Créé le 19-11-2011 à 23h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le vendredi 18-11-2011 à 23 H 00| AFRIQUEREDACTION PAR: LA RENAISSANCE
Après son succès fou en province Orientale, Tshisekedi inflige un honnête horion à Kabila à Goma
Avec les raz-de-marée qu’il provoque sur son passage dans le terrain supposé conquis par le parti au pouvoir, Tshisekedi effraie. Mieux, il perturbe les donnes, qui
font que certains le voient déjà comme jamais, très proche du fauteuil présidentiel, disputé à onze dans une formule du genre mort subite. C’est ici qu’il faut s’interroger si jamais, fort de sa
longue lutte contre les antivaleurs, Tshisekedi remportait le challenge, que va- t-il apporter aux Congolais ? En quoi son programme de société diffère-t-il de celui de ceux qu’il combat bec et
ongle?
Ceux qui suivent de près l’évolution de l’événement de la semaine aura été le «fara-fara», comme on dit en langage kinois, entre Etienne Tshisekedi et Joseph Kabila
à Goma., le lundi dernier. Le président de l’UDPS est arrivé le premier, aux alentours de 11h. Le chef de l’Etat sortant vers 13h. Or, en ce moment, Tshisekedi commençait déjà son meeting au
stade du Volcan, et Kabila s’est amené à la place de la poste pour y tenir le sien. C’est le face à face de la mort. Des milliers de personnes convergent vers les deux lieux des meetings, mais
selon tout observateur impartial, il y avait plus de gens chez Tshitshi que chez le Raïs sortant. C’est le K.O. debout, et Kabila doit se rendre à l’évidence et retarder son meeting. Resté seul
maître du jeu, Tshisekedi se lance. Il fustige l’enlèvement du jeune Fabrice, chanteur-culte de Goma, et sa torture par les éléments de la garde présidentielle, dénonce l’insécurité dont sont
victimes les habitants des deux Kivu, et explique son programme gouvernemental. Celui-ci s’articule autour de plusieurs points, à savoir la restauration de la paix et de la sécurité, le respect
des droits de l’homme, l’éducation, la santé et l’emploi et la lutte contre la corruption. Son meeting se termine en apothéose, et une heure plus tard, Joseph Kabila commence le sien. En fait de
discours, il s’agit d’un méa culpa. En effet, il reconnaît n’avoir pas fait grand chose pour le Nord-Kivu, mais s’engage à faire mieux si le peuple lui donne une seconde chance. Il avoue que le
peuple est confronté aux problèmes d’insécurité, de manque d’eau et de courant électrique. Après les deux meetings, l’opinion était partagée entre ceux, moins nombreux, qui saluaient la modestie
de Kabila qui a reconnu ses torts, et la majorité de la population qui soutenait qu’il s’agit des mêmes promesses qu’il avait déjà faites en 2006, et que s’il se montre humble, c’est juste pour
obtenir encore leurs suffrages.
D’autres polémiquaient sur le face à face, car le programme de Kabila n’avait pas prévu une descente à Goma pour le lundi, mais plutôt un meeting à Kolwezi. Selon
des témoignages recueillis sur place à Goma, le président sortant espérait ravir à Tshistshi tous ceux qui étaient partis à son meeting, un peu à la manière dont les musiciens de Kinshasa se
ravissent les supporters. Mais c’est raté. Tshisekedi a montré sa force, et infligé une déroute au président Kabila. Bien plus, infliger pareil horion à Kabila dans ce Goma qui lui avait offert
98% en 2006, démontre que les choses ont vraiment changé. 2006 est, forcement, différent de 2011.
Mulopwe wa ku Demba