Couvrir l’actualité en cette période tendue en République Démocratique du Congo n’est pas chose aisée, même une grande chaîne internationale comme France24 ou l’Agence France Presse n’échappent pas à la règle; multipliant des bourdes qui à la longue paraissent comme de prises de position de leur part.

C’est Sylvain Attal, journaliste à France24 , convié à commenter les élections présidentielle et législative du 28 novembre dernier sur le plateau de chaîne Française, qui fut le premier à s’investir dans cette entreprise, le 28 novembre 2011. Déclarant notamment qu’Etienne Tshisekedi, président de l’UDPS et principal challenger au président sortant, n’était pas saint non plus, affirmant que ce dernier serait « poursuivit pour avoir violé des femmes à l’Est du pays ». Sacrée bourde, quand on connait le caractère « intolérant » des militants de l’UDPS.

« Dans ce métier, il faut savoir tenir bon quand on sait avoir raison…Il faut aussi savoir reconnaître lorsque l’on s’est trompé. Après tout, les journalistes ne sont pas infaillibles et on peut parfois céder à la précipitation et à la confusion. C’est ce qui m’est arrivé, je le dis humblement mais sans difficulté, alors qu’hier j’ai évoqué ici des accusations de viols contre le candidat Tshisekedi ou son entourage dans l’est du pays. Il s’agit d’une méprise de ma part. « , affirme-t-il, le jour suivant sur le site officiel de France24, via un communiqué de « Mise au point »; présentant des excuses à la communauté congolaise. Mais le mal était déjà fait.
Et la saga a continué avec l’Agence France Presse, qui elle ne serait peut être pas le responsable direct.
Le 03 décembre 2011, l’une des plus grandes agences de presse dans le monde, publiera une dépêche via laquelle elle dénonce des rumeurs et intoxications circulant à Kinshasa, sur internet, engageant par fois son image.
« Certaines « dépêches » annoncent des résultats fantaisistes, d’autres le désistement et ralliement d’un candidat d’opposition à Etienne Tshisekedi, le principal rival du président sortant Joseph Kabila. Conséquence: depuis lors les journalistes de l’AFP sont « black-listés » par le candidat en question, et se sont fait refoulés mercredi d’une conférence de presse qu’il devait tenir à son domicile. », pouvait-on lire dans cette dépêche, publiée également sur France24.com et sur … Direct.cd.

La part de bourde viendra lorsqu’AFP voudra qualifier l’information sur le « blocage » de services SMS en RDC de « paranoïa ». Un fait que le Ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu confirmera peu de temps après.
« Pour alourdir un peu plus la paranoïa ambiante, il est pratiquement impossible depuis vendredi soir d’envoyer et recevoir le moindre message SMS à Kinshasa, un bastion de Tshisekedi, ou encore à Lubumbashi (Katanga, sud-est), pour les abonnés de plusieurs opérateurs de téléphonie mobile du pays », affirmait AFP.

« Nous avons un problème de système qui dure depuis hier (vendredi). Je ne m’en suis rendue compte que ce matin (samedi). Le service concerné m’a dit que la réparation risque de prendre un peu de temps », assure à l’AFP une employée de l’opérateur Vodacom. Une panne imaginaire qu’aurait inventée cet employé de Vodacom, ou un employé imaginaire qu’aurait inventé AFP ?

« Interrogé samedi par l’AFP, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende a assuré que les autorités n’avaient donné aucune consigne aux opérateurs. », pouvait-on lire par la suite.

Lambert Mende a-t-il induit AFP en erreur? Ou le ministre de l’intérieur n’a pas informé le porte-parole du gouvernement de cette décision ?

«Depuis le début de la campagne électorale, certains abonnés abusent des facilités que leur offrent les nouvelles technologies de la communication pour lancer des injures et des attaques aux paisibles citoyens. Ils diffusent aussi des propos incitant à la haine et à l’insurrection. Ce qui accroît la tension et menace de plonger le pays dans le chaos.», pouvait-on lire sur Radiookapi.net, une déclaration attribuée au Ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu; justifiant la suspension du service de messagerie en RDC jusqu’à nouvel ordre.

Pourtant, dans l’histoire des bourdes pendant ce processus électoral en RDC, AFP et France24 ne sont pas les seuls concernés puis que même Direct.cd en avait aussi payé les frais récemment, en publiant des résultats (erronés) sur l’élection présidentielle du 28 novembre dernier donnant Etienne Tshisekedi gagnant avec 54%.
Mais dans pareille situation, ce qui compte c’est de se rattraper en disant la vérité et surtout, en présentant des excuses aux concernés. Mais aussi, en tournant 7 fois sa langue ou son clavier avant de publier quoique ce soit.

Nous ne sommes que des humains