La Communauté internationale suit de près le déroulement du processus électoral en RDC. En témoigne cet appel des ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques
accrédités à Kinshasa au respect de la Constitution et la Loi électorale. Ils formulent également le souhait de voir les Congolais élire librement, sans pression et manipulation, leur président
de même que leurs représentants au Parlement. Réaction qui confirme, une fois de plus, que la RDC est le grand enjeu du moment.
La République démocratique du Congo négocie un tournant décisif de son histoire. Le processus électoral en cours constitue ce moment qui va booster le pays et le
replacer sur la voie du progrès. Avec à terme cette possibilité de prendre part dans le concert des Nations.
Du coup, il est attendu du processus en cours la stabilité politique et économique, laquelle aura des effets d’entraînement en Afrique et dans le monde. Les
partenaires extérieurs en ont conscience et se mobilisent à cet effet.
Des ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques accrédités en RDC se sont retrouvés hier vendredi au siège de la CENI pour faire le point du déroulement du
processus électoral. La rencontre a toute son importance tant elle se tient à une semaine des élections et au lendemain d’une campagne électorale trop agitée, prélude des lendemains porteurs de
germes de destruction.
Les diplomates ont exprimé leur volonté politique, à savoir celle de leurs gouvernements respectifs d’accompagner le peuple congolais dans cet exercice citoyen. Ils
estiment que le moment est historique pour consolider les institutions de la République et poursuivre l’entreprise de la reconstruction nationale après les élections 2006. Raison pour laquelle
ils ont appelé les acteurs impliqués dans ce processus, particulièrement les différents candidats aux scrutins du 28 novembre, à s’engager dans le respect la Constitution et la Loi électorale.
Ils recommandent à ces derniers de privilégier le débat démocratique autour de leurs programmes et propositions pour le développement de la RDC ; demander à leurs partisans de s’abstenir de toute
violence ou provocation ; respecter la légalité dans toutes leurs actions ; éviter tout appel ou toute déclaration incitant à la violence ou à la haine ; respecter le verdict des urnes ;
respecter les règles de droit, de liberté et de liberté ;la neutralité des forces de sécurité ; l’élection libre sans pression ou manipulation.
Objectif attendu : atterrissement en douceur du processus électoral. Lequel passe entre autres par l’acceptation des résultats par les candidats.
DES MOTS JUSTES, DES INSUFFISANCES
Cet appel ne constitue rien d’autre qu’un état des lieux du processus électoral dressé par les partenaires de la RDC. Certes, ils ont reconnu les efforts menés par
les acteurs du processus électoral. Notamment la CENI, le gouvernement, les partenaires internationaux et les Nations unies. Ils ont salué la responsabilité première des institutions nationales
dans l’organisation d’un scrutin crédible, transparent et apaisé sur toute l’étendue du territoire national. Mais aussi la mise en place par la CENI, en collaboration avec les Nations unies, du
Conseil national de médiation du processus électoral.
Cependant, ces efforts ne doivent pas se limiter au niveau de bonnes intentions. Ils doivent être traduits en actes sur le terrain par un comportement politiquement
responsable. Malheureusement, la campagne électorale est en train de prouver le contraire. Elle est émaillée d’incidents dangereux. Qui vont à l’encontre des préoccupations de
populations.
Des ratés constatés dans le domaine du respect de la Constitution, de la Loi électorale, tendent à dénaturer déjà les élections. Il s’observe des comportements qui
incitent à la haine, à la violence, au non respect des règles du jeu. Ce qui pourrait conduire indubitablement au non respect du verdict des urnes. Ajouter à cela des messages aux coquilles vides
avec cette absence de débats démocratiques autour de grands thèmes, des programmes et propositions pour le développement de la RDC. Les résultats des élections sont en train d’être faussés
d’avance.
Bien plus, des insuffisances sont constatées au niveau de la responsabilité des forces de sécurité qui glissent vers le non respect des règles de droit, de liberté
de mouvement, d’expression. Il y a là des signes manifestes de la pression sur des personnes, de la tendance à la manipulation. Des indices selon lesquels le vote est en train d’être dénaturé. Il
ne peut donc y avoir dans ces conditions des élections libres, démocratiques. Partant, l’avenir de la RDC pourrait s’annoncer incertain.
Face à cette probabilité qui trahit la mémoire collective, les partenaires de la RDC viennent d’adopter une attitude qui n’est rien d’autre qu’une interpellation.
La classe politique et le peuple congolais sont ainsi placés devant leurs responsabilités historiques.
ENCADRE
Communiqué de presse
1. A l’occasion d’une rencontre organisée le vendredi 18 novembre au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les ambassadeurs et chefs de
missions diplomatiques de l’Union Africaine (UA) – au travers du Représentant Spécial du Président de la Commission de l’UA, et de l’Union Européenne, de la République d’Afrique du Sud, de la
France, du Royaume-Uni, des Etats-Unis d’Amérique, de la Chine, de la Russie, de la Belgique, du Gabon, en sa qualité de doyen de la communauté diplomatique à Kinshasa du ainsi que le
Représentant Spécial Secrétaire Général des Nations Unies en République Démocratique du Congo (RDC), ont exprimé leur soutien au peuple congolais pour la tenue d’élections apaisées, crédibles et
libres, dans la cadre du processus de renforcement de la démocratie.
2. Les ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques présents ont ainsi saisi cette occasion pour :
- saluer les efforts menés par les acteurs du processus électoral, notamment la CENI, appuyé par le Gouvernement, les partenaires internationaux et les Nations
Unies pour organiser les scrutins prévus le 28 novembre pour l’élection présidentielle et les élections législatives nationales ;
- rappeler l’autorité et la responsabilité première des institutions nationales congolaises dans l’organisation d’un scrutin crédible, transparent et apaisé sur
toute l’étendue du territoire ;
- Saluer la mise en place par la CENI, en collaboration avec les Nations Unies, du Comité National de Médiation du Processus Electoral.
3. Ils ont également fait part, en écho aux récentes déclarations du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de leur préoccupation face aux risques de dérapage ou
d’incident violents dans l’organisation du processus électoral.
4. Ils ont, à ce titre, appelé l’ensemble des acteurs de ce processus – à commencer par les différents candidats, à s’engager à :
- respecter la Constitution et la Loi électorale ;
- privilégier le débat démocratique autour de leurs programmes et propositions pour le développement de la RDC ;
- demander à leurs partisans de s’abstenir de toute violence ou provocation ;
- respecter la légalité dans toutes leurs actions ;
- éviter tout appel ou déclaration incitant à la violence ou à la haine ;
- respecter le verdict des urnes.