Créé le 10 -04-2011 à 01h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le dimanche 10 -04-2011 à 01h05 | AFRIQUE REDACTION
PAR : LE POTENTIEL
Plaidant sur l’assassinat de Floribert Chebeya, la partie civile parle d’une mort humiliante pour la veuve et les enfants, du fait que même le respect dû au disparu
n’a pas été respecté. Il y a donc eu aussi préjudice moral.
Dans sa plaidoirie pour Floribert Chebeya Bahizire à l’audience du jeudi 7 avril 2011, Me Régine Sesep s’est écriée : « Quelle mort honteuse, humiliante pour la
veuve Chebeya ! ». Pour la femme avocate, en effet, même le respect aux morts n’a pas été respecté, du moment que les auteurs ont prétendu que le défenseur des droits de l’Homme est décédé suite
aux ébats amoureux. Et la femme en toge noire s’est indignée : « C’est cette mort-là qu’on a attribué à Chebeya. Sa nudité étalée sur la place publique, le pénis en l’air dans toute sa forme! Ce
n’est pas là la leçon à donner à nos enfants ». Heureusement, a souligné Me Régine Sesep, qu’il a été démontré que Chebeya n’est pas mort suite à un crime passionnel.
L’avocate de la partie civile a relevé qu’en parlant des conditions carcérales dans sa lettre adressée au général John Numbi, Floribert Chebeya parlait de l’intérêt
général. Mais pour ses enfants et la famille, cette nudité qui a été exposée à qui le veut constitue une malédiction.
Selon Me Régine Sesep, même la veuve Bazana est une femme maudite. Car, elle est devenue la risée de tout le monde. Et, on l’apostrophera chaque fois : « Où est le
cimetière où l’on a enterré ton mari? ». Elle ne saura jamais fournir la preuve que son époux a été enseveli à Mpasa, jeté dans le fleuve ou livré comme nourriture aux chiens féroces de la
brigade canine.
Au sujet des préjudices matériels et financiers, Me Régine Sesep a argué que Floribert Chebeya et Fidèle Bazana étaient des sources des revenus et des soutiens
financiers pour leurs familles. Elle a donc regretté qu’on les ait effacés comme ça. En faisant l’évaluation, elle a déclaré que les préjudices sont énormes à cause des actes causés par les
prévenus. Et ce, en commençant par le numéro 1, le général John Numbi.
Toujours à propos d’énormes préjudices subis par les victimes, la femme en toge noire a affirmé qu’il n’y a existence d’un dommage certain. Pour finir, elle a dit
aux juges de la Cour militaire que ce que les familles postulent ne pourra pas remplacer les deux disparus, pour la simple raison que l’argent ne produit pas l’homme. Les montants demandés à
titre des dommages et intérêts ne le sont donc qu’à titre de consolation.
Après avoir lu un passage de la Bible, dans 2 Chroniques, chapitre 19 où il est question de Dieu qui établit les justes et les juges, Me Régine Sesep – parlant en
servante du Seigneur – a déclaré à la Cour militaire que lorsque Dieu lui demandera : « Régine, qu’as-tu fait des veuves et des enfants? ». Elle dira : « J’ai plaidé pour mes clients, comme je
l’ai appris à l’Université de Lubumbashi ». C’est qu’elle a exhorté les juges militaires en ces termes : « Dans votre délibéré, songez aux veuves et aux enfants ». Elle a ensuite rappelé cette
recommandation faite à Adam et Ève : « Multipliez-vous, remplissez la terre ». Elle en a conclu qu’avec l’assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, ce devoir a été interrompu.