Créé le 01 -12-2011 à 16h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 01-12-2011 22H 30| AFRIQUEREDACTION : LE PHARE
Les rues, avenues et artères principales des différentes villes, cités urbaines et probablement des localités du pays sont inondées depuis deux jours d'une flambée
des photocopies libres reprenant particulièrement des résultats de l'élection présidentielle tels que rendus publics par les différents centres de vote. Province par province, ces photocopies
libres sont vendues à la criée par des débrouillards qui profitent souvent de grands évènements pour se faire un peu d'argent sur le dos des Congolais toujours à l'affût du
sensationnel.
Tous ces résultats proviennent des différents bureaux de voto qui, conformément à la loi électorale, se sont transformés en bureaux de dépouillement pour procéder à
la publication et à l'affichage des résultats de ce scrutin très attendu par les Congolais, toutes tendances confondues. On rappelle aussi que le Pasteur Daniel NGOYI Mulunda, président du Bureau
de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), avait déclaré qu'en cas de contentieux électoral, ce sont les procès- verbaux délivrés par les différents bureaux de vote éparpillés à
travers toute la République qui serviront de pièces à conviction devant les juges de la Cour Suprême de Justice siégeant comme Cour Constitutionnelle. C'est ainsi qu'il arrive parfois que des
photocopies libres reprennent aussi ces procès-verbaux.
Voilà comment l'opinion est tenue informée du déroulement des opérations de compilation des résultats de ce scrutin.
Concernant les élections législatives, les mêmes vendeurs à la criée ont commencé à mettre à la disposition du public des résultats S' relatifs au fur et à mesure
que ces centres de compilations populaires disséminés à travers les villes et localités livrent des informations à ce sujet. Si pour l'élection présidentielle, la compilation populaire semble
n'avoir pas eu de la peine à livrer les résultats du fait qu'à ce niveau il est simplement question de procéder à l'édition des résultats bureau par bureau, le travail est fort ardu pour
les législatives. Etant donné qu'à ce stade il faut effectuer des calculs pour fixer le coefficient selon le nombre des électeurs par circonscription électorale, celui des sièges à pourvoir et
celui des candidats ayant participé au vote. Grâce aux élections de 2011, de nombreux Congolais sont en train, de démontrer leur parfaite maîtrise de l'arithmétique.
L'exemple sénégalais de l'an 2000 …
Pourquoi les Congolais ont-ils recouru à cette stratégie pour maintenir l'opinion informée des résultats de ce scrutin ? Il y a tout d'abord l'absence criante des
centres spécialisés en sondages d'opinions. Ensuite, il sied de signaler qu'en 2.000, les Sénégalais avaient été les premiers à expérimenter cette stratégie de vente à la criée des résultats de
l'élection présidentielle qui s'était terminée par la victoire de Me ABDOULAYE Wade sur Abdou DIOUF.
Ils avaient recouru aussi aux radios locales et particulièrement communautaires pour atteindre le plus grand monde possible dans les villages les plus reculés des
centres urbains. La chance pour eux, c'est que la loi électorale n'interdisait pas la publication des résultats à travers les médias. En RDC, par contre, le CESAC qui est l'organe de régulation
des médias a demandé aux organes de presse tant audiovisuels qu'écrits de se soumettre aux instructions de la CENI interdisant toute publication des résultats électoraux le 6 décembre. Enfin,
lors de grands évènements il est de coutume que de laboratoires clandestins s'adonnent à la publication des informations sensationnelles par voie des photocopies libres vendues à la criée sur les
places publiques. Une façon d'alerter et de prévenir l'opinion contre toute manipulation dés résultats des urnes, croit-on savoir.
Hier, les principales missions d'observation électorale provenant des partenaires étrangers, notamment l'Union Européenne, la SADC, le COMESA, les Etats de la
Région des Grands Lacs, le Centre CARTER et la CEAC ont rendu public un communiqué de presse félicitant les Congolais pour avoir répondu nombreux à ce scrutin, dans ta discipline, et pour s'être
appropriés ces élections. Selon elles, le taux de participation doit avoir atteint les 90 % sur l'ensemble du territoire national. Cela, sans faire une quelconque estimation des résultats des
suffrages même, s'il est établi que ces missions détiennent la vérité des urnes.
F.M.