraillement de ses bureaux en mars 2011, les options politiques d’organiser absolument les deux élections couplées avant le 6 décembre 2011, tous ces éléments ont été les conducteurs d’une organisation difficile d’une élection voulue apaisée par tout le monde. C’est à ce titre qu’il faut comprendre cette assertion que la démocratie n’est pas un événement mais un processus. Un processus qui exige tout simplement des procédures, des textes, mais aussi des acteurs qui intériorisent les textes, des partis politiques démocratiques . Souvent, nous avons affaire à d’anciens belligérants, ou des es croissances des partis-Etats, des partis politiques à essence politico-militaires, sur fond d’une nature paroissiale ou ethnique doublée d’une pauvreté qui transforme le marché politique à un lieu d’échange tee-shirt-Voix. Il est important que cette nation puisse dans son essence se dessiner un destin. Cette vision d’une république, donc une chose publique, démocratique qui se génère en tant qu’ensemble et qui s’est donné pour nous Congo. Si ce destin n’existe pas, on entre dans une forme de caricature et dans une démocratie de pacotille».

Rendez-vous est pris pour le 28 novembre 2011.


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