Créé le 12 -04-2011 à 01h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour lemardi 12 -04-2011 à 10h05 | AFRIQUE REDACTION
PAR : CONGONEWS
François Muamba a reçu les signataires du mémo à controverse à sa résidence, le dimanche 10 avril. L'homme s'est montré sérein et s'est refusé tout commentaire à la
presse. Une attitude qui montre que le secrétaire général du MLC sait ce qu'il fait et croit y parvenir tant il est convaincu qu'il ne travaille pas contre les intérêts de son parti et de son
président Jean-Pierre Bemba Gombo. L'ancien ministre MLC du Budget sous le 1+4 ne s'en tient qu'à la légalité. Qu'est-ce qu'il a fait d'autre si ce n'est que prendre acte des desirata de plus
d'une vingtaine des sénateurs et députés MLC qui réclament la convocation du congrès pour permettre au parti bembiste de se déterminer quant aux candidatures à tous les échelions.
Luhaka conciliateur
C'est là que ceux -Adam Bombole et les autres- qui ont vite fait de le diaboliser, lors d'un meeting organisé le 9 avril devant le siège provincial du MLC, sur
l'avenue de l'Enseignement, ceux-ci, disons-nous, se sont fait prendre à leur propre piège. Ils ont vociféré, formulé des fatwa et brandi même une menace d'exclusion mais sur le plan légal, ils
ne peuvent rien contre Muamba. A moins qu'ils ne décident, de manière inconsidérée, de passer l'acte, quitte à assumer la fâcheuse conséquence de diviser le MLC pour se retrouver un jour dans un
procès sur la légalité des uns et des autres. A prendre en compte la détention de Bemba à la CPI, ce n'est pas évident que ceux qui crient le plus auront raison. Des modérés comme Thomas Luhaka
l'ont compris. Celui-ci est convaincu qu'il s'agit d'une crise interne à gérer au sein des structures du MLC. Il en a fait part à des journalistes mais a refusé d'être cité, de crainte que les
uns et les autres ne le comprennent mal. Mais puisqu'il s'agit d'une voie de conciliation, la rédaction de « CONGONEWS » qui en a eu vent indirectement prend le risque de rapporter les propos du
secrétaire général adjoint du MLC. Du côté des signataires du mémo, ils ont renouvelé leur position dans un communiqué lu ensemble devant la presse à l'issue d'une concertation avec
Muamba.
De la crise en soi, son enjeu se cristallise autour de la candidature à l'élection présidentielle prochaine. Les signataires du mémo trouvent inapproprié de
présenter la candidature de Bemba. Ce qui laisse supposer l'intronisation de François Muamba comme le remplaçant naturel de Bemba. Vu sous cet angle, le congrès devient le lieu de tous les
calculs. Qui en contrôlera la majorité sera assuré de voir sa position triomphée. En filigrane de cette grise se profile l'ombre d'Etienne Tshisekedi et de Vital Kamerhe dans l'hypothèse d'un
ralliement à l'un ou l'autre candidat à la magistrature suprême. Des hommes comme Fidèle Babala et Jean-Lucien Busa sont réputés pro-Kamerhe. Ce qui ne fait pas l'affaire de la majoritaire des
signataires favorables à un rapprochement avec Tshisekedi. De part sa position d'élu de Kabeya-Kamwanga, le village natal de Tshisekedi, Muamba a tout intérêt a rallié son «grand-frère» pour
survivre même à Mbuji-Mayi. Les siens lui ressassent qu'il a reçu leur soutien en 2006, à son tour de renvoyer l'ascenseur au «vieux». Autre élément d'analyse, Bombole, de son côté, ne pense pas
moins qu'il a atteint une stature pour partir de Kinshasa à une ambition à l'échelle nationale. D'aucuns mettent cette crise sur le compte d'une tradition au MLC de considérer le parti
comme une affaire des ressortissants de la province de l'Equateur.
Paul Muland