Créé l 12-12-2011 19h13 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le lundi 12-12-2011 19 H21 AFRIQUEREDACTION : ARTV
Ils étaient environ deux mille cinq cents (2500) ces Africains, ces Européens venus par autobus (15 de Paris à raison de 70 places chacun), du Royaume-Uni ( 2 de 60 places chacun), par train, par avion, par covoiturage de France, d’Espagne, d’Italie, de la Belgique, d’Allemagne, de la Suède, d’Amsterdam, de Rotterdam etc. à l’appel des représentations du Front populaire ivoirien (FPI) en Europe et des associations de résistance pour participer ce samedi 10 décembre, à un meeting géant aux abords du siège de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, en Hollande. Les organisateurs de cette manifestation voulaient, par ce rassemblement, dénoncer l’arrestation irrégulière par les nouvelles autorités ivoiriennes et la remise dans la précipitation de Laurent Gbagbo à la CPI le 29 novembre 2011.
Les premiers groupes de manifestants partis la veille de Paris sont arrivés au petit matin de samedi, au lieu du rendez-vous, habillés pour certains aux couleurs nationales et pour d’autres de blousons noirs frappés au dos par des inscriptions : «NO GBAGBO, NO PEACE». Ils fredonnaient en refrain: «Libérez Gbagbo! Gbagbo président ! Soro et Ouattara à la CPI !».
Esquissant quelques pas de dance aux percussions d’un tambour d’un autre manifestant, cette dame venue de Hambourg, dans le nord d’Allemagne, m’explique le sens du message que véhiculent les inscriptions «NO GBAGBO ! NO PEACE » sur son habit. Selon elle, «ces inscriptions sont à l’adresse de tous ceux qui se disent préoccupés par la recherche d’une paix durable en Côte d’Ivoire, au premier rang la Commission de réconciliation nationale et la communauté internationale qui devraient retenir que la solution passe par la libération immédiate du président Gbagbo».
Enfin ! «Comme l’a dit le président l’autre jour, devant la Cour, nous allons aller jusqu’au bout de cette histoire, et la vérité éclatera et on va savoir qui a fait quoi ; qui a tué, qui a violé, qui a divisé le pays, qui a pillé les ressources de notre pays ? Nous allons laver notre linge sale en public, c’est ça la volonté de Soro et Ouattara», conclut notre interlocuteur sur un ton plein d’émotion.
Vers 13 heures, la place était noire de monde ; le responsable du comité d’organisation prend alors la parole pour situer l’événement. Il entonne l’hymne national et la foule en chœur chante l’Abidjanaise. Puis Serge Kassy, l’infatigable patriote, est appelé au micro pour adoucir l’ambiance. Il fait grâce à l’auditoire de son prochain single : «C’est vous» qui pointe un doigt accusateur sur qui sont les assassins, les criminels donc justiciables de la CPI. Suivons l’artiste :
«Ils sont partis dans le village de Blé Goudé
Ils ont tiré sur tout âme qui vit.
Ils sont allés dans le village de Didier Drogba,
Ils sont partis dans le village de Didier Drogba,
Ils ont tué tout âme qui y vivait.
Leur seul point commun,
C’est qu’ils viennent de l’ouest du pays,
Et qu’ils appartiennent à l’ethnie de Laurent Gbagbo.
Pour de simples élections,
Ils ont tué dans mon pays.
Egorgé, chassé tous ceux qui suivaient Gbagbo.
Je dis, c’est vous qui avez tué,
C’est vous les assassins.
La foule chauffée à blanc, -le thermomètre indiquait quatre degrés Celcius, le meeting peut débuter.
Au rang de ces militants, on peut citer pêle-mêle Gatien Zoumako du Togo, Sessou Roger Kouassi du Bénin, résidant en Italie, représentant
le conseil mondial du panafricanisme et Olivier Dossou, président du Cercle de réflexions sur les questions africaines et internationales (MORAF), résidant en Belgique. Sur le sens de leur
présence, Olivier Dossou : «On parle de la Côte d’Ivoire, on parle du Bénin, on parle de nous Africains. Ils doivent donc se mobiliser et soutenir la cause ivoirienne qui est une cause commune,
tant qu’elle concerne la dignité de l’Africain qui doit se dresser contre la colonisation sous toutes ses formes, contre le racisme et contre la soumission».
Il était 16 heures (15 h TU) quand le meeting s’est terminé. Rendez-vous a été pris pour le 24 décembre 2011, cette fois devant la prison de Scheveningen, faubourg de La Haye,
qui abrite le quartier pénitentiaire de La Haye où est détenu le président Gbagbo pour passer la fête de Noël avec lui.
James Cénach envoyé spécial à La Haye