Créé le 04 -12-2011 à 10h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le dimanche 04-12-2011 10H10| AFRIQUEREDACTION :INTERNAUTE ( Yves KONGOLO )
UDPS, UNC, UFC, ECiDé, MLP et autres récusent les resultats partiels de Ngoy Mulunda.
le clan présidentiel est inquiet. Il craint d'être pris à son propre piège. Les électeurs ont imposé dans les urnes l'union de l'opposition, que les egos sur-dimentionnés des candidats ont empêché de se réaliser, prenant ainsi à contre-pied le pouvoir. Il en fut ainsi en 1957 et en 1960: les majorités issues de ces consultations ont clairement indiqué qu'elles étaient déterminées à libérer le Congo du joug colonial et à engager le pays sur la voie d'une réelle indépendance. L'analyse d'Anicet Mobe, chercheur en sciences sociales et historien.
Les Congolais ont voté lundi pour élire le président de la République démocratique du
Congo et 500 députés, au cours d'un scrutin marqué par des violences et des fraudes. Anicet Mobe, chercheur en sciences sociales et historien, revient pour LEXPRESS.fr sur les origines de la situation
complexe du pays le plus grand et le plus peuplé de l'Afrique subsaharienne.
En quoi la campagne électorale au Congo a-t-elle manquée d'impartialité?
La préparation des élections a eu lieu dans de mauvaises conditions. Il n'y a pas eu de recensement crédible; des cartes d'électeurs ont été distribuées, mais
pas de cartes d'identité. Les moyens de l'Etat ont été mis à la disposition du
président Joseph Kabila, et la Commission électorale nationale indépendante est tout sauf indépendante. Le principal candidat de l'opposition Etienne Tshisekedi, a été par exemple empêché
de tenir un meeting le week-end dernier.
Et en janvier, pour parer au risque de perdre les élections, Kabila a acheté des voix de députés pour faire réviser la Constitution: il a mis en place une élection
présidentielle à un tour, destinée à éliminer l'opposition, traditionnellement divisée et désavantagée puisqu'elle ne dispose pas des moyens de l'Etat pour mener campagne, contrairement à
Kabila. La révision constitutionnelle dans des conditions juridiques hautement contestables est le dernier avatar d'une volonté politique clairement affichée de s'emparer de tous les leviers
du pouvoir. Rappelons les tentatives, contrées par l'opposition dès 2008, d'abroger la limitation du nombre de mandats présidentiels et de prolonger le mandat présidentiel à 7 ans, ce qui
aurait conduit à ne pas organiser les élections de 2011. Par ailleurs, le travail gouvernemental est parasité par des circuits obscurs et parallèles de la présidence de la
République.
Le gouvernement de Kabila a du mal a accepter la voie des urnes?
Nous sommes toujours dans une logique de seigneurs de la guerre. Déjà en 2006, lors de la première élection post-guerre -tant vantée- par la communauté
internationale, Kabila avait refusé de débattre avec son challenger Jean-Pierre Bemba, et avait préféré lancer un assaut contre
la résidence de ce dernier, alors même que celui-ci recevait des ambassadeurs occidentaux. Les urnes ne sont pas pour Kabila le moyen privilégié pour accéder au pouvoir.
Les électeurs peuvent imposer dans les urnes l'union de l'opposition, que les egos sur-dimentionnés des candidats ont empêché de se réaliser
Pourtant, le clan présidentiel est inquiet. Il craint d'être pris à son propre piège. Les électeurs peuvent imposer dans les urnes l'union de l'opposition, que
les egos sur-dimentionnés des candidats ont empêché de se réaliser, prenant ainsi à contre-pied le pouvoir. Il en fut ainsi en 1957 et en 1960: les majorités issues de ces consultations ont
clairement indiqué qu'elles étaient déterminées à libérer le Congo du joug colonial et à engager le pays sur la voie d'une réelle indépendance.
Certaines chancelleries espèrent que la fraude serait limitée à Kinshasa afin d'éviter d'enflammer la capitale. Et le soutien de Louis Michel -l'ancien ministre
belge des Affaires étrangères, qui s'est beaucoup investi dans le dossier congolais- n'est plus aussi fort qu'à l'occasion des élections de 2006.