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RDC : des législatives hors normes

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Créé le 2711-2011 à 01h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |   ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le dimanche  27-11-2011 01H 10| AFRIQUEREDACTION : RFI

Avec près de 19 000 candidats à la députation et des bulletins de vote faisant jusqu’à 56 pages, la République démocratique du Congo s’apprête à vivre le 28 novembre 2011 des législatives aux allures de loterie.

Qu’importe la photo, pourvu qu’on voie bien le numéro. Les candidats en campagne pour les législatives du 28 novembre en République démocratique du Congo valorisent le numéro que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) leur a attribué. Car avec près de 19 000 prétendants pour 500 sièges, la concurrence est rude et il faut se démarquer. L’équation à résoudre : comment graver dans l’esprit des 32 millions d’électeurs le « bon » nombre à cocher ? Beaucoup ont misé sur la visibilité.

Le numéro figure toujours en bonne place sur les posters et panneaux des plus fortunés ou sur les calicots de ceux, nombreux, en mal de financement. Une autre stratégie consiste à envoyer des militants scander dans les rues la combinaison de chiffres à retenir, ou à commander des chansons de campagne électorale plus ou moins coûteuses à des artistes célèbres ou anonymes, dont les titres seront diffusés à l’envi sur les télévisions, radios locales et nationales.

A Mbuji-Mayi (centre), début novembre, des aspirants-députés se sont plaints que leurs efforts ont été réduits à néant quand la Céni a ajouté de nouveaux concurrents sur la liste définitive, décalant l’ordre des autres, et donc le numéro… « Là, je dois revoir toutes mes affiches et banderoles », avait confié le postulant d’un parti chrétien à la radio Okapi, parrainée par les Nations unies. Des frais en perspective et l’inquiétude que de potentiels électeurs, non avertis, soient induits en erreur. Des électeurs qui, à travers le pays, ne savent plus où donner de la tête. La profusion de candidats aidant, les affiches, posters, banderoles et calicots –souvent saturés d’informations– étouffent le paysage. Tant et si bien que les Congolais ne font plus attention à leur message, et que si l’un d’entre eux capte leur attention ils peinent à retenir son nom, son numéro et sa page sur le bulletin XXL qu’ils devront glisser dans l’urne.

En 2006, où plus de 9 600 hommes et femmes étaient en lice pour la députation, une simulation avant-scrutin avait été organisée à Kinshasa. Bilan : une partie des votants avait dû parcourir 20 minutes les six pages du bulletin –avec photos et logos de parti– avant de repérer leur favori. D’autres, lassés, étaient partis sans donner leur voix. Pour 2011, pas de test pré-électoral mais un record personnel, et même mondial, avec l’impression de bulletins de 56 pages recto et verso pour une circonscription de Kinshasa –la province qui compte le plus de prétendants : près de 5 500 pour 51 sièges.

A méga-bulletins, méga-urnes. La commission électorale a fait fabriquer en Chine 186 000 urnes en plastique de 1 m de haut, transparentes, chapeautées d’un couvercle bleu, et qui seront dispatchées dans quelque 64 000 bureaux de vote. Les législatives étant organisées en même temps que la présidentielle, elles devront ingurgiter 64 millions de bulletins, laissant planer la question d’une possible indigestion.

Pourquoi une telle affluence de candidats-députés, dont 12% de femmes ? Outre la faible caution pour le dépôt du dossier (250 dollars) et l’appât du gain, des observateurs soulignent que plusieurs centaines de partis alignent des postulants dans le cadre d’une stratégie. Dans un rapport publié mi-octobre, le centre Carter, qui doit déployer 70 observateurs d’ici le 28 novembre, évoque plus précisément « la création de partis dits "satellites", qui sont affiliés à de grands partis ».

Parce que chaque liste reçoit un nombre de sièges proportionnel au nombre de voix obtenues par ses candidats, les formations satellites peuvent permettre aux principaux partis d’« accroître la probabilité de gagner dans une circonscription donnée », poursuit l’ONG de promotion de la paix de l’ex-président américain Jimmy Carter, qui surveillera les scrutins au côté d’autres missions d’observation, congolaises et étrangères (Union européenne, Union africaine, Communauté de développement d’Afrique australe…).

Reste que la foultitude de candidatures complique davantage le processus électoral dans les 169 circonscriptions du pays, grand comme près de quatre fois la France et où les infrastructures sont délabrées. L’armée a mis à la disposition de la Céni deux avions et quatre hélicoptères, et la Mission de l’Onu pour la stabilisation de la RDC (Monusco) quatre avions et 40 hélicoptères. Mardi dans la province Orientale (nord-est), un hélico onusien chargé de matériel électoral a atterri d’urgence à cause d’un problème technique.


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