Créé le 02 -04-2011 à 03h20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le samedi 02 -04-2011 à 06 h20 | AFRIQUE REDACTION
PAR : SALONGO
La donne politique est aigre dans la Province Orientale où le gouverneur Autsai Asenga est accusé de corruption sur quelques membres de l'organe délibérant. Tout
est parti d'une motion de défiance qui devrait être votée par les députés provinciaux décidés à faire partir le patron de l'exécutif provincial. Séance tenante, quelques députés signataires de la
motion ont retiré leurs seings. Un élu, sans doute pour dénoncer la corruption, sollicite la parole que le gouverneur souffle au bureau de ne pas la lui accorder. Il s'en est suivi un capharnaüm
indescriptible assaisonné de coups de feu de la police nationale décidée à rétablir le calme dans l'hémicycle et ses environs. Premier acte.
Astuce du gouverneur
Au fond de soi-même, le gouverneur doit s'être consolé d'avoir remporté la partie. Erneur. C'était certainement sans compter avec la lucidité d'un trio qui
visiblement avait pris en chasse les actes du gouverneur Autsai depuis belle lurette. Les députés John Tinanzabo, Paulin Odiane et Apesa avouent haut et fort détenir les preuves audiovisuelles de
la corruption du gouverneur avait tendue à certains députés provinciaux aux fins d'obtenir leur soutien dans ce dossier de motion de défiance. Et pour convaincre sur le caractère sérieux de leur
affirmation, les trois mousquetaires se sont rendus au parquet hier jeudi 31 mars 2011 pour y consigner, non seulement les supports audiovisuels mais aussi l'argent ayant servi à la corruption
d'un seul député. On parle d'une somme de 5.000 dollars américains ! Déjà instruit par sa hiérarchie, le procureur de la RépubLique les a reçus.
Bien largement négatif
Ancien instituteur et ancien animateur de la Mopap pendant la deuxième République, Autsai Asenga était loin de convaincre sur ses capacités de bon gestionnaire.
C'est un exemple vivant d'un responsable incapable, corrupteur et manipulateur. C'est ainsi que l'homme s'est affranchi mystérieusement des premières tentatives tendant à l'éloigner de la gestion
de la vaste et stratégique Province Orientale. On peut soutenir que l'action introduite en justice par les trois députés lève un coin de voile sur ce qui constituait le socle de la magie du
gouverneur en difficulté : la corruption. A en croire des sources qui ont contacté Salongo à Kinshasa, le gouverneur de la Province Orientale vidait la cagnotte de la rétrocession au niveau de la
capitale. Question d'engraisser ses parrains recrutés dans la sphère du pouvoir ; la province recevait juste une portion congrue ventilée également entre des députés « dangereux » et de petits
travaux réalisés en trompe-l'œil.
Maintenant que L'acte de corruption est avéré, sur quelles béquilles tiendra encore le gouverneur Autsai ? Sans doute ses protecteurs - consommateurs à la source de
la rétrocession - vont encore trouver des prétextes pour tenter d'endormir le chef de l'Etat pour entreprendre de sauver une fois de plus Autsai. Mais en réalité, les carottes sont définitivement
cuites pour un homme appelé à déposer sa démission ne fût-ce que pour éviter la formule d'éviction, plus ridicule encore. D'autant que le maintien de ce gouverneur provoquerait une érosion de
popularité du chef de l'Etat dans la Province Orientale. L'histoire récente renseigne pourtant que Joseph Kabila avait réalisé une moisson record de voix dans cette province lors des joutes
électorales de 2006.
Ressouder le cordon Kabila-population
L'opportunité s'offre maintenant au président Kabila d'accéder au voeu ardent des Boyomais en leur offrant un dirigeant doté de qualités de bon gestionnaire. Un
changement dans la gestion peut redonner espoir au peuple qui n'a rien profité du mandat d'Autsai ; fort heureusement le gouvernement central s'est porté au secours de la province avec des
investissements de valeur, tels la relance de l'Okimo, l'installation d'une cimenterie ou encore la réhabilitation du réseau routier. Autrement, l'impopularité d'Autsai risquait fort bien
d'entamer la popularité du candidat Kabila dans une province stratégique en termes de nombre d'habitants.
Salongo