Radio France Internationale:Monsieur Vital Kamerhe bonjour ! Quand Joseph Kabila dit que: «Donnez moi un second mandat pour que je finisse les cinq chantiers que
j’ai commencé »qu’est ce que vous répondez?
Vital Kamerhe: Je commence d’abord à dire je ne vois pas où il a commencé les cinq chantiers ? II faut d’abord nourrir le peuple congolais avant de penser à autre
chose. Le 5,5 Km de route de boulevard du 30 juin, le 1,5 Km du boulevard triomphal et le boulevard Lumumba qu’on a gratté, ça on ne peut pas dire qu’il a commencé les cinq chantiers. Moi je ne
vois pas qu’il a commencé les cinq chantiers. Il a échoué. Donc moi je crois que le Président Kabila a voulu dire que « Comme j’ai échoué, est-ce que vous ne pouvez pas me donner un autre mandat
pour me rattraper ». Je crois que la réponse du peuple partout où nous sommes passé, c’est un déferlement que je n’ai jamais vu depuis ma carrière de politicien. Donc, c’est un désaveu et c’est
clair. Le Congo doit devenir le Brésil d’Afrique. C’est possible parce que nous pouvons faire ce le Président Lula a fait pour le Brésil et qu’au bout de 10 ans, le Congo sera compté à nouveau
parmi les meilleures économies du monde. C’est l’ambition que je nourri pour le Congo.
RFI : Alors la stratégie du Président Kabila est d’arriver parmi les trois premiers dans certaines provinces acquises à la cause de l’opposition et a la fin, au
niveau national, être premier lors de la proclamation des résultats. Est-ce que vous pouvez en faire autant?
VK : Non. Notre stratégie au sein de l’opposition consiste à encercler Kabila et je suis content que mon aîné Etienne Tshisekedi ait compris cela. En l’encerclant,
nous allons le vaincre. Au centre par exemple, incontestablement je ne vois pas comment Kabila peut nous battre. Nous croyons aussi que Jean-Pierre Bemba à partir de la prison va lancer un mot
d’ordre où des instructions dans ce sens. Je ne vois pas comment il va engranger des voix pour être parmi les trois premiers car les deux premiers sont déjà connus. Il s’agit de Vital Kamerhe et
d’Etienne Tshisekedi, ça au moins c’est clair.
RFI : Mais la stratégie d’encerclement marche pour une élection à deux tours, là présentement l’élection présidentielle est à un tour. Vous ne voyez pasque les voix
de l’opposition vont se disperser entre les dix candidats de l’opposition?
VK : Non. Les voix de l’opposition ne vont pas se disperser parce que chacun de nous là où il se trouve fait en sorte que l’opposition soit première.
RFI : Vital Kamerhe, dans cette élection à un tour, l’opposition congolaise a beaucoup de chances de gagner si elle présente un candidat unique et ça c’est
mathématique?
VK: C’est mathématique. Mais je voudrais vous dire que quand nous gagnons dans les trois espaces géopolitiques de notre pays que sont l’Ouest, le Centre et l’Est,
la sommation va faire en sorte que l’opposition soit première ou deuxième. Ça aussi c’est mathématique. Mais dites-moi comment Kabila va gagner? Pour avoir fait des routes, des écoles, des
hôpitaux... ? Il ne gagnera pas.
Peut-être vous voulez nous dire qu’il va tricher. Il va tricher comment car le peuple veuille surtout.
RFI : Il y a eu plusieurs tentatives d’accord entre Etienne Tshisekedi et vous. Comment ça n’a pas marché?
VK: Cela a marché. Que le meilleur d’entre nous soit premier ça sera une très bonne chose. Que ça soit Tshisekedi ou moi.
RFI : Certains disent quel que soit l’accord, vous auriez maintenu votre candidature?
VK : J’avais expliqué à mon aîné Etienne Tshisekedi que ma base qui est large sur le plan national ne m’avait pas encore demandé de me désister en faveur d’un autre
candidat. Mais sur le plan national, de façon spécifique, il faut cibler aussi l’Est du Congo qui représente 45% de l’électorat.
RFI: Si vous aviez appelé votre base à voter Tshisekedi, celle-ci ne vous auriez peut- être pas suivi?
VK: Je suis sûr certainement que ma base allait me poser la question de savoir pourquoi vous avez désisté en faveur de Tshisekedi parce que nous, nous vous avons
suivi à case de votre vision d’un Congo puissant au coeur de l’Afrique.
RFI: Antipas Mbusa Nyamwisi, un autre candidat à la présidentielle, propose un ticket gagnant «Tshisekedi Président-Kamerhe Premier ministre », est-ce que ça vous
dirait?
VK : Je crois que nous sommes maintenant en dehors, dans l’opposition pour le peuple souverain. Moi je suis dans le combat et je pense que la meilleure stratégie,
c’est l’encerclement. Et Kabila n’aura aucun issu pour nous échapper.
RFI : Si votre espoir n’est pas exaucé et que Joseph Kabila est réélu, est ce que vous êtes disposé à travailler avec lui?
VK: Moi je pense qu’il faut ne faut pas envisager une telle hypothèse. Le pasteur Daniel Mulunda doit nous enlever à l’esprit cette histoire des bureaux fictifs
dont on commence à avoir les échos maintenant concernant plus de 63.000 bureaux de vote. Nous avons déjà commencé le travail de surveillance à travers une plateforme électorale afin de surveiller
les élections et que la tricherie qui reste le seul moyen au Président Kabila pour gagner ne marche pas.
RFI/LB