Créé le 11-11-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 11-11-2011 à 11H00| AFRIQUEREDACTION PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
La relance des secteurs productifs dont l'agriculture, l'élevage ou encore la pisciculture constitue l'un des thèmes centraux abordés par les candidats à la
présidentielle mais le monde rural, représentant huit électeurs sur dix, affirme ne pas être encore convaincu. Même assuré de son poids numérique écrasant, l'électorat paysan n'a jamais vraiment
réussi à peser sur l'échiquier politique car il ne s'est pas constitué en véritable force organisée, capable de devenir un interlocuteur incontournable des institutions du pays. Malgré tout, les
paysans ont tenu à rappeler aux candidats en lice qu'ils représentent près de 80% de l'électorat et que leur vote sera ainsi déterminant dans l'élection du futur président de la
République.
Le secteur agricole se meurt suite au déficit de vraies politiques en lieu et place des actions ponctuelles. «Nous pratiquons une agriculture traditionnelle
de subsistance qui génère peu de revenus décents. Nous continuons de pratiquer l'agriculture comme l'ont fait nos pères, les pères de nos pères : cultiver, manger avec sa petite famille, épuiser
toute la récolte de la saison et recommencer le même cycle. Pas d'économie, aucun tableau de prévisions, etc.», a déploré le président du Cadre de concertation nationale des producteurs agricoles
du Congo, Paluku Mivimba.
En dépit d'un regain manifeste d'attention des politiques, les retombées restent encore précaires. Par exemple, les paysans vouent un intérêt particulier à la
promulgation de la loi agricole. Au cours de la deuxième édition du Carrefour paysan, du 20 au 22 octobre dernier, 272 participants venus de tout le Congo ont partagé leurs expériences et
réaffirmé la nécessité d'élire des dirigeants capables de défendre leurs intérêts et l'agriculture dans toute sa diversité.
Faire vivre Maputo
L'accord conclu à Maputo, au Mozambique, contraint les États adhérents à réserver 10% de leur budget national au secteur agricole ; à harmoniser les différentes
lois du secteur ; à réhabiliter les centres de recherche agricole dans les provinces et les connecter aux dynamiques paysannes ; à renforcer la mécanisation agricole à tous les niveaux
(production, transformation, conservation) ; à faciliter l'octroi des titres fonciers aux producteurs agricoles et à faciliter l'accès aux intrants.
Au-delà, il faut aussi évoquer les démarches entreprises par les paysans pour obtenir l'amendement de la loi foncière en faveur des agriculteurs familiaux, le
développement d'un nouveau type de relation entre les élus et les agriculteurs fondé sur la transparence, la représentation réelle et la redevance ainsi que la protection légale de la production
agricole.
Les paysans restent convaincus que la réalisation des engagements pris exigera des moyens conséquents à mettre en œuvre pour tirer des dividendes en termes de
développement, de réduction de la pauvreté et de sécurité alimentaire. « L'agriculture demeure le plus grand secteur de l'économie en RDC, avec une contribution d'environ 37,4 % du produit
intérieur brut quoiqu'elle soit insignifiante en tant que pourcentage des exportations, alors qu'elle emploie près de 80 % de la population », a conclu Paluku Mvimba.
Laurent Essolomwa
Photo : Les paysans chargeant un camion de produits vivriers dans l'est de la RDC