Créé le 11-11-2011 à 00 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 11-11-2011 à 14H00| AFRIQUEREDACTION PAR : LA TEMPETE DES TROPIQUES
L‘archevêque de Kinshasa a également invité les instances compétentes à sécuriser le processus électoral, à garantir les libertés fondamentales, à éviter des
suspicions d’un camp ou de l’autre... L’archevêque de Kinshasa a proposé hier jeudi 10 novembre des pistes de solutions pour réussir les élections libres et transparentes en République
Démocratique du Congo.
Laurent Monsengwo Pasinya a donné ces conseils au cours d’un point de presse tenu au Centre Lindonge à Kinshasa-Limete.
A une question de la presse. il a répondu que, pour que les élections se passent dans la transparence et la vérité, les instances compétentes ont le devoir de
sécuriser le processus électoral, de garantir les libertés fondamentales à chacun, d’éviter des suspicions d’un camp ou de l’autre...
Avant ces précisions, le cardinal e indiqué que a situation du pays en général, et de la capitale en particulier, est caractérisée par un regain de peur,
d’énervement, d’incertitude et de panique motivés par des incidents qui étonnent par leur fréquence et leur répétition.
“L’on se provoque, on s’arme de machettes, parfois de fusils, on casse et on brûle, comme si on était en présence d’ennemis rangés en ordre de bataille ou bien que
la fin des élections était de détruire le pays plutôt que de le bâtir, que les élections visaient à tuer plutôt qu’à sauvegarder et à promouvoir la vie “, a poursuivi l’archevêque. Il ajouté que
tout homme épris de paix ne peut que condamner et stigmatiser ces agissements qui frisent la barbarie.
Le cardinal Monsengwo a demandé aux uns et aux autres de faire preuve de sagesse et de prudence, de retenue et d’esprit démocratique. De son avis, les élections ne
sont pas une fin en soi, mais une finalité. La fin, a-t-il expliqué, c’est l’homme qui doit être au centre de toute l’action politique et économique la finalité, c’est l’Etat de droit,
c’est-à-dire la mise en place des Institutions destinée à gérer le pays pour améliorer les conditions de vie du peuple, garantir les libertés fondamentales et la dignité humaine.
En vue d’élucider son raisonnement, le conférencier s’est demandé comment les Congolais peuvent faire confiance à ces dirigeants incapables de protéger la
population ? Comment élire des gouvernants qui ne donnent pas des garanties de paix, de justice, de vérité et d’amour du peuple ?
De grâce, rassurez-nous, rassurez le peuple pour que ce dernier vous élise en âme et conscience”, s’est écrié Laurent Monsengwo Pasinya, en exprimant la ferme
détermination de la Nation congolaise tout entière à se rendre aux élections dans le calme, la tolérance, le respect des personnes et des biens, pour des élections apaisées.
Une campagne électorale morose
Le cardinal Monsengwo n’a pas mâché les mots pour affirmer qu’à deux semaines de la tenue des échéances électorales, la campagne n’est pas intéressante elle est
plutôt morose et n’est pas marquée par des débats des candidats sur les aspirations profondes du peule. “Bref, a-t-il renchéri, on a l’impression que a campagne n’a pas encore
commencé.
L’orateur a également rappelé que, lors de son récent séjour en Europe, il n’a pas pris contact avec la classe politique du “vieux continent “. A Rome, il était
parti préparer les inscriptions des quatre prêtres de l’archidiocèse de Kinshasa et ces derniers vont d’ailleurs s’y rendre ce vendredi 11 novembre courant afin de débuter leurs
études.
A Bruxelles, par contre, il e été invité par l’Aumônerie congolaise pour célébrer une eucharistie à l’occasion du 1er anniversaire de son cardinalat. Il a néanmoins
reconnu que le chef de cabinet du Roi des Belges était assis à ses côtés, mais ils n’ont pas parlé politique. Le cardinal a aussi profité de ce séjour dans l’ancienne métropole pour passer ses
vacances.
Pas de campagne dans l’Eglise
A la question de savoir pourquoi le candidat à la présidentielle Vital Kamerhe avait tenu un meeting dans la cathédrale de la ville de Kikwit, Laurent Monsengwo a
déclaré que c’est dommage, et a réitéré sa décision interdisant des campagnes au sein de l’Eglise. “Sur la cour de la cathédrale et dans des salles -paroissiales, les débats sont autorisées »,
a-t-il enchaîné, affirmant que l’Etat doit protéger de la même manière les candidats à tous les niveaux d’une part et d’autre, donner à ceux-ci les mêmes chances de battre campagne.
L’orateur a soutenu que l’Eglise est appelé à se mettre au milieu du village pour défendre les intérêts du peuple, mais lorsque la vérité se trouve à gauche et non au milieu du village, l’Eglise
doit la proclamer.
Il a déploré, en outre, le fait que la Radio Télévision Catholique Elikya (RTCE) fait défiler régulièrement l’éfugie d’un seul candidat à la présidentielle, en
l’occurrence Joseph Kabila, faisant croire à l’opinion que ce dernier est le candidat de l’Eglise catholique.
A travers sa Commission justice et paix, l’Eglise catholique est en train de former 30 mille observateurs électoraux pour garantir la transparence des élections,
contre 35 mille en 2006.
En invitant les jeunes à ne plus se laisser entraîner dans les actes de barbarie par les hommes politiques, le conférencier a conclu que les élections ne seront
sûrement pas tenues dans de meilleures conditions, eu égard au climat qu prévaut actuellement dans le pays et si les solutions ci-haut ne sont pas respectées.
Marcel Tshishiku