Créé le 28-11-2011 à 01h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN
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28-11-2011 23H 10| AFRIQUEREDACTION :
OBSERAVATEUR
KINSHASA (Reuters) - Le principal opposant au président Joseph Kabila a été empêché d'organiser un rassemblement électoral à Kinshasa alors que deux
personnes sont mortes dans des incidents entre partisans de camps rivaux à deux jours des élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo (RDC).
Etienne Tshisekedi, 78 ans, et ses proches ont été bloqués par la police à l'aéroport N'djili de Kinshasa en milieu de journée à leur retour de province
pour tenir un meeting dans la capitale.
L'entourage du candidat avait fait savoir auparavant qu'il entendait maintenir son rassemblement électoral malgré l'interdiction des autorités.
"J'appelle la population de Kinshasa à venir ici", a déclaré le candidat assis dans un Hummer rouge. "Les morts se comptent par milliers, nous n'allons pas
laisser notre combat être arrêté par quelques blessés", a-t-il ajouté en référence à l'insécurité et la pauvreté dont il accuse le gouvernement de Kabila d'être responsable.
Le président Joseph Kabila, favori du scrutin présidentiel, et ses deux principaux rivaux, Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe, devaient tous participer
samedi à des meetings électoraux à quelques centaines de mètres les uns des autres.
Prié de confirmer l'interdiction des manifestations politiques, Jean de Dieu Oleko, chef de la police de Kinshasa, a déclaré à Reuters: "Oui,
toutes."
Dans ce contexte de tensions, au moins une personne est morte, a-t-on appris auprès d'une source interne aux Nations unies, citant des responsables médicaux
et les services de sécurité. Ni ce décès ni les circonstances dans lesquelles il serait survenu n'ont été officiellement confirmés.
Un journaliste de Reuters a vu un corps sans vie sur la route menant à l'aéroport, où Etienne Tshisekedi était attendu en provenance de la
province.
La police anti-émeute a fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser un rassemblement politique dans le centre de Kinshasa et une personne a été
blessée lorsque des membres de la garde présidentielle ont ouvert le feu pour éloigner des partisans de l'opposition des abords de l'aéroport, ont rapporté des journalistes de
Reuters.
Cette élection présidentielle est la deuxième en RDC depuis la fin de la guerre civile, qui, de 1998 à 2003, a fait des millions de morts.
Son organisation constitue un défi logistique et on ignore si tous les bulletins pourront être acheminés à temps dans les 60.000 bureaux de vote de ce vaste
pays d'Afrique centrale.
Etienne Tshisekedi s'est dit prêt à accepter un report du scrutin à condition que soit limogé le président de la commission électorale, Daniel Ngoy Mulunda,
qu'il accuse de partialité en faveur de Joseph Kabila.
Bertrand Boucey pour le service français