Créé le 03 -12-2011 à 13h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le samdedi 03-12-2011 13H 36| AFRIQUEREDACTION : LE SOFT
La convertibilité du Franc (r-d) congolais s‘est invitée dans le débat politique à quelques jours des élections présidentielle et législatives. Presque tous les
candidats à la magistrature suprême sont d’avis qu’une réforme allant dans ce sens de booster le CDF dans le giron de monnaies convertibles sur le marché international s’impose. 2012 est une
année de grands défis pour le secteur de l’Ecofin de la R-dC. Que des réformes. Dont les R-dCongolais pourraient, à première vue, ne pas s’en adapter aussi facilement. Par exemple, à la
règlementation du marché de change -et pas seulement- à la suite de l’intégration effective de la R-dCongo à l’OHADA. Dont pratiquement, tous les Etats membres partagent une monnaie commune, le
FCFA.
MONNAIE IMPORTEE
Le Franc r-dcongolais aura beau afficher, sur le marché de change, un comportement de stabilité sinon d’appréciation par rapport au dollar jusqu’à la fin de l’année
quand la R-dC va devoir, enfin, se préparer à faire partie de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique; mais il demeure que le franc congolais, notre Mwana mpwo, n’est
pas convertible sous d’autres cieux. Fut-il à une dizaine de minutes à vol d’oiseau, au Congo d’eh face. La République démocratique du Congo qui se situe à cheval entre la zone CEMAC, Communauté
économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale [tous pays OHADA], et la SADC, Communauté de développement de l’Afrique australe, aura finalement préféré le camp des pays du Sud, celui
des Anglophones notamment pour la création d’une monnaie commune sous-régionale, précurseur de la monnaie unique africaine d’ici 2021. Ce choix isole davantage la R-dC de la zone CFA qui offre
pourtant un semblant de convergences économiques.
En outre, le Franc CFA, monnaie en cours dans presque tous les pays OHADA jouit d’une certaine stabilité depuis sa dernière réforme d’il y a 20 ans et est
pratiquement arrimé à l’Euro grâce à la France qui veille volontiers aux économies de ses anciennes colonies. Aussi, la R-dCongo n’a nullement les moyens de la Grande-Bretagne qui, quoique membre
de l’UE, a repoussé l’euro préférant garder sa livre sterling. A ne pointer douter, ce sont des opérateurs économiques expats, en l’occurrence ouest-africains, toujours très intéressés au marché
r-dcongolais (plus de 60 millions des consommateurs) qui se frotteront, les premiers, les mains quand les lois OHADA s’appliqueront à la R-dC. L’essaim des commerçants ouestaf n’irait pas sans
entraîner une présence de plus en plus massive des FCFA sur le marché de change et des biens et services, comme dans les années 1970-80, quand les fameux Popo, Dingari ou encore Wara s’étaient
rués sur le commerce » r-dcongolais. A l’époque, l’on dirait dû parler de la «cfalisation» de l’économie zaïroise, bien avant la dollarisation, un phénomène né des effets plutôt endogènes (marché
local du diamant entre autres), qui interviendra une dizaine d’années plus tard quand l’inflation s’affichait en 3 ou 4 chiffres.
Ça n’est plus que du naguère, mais la dollarisation aura déjà fait des vieux os, enracinée dans l’économie nationale. Et ce, en dépit de bons signaux qu’affiche
l’économie de la R-dCongo. Qu’arrivera-t-il demain à la R-dC avec la ruée prévisible des commerçants de l’espace OHADA?
Une «cfalisation» de l’économie, fort probable. De quoi donner des céphalées... Au nom du climat des affaires, de la sécurité juridique et judiciaire, du Doing
Business, j’en passe, la R-dC aura fini de tout embrasser … à confusion au point d’étreindre jusqu’à éteindre les fondamentaux les plus lumineux de sa raison d’être.
U intégration de la R-dC, que ce soit dans la Communauté de développement des Etats de l’Afrique australe, SADC, que ce soit dans l’Organisation pour
l’harmonisation en Afrique du droit des Affaires, OHADA, a plutôt tout l’air d’une absorption sinon d’une dissolution de l’unité r-dcongolaise dans l’une et l’autre organisations sans que les
intérêts des R-dcongolais y soient perceptibles de manière irréfutable.