Créé l 15-12-2011- 06h23 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE | Mis à jour le jeudi 15-12-2011 13H28 AFRIQUE REDACTION PAR :OBSERVATEUR
Une épidémie de fièvre typhoïde s'est déclarée depuis un mois dans la ville de Kikwit dans la province du Bandundu. On enregistre déjà 1031 cas dont 19 décès soit
un taux de létalité de 1 ,7% ; avec 60 cas de complications dont 57 cas de perforations intestinales, deux hémorragies intestinales et un cas de cholecytite.
L'ampleur de l'épidémie qui sévit présentement à Kikwit a poussé le premier ministre Adolphe Muzito sous la direction du Chef de l'Etat Joseph Kabila d'instruire le
ministre de la santé, Dr Victor Makwenge kaput de se rendre sur place pour s'enquérir de l'évolution de la maladie.
Accompagné du Directeur de la quatrième direction du ministère de la santé chargée de la lutte contre la maladie, Dr Benoit Kebela et du conseiller Edmond Magazani
du ministère de la Santé, Dr Victor Makwenge a visité le mardi 13 décembre courant les hôpitaux où sont pris en charge les malades.
Il est 9h30 lorsque la délégation venue de Kinshasa atterrit à l'aérodrome de Kikwit, accueillie par le médecin chef de district sanitaire Anicet Kapase. C'est à
l'hôpital général de référence de Kikwit dans la zone de santé de Kikwit sud que le ministre de la santé visite les premiers cas. Dans une salle d'hospitalisation contenant près d'une trentaine
de malades la plupart d'entr'eux sous perfusion, le ministre attentif aux explications lui données par le médecin directeur de la dite formation médicale se rend compte de l'ampleur de la
situation.
" C'est dans un stade avancé de la maladie que les malades se présentent à l'hôpital. Ce qui entraine des complications telles que les perforations intestinales qui
nécessitent des interventions chirurgicales. Les deux tiers de cas sont des opérés ", explique le médecin directeur Dr Victor Makita, qui ajoute qu'en moyenne l'hôpital reçoit par jour trois cas
qui nécessitent des opérations. L'arrivée tardive à l'hôpital est due par le fait que les malades assimilent la fièvre typhoïde à la malaria, en plus certains malades s'adonnent à
l'automédication ce qui complique la situation.
La deuxième étape de la visite du ministre de la santé, c'est la clinique centrale de Kikwit où Dr Joseph Tshile a déclaré que par jour l'hôpital reçoit dix cas.
Comme à l'hôpital de référence, les malades arrivent toujours à un stade avancé mais la prise en charge est assurée dans les meilleures conditions.
A l'hôpital général de référence de Kikwit dans la zone de santé de Kikwit nord, Dr Victor Makwenge a visité le bloc des opérés. Ici, le ministre de la Santé a
recommandé au médecin directeur de règlementer les visites qui perturbent le repos de malades. Le ministre a également visité la centrale médicale en médicaments essentiels situé dans la commune
de Lukolela où les hôpitaux s'approvisionnent en médicaments. Dans les deux hôpitaux de référence de Kikwit, les malades sont pris en charge gratuitement même lorsqu'il s'agit des interventions
chirurgicales.
L'ampleur de la maladie
Au terme de sa visite, Dr Victor Makwenge qui a présidé une séance de travail dans la salle de conférence Victor Diez avec l'équipe médicale a souligné que
l'ampleur de l'épidémie est si importante, au regard des cas des perforations que les hôpitaux enregistrent. Car il s'agit d'une chirurgie lourde "l'ampleur de l'épidémie est si importante que je
ne le croyais. Le gouvernement n'est pas insensible à ce travail, il va très rapidement évaluer les besoins ", rassure Dr Victor Makwenge qui souligne que plus de 50% de lits des hôpitaux sont
occupés par les malades ; le gouvernement central est déterminé à endiguer cette épidémie. Nous sommes décidés à appuyer l'équipe en place dont je salue la bravoure, nous allons évaluer les
besoins et apporter les intrants et les outils nécessaires pour la chirurgie.
S'adressant à l'équipe médicale, Dr Victor Makwenge l'a félicité pour le travail abattu dans la prise en charge des malades " l'organisation est bien faite ; j'ai
vu des médecins et infirmiers s'acharner pour sauver des vies, sincèrement je suis impressionné par votre travail au regard de conditions de travail qui sont les vôtres, je vous trouve très
courageux…
Dr Victor Makwenge a promis de renforcer l'expertise en augmentant le nombre de chirurgiens. " Il faut des chirurgiens qui viennent vous aider, car la chirurgie des
perforations est très lourde, nous allons voir comment vous assister dans ce sens… ".
A coté du traitement, il faut aussi la prévention pour que la maladie ne se propage pas à travers la province. A ce sujet Dr Victor Makwenge explique : " Nous
allons travailler pour la prévention, pendant que vous soignez, on doit voir pourquoi il ya ce phénomène, sinon on aura rien fait, il faut voir le problème en amont c'est-à-dire la prévention, il
s'agit d'un problème de changement de comportement, elle s'apprend à l'école et à la famille, il faut revitaliser les structures de l'hygiène, les radios, l'église doivent nous aider, il faut
prendre conscience et comprendre ce que nous devons faire pour ne pas s'exposer à la maladie ".
La présence du ministre de la santé a été d'un grand réconfort pour la population de Kikwit. Aux dires l'Evêque de Kikwit, Mgr Edouard Mununu Kasiala, la présence
du ministre de la santé apporte déjà une solution à la lutte contre la fièvre typhoïde. A Kikwit, ajoute-t-il, nous avons beaucoup d'épidémies à Kikwit telle qu'ebola, Konzo, la polio,
aujourd'hui la fièvre typhoïde, le gouvernement se met en alerte pour nous venir en aide, cela nous soulage, donc cette épidémie est en partie déjà maitrisée, car l'autorité première s'est sentie
concernée. " Nous sommes satisfaits de l'implication du gouvernement qui nous promet un appui pour endiguer cette épidémie car tout le Congo est tourné vers Kikwit et nous ne comptons pas
exporter cette épidémie au Bas -Congo, à Lubumbashi encore à Kisangani, c'est une maladie, il faut la radier de la terre… ".
De son coté, le maire de la ville de Kikwit, Dr Kiyungu, reconnait que la fièvre typhoïde est une maladie des mains sales, la protection passe par la prévention,
c'est pourquoi il appelle la population à observer les règles d'hygiène mais hélas regrette-t-il, il se pose un sérieux problème d'hygiène à Kikwit, l'eau est insuffisante, les sanitaires sont
mal entretenus. Pour faire face au problème de manque d'eau car la quantité desservie par Regideso à la population de Kikwit est insignifiante, le maire de la ville a lancé le projet jarres. "
C'est une cruche dans la quelle on peut contenir 500 L d'eau, ces jarres nous les avons placées dans les écoles ". Aux hommes de bonne volonté, il demande de l'assister dans ce projet. " Une
jarre coûte 50$, je lance donc un appel à l'aide à toute personne de bonne volonté. "
Blandine Lusimana T.