Créé le 02 -04-2011 à 03h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le samedi 02 -04-2011 à 06 h20 | AFRIQUE REDACTION
PAR : ACP
L’atelier sur la gestion des forêts de la province de l’Equateur (Nord de la RDC), tenu les 21 et 22 mars à Mbandaka, chef-lieu de cette province, a recommandé de
maintenir et de renforcer le moratoire existant sur l’allocation de nouveaux titres forestiers en RDC. Ces assises, organisées par l’ONG internationale « GREENPEACE »/Afrique, en collaboration
avec la commission « Environnement » de l’Assemblée provinciale de l’Equateur et le Réseau des ressources naturelles (RRN)/Equateur, ont également recommandé d’assurer la bonne gouvernance par
l’implication effective de toutes les parties prenantes dans tout le processus de gestion forestière.
Selon un document de GREENPEACE faisant état de cet atelier, l’Equateur, province forestière par excellence, dispose au total de 32 titres déclarés convertibles (22
par la commission interministérielle et 10 autres repêchés récemment par le ministère de l’Environnement, de la conservation de la nature et du tourisme. Pour l’ensemble des participants à
l’atelier, le bilan de plus de 35 ans d’exploitation forestière industrielle dans cette partie du territoire congolais est largement négatif.
« La forêt demeure jusqu’aujourd’hui une grande richesse pour la province de l’Equateur, pourtant 83 % des Equatoriens vivent en deçà d’un dollar par jour.
L’exploitation ne profite qu’aux exploitants », a souligné M. Joachim Agdokuma Bita, ministre provincial en charge de l’Environnement. Pour le député provincial Célestin Bolili, président de la
commission « Environnement » de l’Assemblée provinciale de l’Equateur : « Aucun Equatorien ne peut accepter l’attribution de nouvelles concessions forestières car, les actions sociales des
compagnies qui exercent dans cette province ne sont pas visibles ».
L’état des lieux du secteur forestier, tel qu’analysé lors de l’atelier, dénote un paradoxe très perceptible, caractérisé notamment par des conflits récurrents
entre les entreprises industrielles et les communautés locales et autochtones riveraines des concessions forestières, des tensions entre les gestionnaires des aires protégées et les communautés
locales et autochtones riveraines et l’attribution des autorisations de coupe industrielle de bois (ACIBO) à des compagnies dont les titres n’ont pas été déclarés convertibles.
Ce paradoxe est également caractérisé par l’accélération de la coupe du bois par les compagnies d’exploitation industrielle, avec une augmentation du volume de
grumes évacuées sur Kinshasa, par l’administration locale censée contrôler les activités d’exploitation forestière mais ne disposant d’aucun moyen ainsi que les entreprises forestières opérant
donc sans être aucunement inquiétées. Par ailleurs, les populations locales et autochtones, qui subissent directement les effets de l’exploitation forestière, considèrent que l’Etat congolais les
a abandonnées à la merci de ces entreprises commerciales.
«A ce jour, l’exploitation industrielle des forêts a démontré ses limites, elle n’est pas un bon modèle pour le développement de la province de l’Equateur ni du
pays, d’autres alternatives doivent impérativement être envisagées », soutient M. René Ngongo, chargé de « campagne forêt » à GREENPEACE Afrique. Cette exploitation industrielle du bois n’a
jamais apporté le développement aux communautés forestières. Elle conduit, par contre, à une fragmentation dangereuse des forêts intactes et à une dégradation accélérée des zones à haute valeur
de conservation, selon GREENPEACE.